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![]() Atmosphère de fin de règne au niveau du Pouvoir, spé-cialement du gouvernement et de l’Assemblée où on perçoit des sons de cloche différents, au fur et à mesure qu’approche l’échéance présidentielle. Ministres et députés s’enga-gent dans des polémiques de plus en plus virulentes et se réclament de deux camps antagonistes: d’un côté, les partisans de la reconduction du mandat présidentiel et, de l’autre, ceux qui reconnaissent la nécessité d’élire un nouveau chef de l’Etat, “dans la mesure où un nouveau président donnerait une impulsion, dont le pays a un pressant besoin”, comme l’aurait confié le président Chirac à son homologue syrien, ainsi qu’il ressort d’une interview accordée à “Radio-Orient” par le conseiller du président Hariri. Un exemple, entre tant d’autres, des tractations et des crocs-en-jambe interministé-riels: le ministre de la Défense insinue que le Premier ministre ne présiderait pas le premier Cabinet du futur régime. Le ministre des Transports réplique: “Je ne suis pas du même avis: M. Hariri a des idées plus éloignées que l’échéance (présidentielle). Je ne veux pas commenter davantage la prédiction de mon collègue, mais je ne lui donne pas raison”. Le même ministre de la Défense dénonce “les scandales financiers au ministère des Travaux publics” résultant, à l’en croire, de marchés de gré à gré conclus autour de la réfection des routes et de leur asphaltage... “ce qui, observe-t-il transgresse la loi, laquelle exige que ces travaux soient effectués par voie d’adjudication”. Le ministre des Travaux publics riposte, en termes du reste corrects, que son collègue est mal informé et qu’il n’y a ni scandales financiers, ni irrégulatirés ou abus d’aucune sorte dans son département... Ceci au plan gouvernemen-tal. Au plan politico-parlemen-taire, une controverse est instituée ces derniers temps autour du rattachement d’un caza choufiote (celui d’Iklim el-Kharroub) à Saïda. Un dignitaire religieux, le mufti du Mont-Liban plaide en faveur de ce rattachement. “On en a assez des slogans et nous n’adorons pas des personnes qui s’affublent du titre de progressistes et de socialistes, alors que ce sont de grands capitalistes”... Le porte-parole des forces progressistes crie au complot et soutient que “le projet relatif à l’Iklim traduit une tendance sécessionniste et vise à nous affaiblir”. Deux députés du Chouf dénoncent la campagne en faveur du détachement d’un caza de cette circonscription. “Cette opération, dit le pre-mier, n’a aucune justification d’ordre géographique, juri-dique ou constitutionnel et va à l’encontre de la logique, tout en constituant un nouveau danger du point de vue démogra-phique”. “Cette vieille rengaine, rappelle le second, est relancée chaque fois qu’un conflit éclate entre le Pouvoir et Joumblatt. On la rejoue, alors qu’on devrait réunifier le peuple et accélérer son intégration”. |