ANN0NCANT LA TENUE A BEYROUTH EN NOVEMBRE PROCHAIN DU CONGRES BANCAIRE ARABE
MAHMOUD ABDEL-AZIZ: "LE MOMENT EST VENU DE FONDER LA BANQUE DU MONDE ARABE"
"UNIFIONS LA TERMINOLOGIE ET LES LEGISLATIONS  REGISSANT  NOTRE SECTEUR", AJOUTE LE PRESIDENT DE L'UBA

M. Mahmoud Abdel-Aziz, président de l’Union des banques arabes, PDG de la banque égyptienne Al-Ahli a tenu, au “Coral Beach”, une conférence de presse en présence de M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes; du Dr Joseph Torbay, vice-président de l’UBA, président du Crédit libanais, représentant les banques libanaises; du Dr Adnan Hindi; secrétaire général; son adjoint, le Dr Fouad Chaker; MM. Mahmoud Bahram, représentant les banques omanaises, directeur général de la Banque omanaise de l’Habitat; Mohamed Chéhab, directeur des études de l’UBA et de nombreux journalistes.
M. Mahmoud Abdel-Aziz (au centre) donnant sa conférence de presse,
entouré de MM. Torbay, Hindi, Karam, Chaker, Bahram et Chéhab.

KARAM: PAS DE FINANCE SANS POLITIQUE
Prenant le premier la parole, M. Karam s’est réjoui de se trouver en compagnie des dirigeants de l’Union des banques arabes auxquels il souhaite la bienvenue au Liban.
“Cette occasion, dit-il, a sa profonde signification pour les Libanais et la Presse libanaise. La présence parmi nous du comité exécutif de l’UBA témoigne de sa disposition à soutenir notre pays dans toutes ses démarches et les projets qu’il se propose de réaliser.”
Puis, réaffirmant l’affection qu’il voue et l’amitié qui le lie au président de l’UBA, M. Karam ajoute: “Il fait partie de ces bâtisseurs agissant avec ses frères à raffermir les fondements de l’économie arabe et à faire en sorte que les banques arabes ne soient pas affligées du complexe d’infériorité vis-à-vis des grandes banques internationales.
“Grâce au dynamise de son président et de ses collègues, cette Union peut se placer sur le même pied d’égalité que ses homologues dans le monde, à l’instar des Fédérations des journalistes arabes, des avocats arabes et des banques mondiales. Avec elles, s’édifie la pyramide de la souveraineté, de la puissance et de la solvabilité tant morale que matérielle.
“L’UBA sait parfaitement qu’il n’y a pas de finance sans politique. Le lien rattachant cette union et son président à la Presse, est un lien indissoluble que Mahmoud Abdel-Aziz a su raffermir. Nous sommes heureux de l’avoir rencontré avec ses collègues au cours de cette réunion fraternelle.”

MERCI AU LIBAN
M. Abdel-Aziz remercie le président de l’Ordre des journalistes de ses sentiments à l’égard de sa personne et de l’UBA. “Ceci n’est pas étrange de sa part. Nous sommes heureux de nous trouver dans ce pays hospitalier, dont le capital consiste en services, en général, ces derniers se ramenant aux banques et à la finance. Le Liban est passé maître dans la consolidation de l’action bancaire arabe. Je n’exagère pas en affirmant que cette action et ses traditions ont commencé dans ce grand pays. Aussi, l’Union se devait-elle de porter son choix sur le Liban pour y établir son siège qui s’y maintient comme une citadelle, en dépit des épreuves, des crises et des problèmes auxquels ce pays a été confronté.”
Le président de l’UBA exprime sa gratitude aux responsables libanais pour l’accueil qu’ils ont réservé aux membres du comité exécutif, citant nommément le président Rafic Hariri.

LA GLOBALISATION ET LA FINANCE
Puis, M. Mahmoud Abdel-Aziz parle de la globalisation “qui transforme le monde en un village”. Et d’ajouter: “Ce phénomène requiert deux faits pour se réaliser: Primo, la finance et les banques. Secundo, les contacts et l’informatique.
“L’évolution et sa nature à la fin de ce siècle, ont placé ces faits dans l’impasse. Si nous n’essayons pas de suivre ceux qui nous ont devancés dans ce domaine, nous nous trouverons en dehors de ce petit village.
“L’argent ne connaît ni barrières, ni patrie, ni nationalité; il afflue là où il trouve son intérêt et sa sécurité. La nation arabe qui compte des banques ayant fait leur preuve, en tête desquelles les banques libanaises, je le dis en toute fierté, est appelée à suivre ce qui se passe dans le monde; d’où notre souci de faire évoluer le monde bancaire. Je crois que tous les établissements bancaires peuvent maintenant satisfaire les conditions de la solvabilité; les Banques centrales ayant restructuré leurs administrations et renforcé le contrôle indirect; non le contrôle des ordres, mais des politiques suivies ce qui est un fait délicat et difficile. Les banques sont, traditionnellement, des intermédiaires financiers et il est regrettable que la plupart des banques arabes soient de caractère commercial s’employant à accroître les dépôts et les ressources.”

DÉFIS RÉGIONAUX
M. Abdel-Aziz fait état, ici, des défis régionaux difficiles, résultant du “défi israélien”. Ceci a incité les dirigeants arabes pour la première fois, en 1996, à créer une zone commerciale franche. L’UBA est fière d’avoir lancé cette idée, devançant ainsi le GATT. Notre Union envisage depuis près d’un an de créer une nouvelle entité, sous le nom “Banque du monde arabe”, ayant pour but de financer uniquement les investissements et le commerce arabes.
“Le projet n’est pas simple à réaliser, ajoute M. Abdel-Aziz, mais nous déploierons des efforts à l’effet de convaincre une dizaine de banques arabes d’y adhérer.”
En ce qui concerne le secteur bancaire libanais, M. Abdel-Aziz dit qu’il constitue le noyau des banques arabes, le secret bancaire étant le mieux gardé au Liban, d’où la grande responsabilité qui incombe aux banquiers libanais, ceux-ci ayant la charge de préserver le secret bancaire et de le défendre. “Il est heureux, dit-il, que la guerre n’ait nullement affecté ce secteur.”

EN FAVEUR DE LA FUSION
En réponse à une question relative à la fusion des banques, M. Abdel-Aziz observe que “la tendance dans le monde arabe est plutôt en faveur de l’individualisme et de l’autonomie. Cependant, je tiens à dire qu’il n’y a pas de place aux petites banques ou à de petits groupes financiers. Nous disposons d’avoirs énormes. Mais la “City Bank”, considérée comme le plus grand établissement bancaire aux Etats-Unis, fusionne avec un autre groupe et devient le plus grand géant bancaire mondial.
“Je répète que la fusion interbancaire est nécessaire: d’abord, au plan national; ensuite, au plan interarabe. Commençons par fonder la banque du monde arabe devant rassembler des capitaux de tous les Etats arabes.”
Le président de l’UBA indique que depuis quatre ans, les efforts sont déployés en vue d’unifier la terminologie bancaire et les législations régissant ce secteur. “Il ne nous est pas permis, dit-il, de coopérer, alors que la terminologie et les législations bancaires sont différentes dans les pays arabes. Nous sommes heureux de constater que le Liban dispose d’une loi très évoluée.”

OÙ EN EST-ON DU MARCHÉ COMMUN ARABE?
M. Abdel-Aziz se demande ce qu’est devenu le Marché commun arabe. “Sans la politique de Netanyahu, les Arabes n’auraient pas envisagé de créer une zone de libre-échange qui, espérons-le, sera concrétisée d’ici à cinq ans. Par la suite, nous réaliserons l’union douanière, le Marché commun arabe et le dinar arabe. Nous devons pour cela élaborer des programmes de travail forts.
“Il ne s’agit pas d’un simple pari: être ou ne pas être. Nous devons lutter ensemble pour avoir une place sous le soleil; aussi, avons-nous résolu de former des équipes de travail qualitatives pour pouvoir suivre l’évolution mondiale dans tous les domaines. L’UBA devrait constituer une salle des opérations entre les banques arabes, afin d’aider au financement en commun des projets.
“Nous sommes persuadés, ajoute M. Abdel-Aziz, que le Liban restera le centre de rayonnement de l’action bancaire entre les Arabes, d’autant qu’il est le pays de la liberté journalistique. Nous sommes appelés à faire face aux défis et nul n’a intérêt à semer le doute dans les esprits à propos de l’économie libanaise. Conjuguons nos efforts pour surmonter nos crises internes et il importe de soutenir l’économie libanaise qui repose sur les services.”
Enfin, il annonce la tenue à Beyrouth du 5 au 7 novembre prochain, du prochain congrès bancaire arabe sur le thème: “La coopération bancaire interarabe: ses domaines et ses horizons.”


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