AU FORUM DE BEYROUTH TRANSFIGURÉ
LA PHILHARMONIE ET LES CHŒURS
DE LA SCALA DE MILAN OU LA RÉALISATION DU “SONGE D’UNE
NUIT D’ÉTÉ”
Comment
exprimer notre entière reconnaissance aux amis de “Ravenna Festival”
pour cette soirée d’élection du 26 juillet au Forum de Beyrouth.
Qui aurait imaginé un jour - avions-nous écrit il y a tout
juste un mois - que les prestigieuses formations philharmoniques de l’orchestre
et des chœurs de La Scala de Milan feraient escale à Beyrouth.
Ce concert unique, placé sous la baguette de l’illustre chef
Riccardo Muti, ne fut pas seulement un triomphe, mais la concrétisation
même de ce “pont sonore”, symbole de solidarité, de fraternité
et de paix, conçu et réalisé par les dynamiques organisateurs
du “Festival de Ravenne”, cette merveilleuse ville toute proche de l’Adriatique,
si riche en monuments byzantins des Ve et VIe siècles et jalouse
détentrice du tombeau de Dante.
Consacré, exclusivement, à la musique italienne, plus
précisément à Bellini, Verdi, Rossini et Puccini,
cet événement musical d’importance qui figurera, dorénavant,
dans les toutes premières pages du livre d’or de Beyrouth, a été
suivi par plus de 6.000 auditeurs attentifs et ravis, au premier rang,
desquels on notait la présence du président de la République,
M. Elias Hraoui, du vice-président du Conseil italien et ministre
de la Culture, M. Walter Veltroni, de l’ambassadeur d’Italie au Liban,
M. Giuseppe Cassini, de plusieurs ministres, députés, ambassadeurs
et autres personnalités civiles, militaires et religieuses.

La Philharmonie et les chœurs de La Scala de Milan ont
émerveillé 6000 auditeurs.
UNE SYNTHÈSE DE PERFECTION
Ecouter la philharmonie et les chœurs de La Scala de Milan n’est pas
seulement un véritable moment de délectation mais, aussi,
un privilège.
Ces musiciens véritablement hors pair, ont réussi ce
prodige, des siècles durant, de parler avec la même âme.
Tout chez eux est réglé avec la plus grande minutie; dès
lors, il ne faudra plus parler d’homogénéité mais
simplement de musicalité, de sonorité, d’expression et de
plénitude.
Riccardo Muti saluant le public. |
Le président Hraoui félicitant l’illustre
chef Muti. |
RICCARDO MUTI: UN CHEF SURPRENANT DE PRÉCISION
De ce copieux programme, que choisir? Au hasard, notons l’“ouverture”
et le “chœur Va’, pensiero”, deux extraits de “Nabucco” de Giuseppe Verdi
et aussi, cette remarquable “ouverture” de “Guillaume Tell” de Gioacchino
Rossini, comportant entre autres, ce délicieux et expressif duo
de flûte et de cor anglais.
Partout, Riccardo Muti a conduit la formation orchestrale et les chœurs
du maestro Roberto Gabbiani avec fermeté, concision et un dynamisme
certain.
BARBARA FRITTOLI: UNE PURETÉ EXTRÊME
Quel enchantement à présent que d’écouter le soprano
Barbara Fritolli.
Dès les premières notes de la “Casta diva” de “Norma”
de Bellini, c’est déjà ce lyrisme débordant de vie,
de couleurs et de poésie qui se poursuit avec “La Vergine degli
Angeli”, extrait de “La forza del destino” de Verdi, suivie de “In quelle
trine mobide” de “Manon Lescaut” de Giacomo Puccini.
Le miracle de l’art est que tout ce travail semble ne lui coûter
aucune peine, aucun problème ne se posant plus.
Ce soir du 26 juillet 1998 au Forum de Beyrouth, ce fut le délire.
Cependant, ne l’oublions pas, cette soirée d’exception était
avant tout dédiée à l’amitié, à la fraternité
et à la paix.
Le soprano Barbara Fristolli: un enchantement. |
Le premier rang de l’assistance au Forum de Beyrouth. |
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