LE SUMMUM DE LA BEAUTE AVEC
LACROIX, CHANEL, LAPIDUS ET YVES ST-LAURENT

La capitale française fut toute cette semaine le théâtre du raffinement et de la beauté, avec la suite des défilés de la haute couture où, comme nous l’avons annoncé dans notre précédent numéro, se sont retrouvés un millier de représentants de la presse internationale.
 

DIOR À LA GARE D’AUSTERLITZ
Chez Dior, John Galliano a, comme d’habitude, joué la surprise et l’insolite en groupant ses cinq cents invités au Quai nÞ20 de la gare d’Austerlitz transformée, pour la circonstance, en un cadre des mille et une nuits: les décors sont un méli-mélo de palmeraie mauritanienne, de forêt amazonienne ou de souks marocains d’où se dégagent des odeurs d’iris et des parfums d’épices.
Des figurants transformés en fakirs, en conteurs de bonne aventure, en danseurs arabes ou en belles Pokahontas, tous voguant entre d’anciennes malles Vuitton sur un sol recouvert de trois tonnes de sable rouge, rendaient le décor complètement hallucinant de beauté et complètement hors du temps.

SOMPTUEUX MODÈLES
Et c’est aux rythmes d’une musique polyglotte que les trente-deux superbes mannequins sont descendus d’une locomotive à vapeur des années 20, un peu trop bruyante, le maître de commande n’étant autre que le fulgurant John Galliano en flanelle “petit bateau” et pantalon en gabardine vert olive.
Les mannequins, de sublimes créatures androgynes, ont présenté de somptueux modèles style indo-anglais ou Renaissance, sur des broderies d’or  ou de soie à couper le souffle.
Bref, plus qu’à un défilé de mode classique, les invités de Dior, ébahis par tant d’insolite, ont vécu un intermède royal, une fuite dans le temps où tout n’était qu’opu-lence, luxe, beauté et volupté.


Une création qui semble sortir 
tout droit d’un livre d’art. Lacroix..

Lapidus a innové en créant des vêtements 
où des micro-capsules dégagent des senteurs.


 

Toute la simplicité et l’élégance 
du monde pour Lapidus.

Le Mexique a, également,
inspiré le styliste de Dior.

 

Ungaro favorise le mariage du gris et du noir.

 


On joue les superpositions avec 
des matériaux hors du commun. Lacroix.

Hommage à la femme... 
Une création Saint-Laurent.

 
 
Christian Lacroix... l’éblouissement total.
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La mariée, version Ungaro.
 

L’élégance dans la simplicité, 
l’épure des formes (Yves Saint-Laurent).

 
 
Priorité aux lignes simples pour Chanel.

 


Tout n’était qu’opulence, luxe,
beauté et volupté pour le défilé Dior.

 
UNGARO: DENTELLES ET TRANSPARENCE
Pour sa collection 98-99, Emmanuel Ungaro joue la légèreté: ses manteaux sont sans doublure et ses tailleurs à peine pesants. Sa palette de couleurs oscille entre gris brumeux, beiges clairs, bleus sombres et bois de rose. Il marie, facilement, tweeds et dentelles pour un double usage du jour ou du soir. Ses robes du soir en pied de poule, rappellent celles des stars de la fin du XIXème siècle.

LACROIX: ÉPURATION DES LIGNES ET MYSTIFICATION DE LA FEMME
Comme toujours, la collection de Christian Lacroix fut un hymne et un hommage à l’artisanat français et à la haute couture.
On y retrouve avec bonheur la peinture espagnole du XVIIème siècle, sombre, austère mais, aussi, baignée dans une sourde lumière. Cette année chez Lacroix, pas de corridas, ni de flamencos, mais une sagesse presque religieuse au milieu de robes lumineuses “comme de petites vierges dans les reliquaires”, où l’esprit du couturier oscille entre le païen et le sacré, la joie et la tristesse. La silhouette est effilée et longiligne; le noir omniprésent, mais toujours agrémenté par une touche de couleur gaie, fuchsia, rouge écarlate ou violet, ne serait-ce que par de fines bretelles ou un nœud à la taille. Les broderies sont discrètes et ressemblent à des ciselures d’orfèvres ou à une constellation d’étoiles.
La mariée, tout en or sur buste corseté de velours rubis, accueillie par un torrent d’applaudissements, évoluait au bras d’un Christian Lacroix souriant. Le public charmé, n’a pas hésité à lui lancer, en guise de remerciements, des milliers d’œillets rouges qui ornaient les chaises du salon du “Grand Hôtel”.

OLIVIER LAPIDUS: UNE COLLECTION PARFUMÉE
La nouvelle collection d’Olivier Lapidus ravive les sens de la femme, surtout en matière olfactive. Il a innové pour cette saison, en créant des vêtements, dont l’étoffe infiltrée de parfums en microcapsules dégage des senteurs dès que le vêtement bouge. La cliente qui commande sa robe chez Lapidus, a le choix entre senteurs chyprées, boisées ou fleuries.
Le couturier mêle, allègrement, le raffinement du visuel et de l’olfactif. Ses robes sont ravissantes, pathétiques, jeunes, branchées et épurées. Elles sont plutôt dédiées au soir: velours noir sur satin blanc, bustiers en vison rasé fardé de soie sur jupe en satin brodé; chemisiers magnifiquement coupés sur jupes de bal dédiées à des Cendrillons de l’an 2000.

CHANEL ET SAINT-LAURENT
Avec Karl Lagerfeld chez Chanel, c’est l’innovation dans la simplicité: des jupes plissées larges et longues sous des cardigans à col rond et talons plats. On retrouve beaucoup de vestes-tailleurs, décolletées sur un caraco de satin. Le couturier n’hésite pas à marier les vestes strictes noires avec de superbes jupes brodées. Les chaînes en or massif remplacent tous les bijoux fantaisie.
Bref, le grand chic et le luxe discret toujours dans la fidélité de l’esprit Chanel.
Quant à la collection d’Yves Saint-Laurent, elle a consacré l’élégance dans la simplicité, par le couronnement en beauté de quarante ans au service d’une mode qui a toujours magnifié la femme.


Le noir est omniprésent, rehaussé 
cependant par Lacroix par la couleur or.

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Tailleur du jour signé Yves Saint Laurent.

 

L’insolite ne semble pas effrayer Galliano.
 

Quand une peau noire devient peau rouge pour Dior.

Une mariée à l’allure très décontractée.
Chanel.
 

Retour en force de la fourrure. 
Une création signée Lapidus.

 
  
Dentelles et transparence pour Ungaro.

 

 
Y.S.L. Trois lettres qui symbolisent l’élégance.
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Robe du soir très sage pour Chanel.
 

Tout le génie de Galliano pour Dior.
 

Pantalon ceinturé et blouse en soie à col roulé. Le look Y.S.L.
 
 


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