Evénements de la semaine
 
ENDIGUER LES MOUVEMENTS REVENDICATIFS POUR EVITER UN AUTOMNE BRULANT...
 
Les mouvements revendicatifs font boule de neige: grève, sit-in, marches pacifiques se succèdent à un rythme accéléré, organisés par le monde du travail en signe d’appui à ses doléances. Ayant d’autres chats à fouetter et préoccupé par l’échéance présidentielle, le gouvernement qui expédie les affaires courantes, ne paraît plus en mesure de satisfaire les revendications de la classe laborieuse et l’automne risque d’être bien chaud!
Au fur et à mesure qu’appro-che l’échéance présidentielle, le Cabinet haririen sombre de plus en plus dans l’inertie, d’autant que les bisbilles entre certains de ses membres les empêchent d’expédier les affaires courantes. Le cas des personnes déplacées en est un exemple entre tant d’autres...
Pendant ce temps, les mou-vements revendicatifs des diffé-rentes classes sociales font boule de neige et risquent, s’ils ne sont pas endigués, de déboucher sur un automne brûlant.
Ainsi, les employés et ouv-riers de la raffinerie de Zahrani observent la grève des bras croi-sés, depuis trois semaines en signe d’appui à leurs doléances.
Le personnel de l’électricité du Liban a pratiqué une grève symbolique d’un jour, la se-maine dernière et manifeste une velléité de récidive; La Kadischa et la fédération des employés des offices autonomes parais-sent déterminés à le soutenir.
Le cas des retraités posent un problème d’autant inextricable, que le ministre d’Etat pour les affaires financières jure ne pas trouver le moyen de collecter l’argent nécessaire à couvrir ces dépenses supplémentaires de-vant découler de l’application de la nouvelle échelle des salaires.
Les déplacés d’Aley se sont mis en grève, eux aussi, en signe de protestation contre la discri-mination qui caractérise le ver-sement des indemnités aux ayants-droits de cette localité, dont une partie fait les frais des différends opposant les leaders politiques de cette circonscrip-tion.
Les pilotes de la MEA ont refusé de voler durant vingt-quatre heures, jeudi dernier, en signe d’appui à leurs revendica-tions. Pendant que les pourpar-lers se poursuivent entre le PDG de la compagnie et le syndicat des pilotes, le directeur général de cette société aérienne, récem-ment passé à la retraite au terme de trente-neuf années d’activité ininterrompue, se prononce en faveur de la privatisation “sur de bonnes bases et selon les règles internationalement re-connues... Sans cela, la MEA ne pourra pas se relever”.
Autre problème requérant une solution rapide: les licen-ciements collectifs auxquels procèdent, “arbitrairement”, certaines entreprises.
Se sentant incapable de freiner ces “massacres sociaux”, la CGTL en appelle aux organisations internationales concernées et leur demande d’intervenir pour arrêter l’hémorragie qui saigne à blanc la classe laborieuse.
L’Union internationale des syndicats ouvriers arabes, l’Or-ganisation arabe du Travail, l’OIT, l’Union internationale des syndicats libres, etc... sont sollicitées pour pousser le gou-vernement libanais à engager un dialogue avec le patronat, en vue de modifier l’article 50 du code du travail - autorisant le licenciement du salarié - et à élaborer une charte collective destinée à assurer la continuité de l’emploi.
Il s’agit de l’énumération d’un certain nombre de problèmes sociaux, auxquels les responsables devraient trouver des solutions adéquates; le plus tôt serait le mieux.
Reste à savoir s’ils en sont capables et, surtout, s’ils sont disposés à mettre une sourdine à leurs préoccupations d’un tout autre ordre, à quelques mois de l’élection présidentielle.
Le Pouvoir serait bien inspiré s’il prenait l’initiative d’une action visant à amener le patro-nat et le salariat à s’aboucher, aux fins d’assainir le climat malsain dans lequel baigne, ac-tuellement, le monde du travail et dont la perpétuation com-promettrait la paix sociale... 

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