Evénements de la semaine
 
LA SYRIE, "PORTE IDEALE" POUR LA FRANCE AU P.-O. ET LE LIBAN, QUEL EST SON ROLE?
 
Après la visite réussie du président Assad à Paris, la Syrie est considérée par la France comme “la porte idéale du Proche-Orient”. Précédemment, en disait pourtant que le Liban était “la porte de l’Asie” ou “le trait d’union entre l’Orient et l’Occident”. Autre temps, autres slogans! Le rôle du pays des cèdres se limiterait-il, désormais, à être le lieu pour les salons du livre, les mois de la photo, le chantre de la francophonie et le promoteur de la langue de Racine?
Que peut attendre le Liban de la France après la visite historique du président Hafez Assad à Paris?
Après son accession au pou-voir, le président Jacques Chirac a reconnu un rôle à Damas dans notre pays et considère la Syrie comme “une porte d’entrée idéale pour la France au Proche-Orient”. De plus, il partage le désir des responsables syriens “de constituer un partenariat stratégique et, avec l’Europe, à travers l’Hexagone”.
Au terme du sommet franco-syrien de la semaine dernière, les deux parties ont convenu de “la nécessité urgente pour le Liban de recouvrer sa liberté, son indépendance et sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire.”
Le souci de préserver cette liberté, cette indépendance et cette souveraineté a fait l’objet de “déclarations d’intentions” au cours du dernier quart de siècle de la part d’Etats frères et amis, la France en tête, après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et jusqu’à la Chine.
Mais au plan pratique, les Libanais n’ont rien vu de concret. Depuis près de vingt ans, ils attendent le retrait immédiat et inconditionnel de “Tsahal” du Liban-Sud, lequel devrait être suivi, logiquement, d’un retrait syrien de notre territoire...
Pourtant, la France ne cesse de répéter que “le Liban lui est cher”; elle l’a redit il y a quelques jours en recevant le président Assad, dont le bilan de la visite dans la capitale française a été qualifié de “positif”.
L’est-il pour autant et, par ri-cochet, si on peut ainsi s’expri-mer, pour le pays des cèdres?
Ou bien la politique des intérêts prévalant sur celle des principes, les Libanais devraient-ils se contenter pour assurer leur avenir, sur la francophonie, les salons du livre, les mois de la photo et de tant d’expositions ou de manifestations artistico-culturelles dotées de prix alléchants pour inciter nos compatriotes à y participer?
La France et l’Europe avec elle, ne sont pas en état de régler, la crise proche-orientale indépen-damment de l’Amérique qu’ils avouent, d’ailleurs, ne pas vou-loir court-circuiter, ni agir contre son gré et, surtout, à son insu!
On nous avait ressassé pendant des années que le Liban est “le trait d’union entre l’Orient et l’Occident” ou encore la “porte de l’Asie”. Du jour au lendemain, on change de vision et de slogan. Maintenant, “la Syrie est la porte idéale pour la France” et, sans doute, pour l’Union européenne.
Quel est donc le rôle du Liban: serait-ce celui de chantre de la francophonie et de promoteur de la langue française? 

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