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![]() La controverse instituée depuis voilà quatre ans autour de la nouvelle échelle des salaires, ressemble à l’histoire de pichet à huile qui n’a pas de fin... Ou à celle de Pénélope qui promit, pendant vingt ans, de faire un choix parmi ses nombreux prétendants, dès qu’elle aura fini de tisser une toile. Mais elle défaisait la nuit, tout ce qu’elle accomplissait le jour... Il en est de même du projet relatif à l’échelle des salaires dans le secteur public qui fait l’objet d’un débat interminable, la position du gouvernement étant inconciliable avec celle de l’Assemblée. Tout d’abord, le Cabinet ac-quis au point de vue du minis-tre d’Etat aux Finances refusait tout engagement de crédit, sans avoir assuré à l’avance des sources de financement, le Trésor n’étant pas en état de supporter des dépenses supplémentaires non prévus dans les prévisions budgétaires. Puis, le cas des retraités a compliqué le problème; de même que l’effet rétroactif du projet en question. Les commissions parlemen-taires n’en finissent pas d’exa-miner des solutions de compro-mis, la pierre d’achoppement restant le financement de l’échelle... La Chambre fait re-tomber sur le Sérail la respon-sabilité du financement et lui demande de lui soumettre une formule acceptable. Réponse du grand argentier de la républi-que: il s’agit d’une responsa-bilité collective que doivent par-tager toutes les parties concer-nées par la chose publique. Celles-ci, de l’avis des Finan-ces, sont tenues de coopérer pour rechercher la solution idéale. “Nous sommes ouverts à toute proposition dans ce sens”, a déclaré le titulaire de ce portefeuille ministériel. Le chef du gouvernement annonçait lundi le règlement du cas des retraités. De ce fait, le projet devait être soumis mercredi pour approbation, au Conseil des ministres, avant d’être comuniqué à l’Assemblée. La nouvelle échelle des salaires nécessiterait le débours de 170 milliards de livres, dont 80 milliards seraient payés à la date du 1er janvier 1999, 90 milliards devant être échelonnés sur cinq ans. Cela dit, peut-on s’attendre à la convocation de la Chambre en session extraordinaire, le chef du Législatif exigeant que le projet relatif à l’échelle figure en tête de l’ordre du jour? Fait à signaler: le président Berri a conféré lundi avec le chef de l’Etat, 48 heures avant le jour fixé pour leur rencontre hebdo-madaire. La teneur de leur en-tretien aurait porté, essentielle-ment, sur ce point précis, car si le Conseil des ministres devait approuver le projet gouverne-mental, ce dernier serait transmis au parlement pour qu’il l’examine et le ratifie. Il y a lieu de signaler, à ce propos, une prise de position ferme du nouveau président de la CGTL qui a exigé l’adoption de l’échelle des salaires dans le secteur public et leur réajuste-ment dans le secteur privé, “faute de quoi nous aurions recours à tous les moyens pour obtenir satisfaction, si nos pour-parlers avec les responsables devaient être un dialogue de sourds”... |