![]() Photo-souvenir à l’issue de la séance de clôture. |
![]() MM. Ibrahim Nafeh, président; Melhem Karam, vice-président et Salaheddine Hafez, secrétaire général. |
![]() Les délégués du Koweit et de la Jordanie. |
![]() Les représentants de l’Irak et de la Syrie. |
LES LIBERTÉS JOURNALISTIQUES EN DANGER
Au terme des délibérations, il a été
reconnu, unanimement, que les libertés journalistiques sont en danger
et qu’il faut faire face à ceux qui cherchent à les bâillonner.
Le bureau permanent s’est penché, d’autre part, sur la question
de la normalisation avec l’Etat hébreu. Les confrères présents
se sont joints aux dirigeants arabes pour critiquer les intellectuels et
journalistes arabes ayant établi des relations avec Israël.
“Dans cette étape de l’Histoire arabe, a dit M. Melhem Karam,
nous devons tenir tête avec férocité à quiconque
s’avise de porter atteinte à la liberté et aux journalistes
ou d’attenter à leur sécurité et à leur dignité.
Nous disposons d’une capacité illimitée pour agir.”
Et d’ajouter: “Tout en violant les lois internationales et la moralité,
Israël joue un rôle actif dans ce domaine.”
De son côté, M. Mohamed Baalbaki, président de
l’Ordre de la Presse libanaise, met en garde ceux qui persistent dans leur
politique de normalisation. Aussi, demande-t-il aux confrères arabes
“de ne pas utiliser des termes propagés par les Israéliens,
tels “colonies”, “armée du Liban-Sud”, milice à la solde
de Tel-Aviv.”
![]() La délégation du Maroc... |
![]() ...et de l’Egypte. |
COMMISSION PERMANENTE DES LIBERTÉS
Décision a été prise de former la commission permanente
des libertés sous la présidence de M. Mnayès, celle-ci
devant rassembler tous les présidents des syndicats de la Presse,
membres de la fédération, ainsi que deux autres membres de
chaque corporation. La commission pourra faire appel à des personnalités
en vue dans la patrie arabe.
Le bureau permanent a confié à ladite commission le soin
de mettre au point un projet déterminant son mécanisme de
travail et de le soumettre au secrétariat général
au cours de la réunion qu’il doit tenir en janvier 1999.
De même, il a été résolu de créer
un fonds de soutien à la commission des libertés, ayant pour
tâche de couvrir les frais nécessités par ses travaux,
10 pour cent des donations octroyées à la FJA devant lui
être réservés, soit: les 250.000 dollars accordés
par le président Rafic Hariri; un million de guinées de l’Association
des journalistes koweitiens et 2 millions de guinées du président
Hosni Moubarak.
Ensuite, le bureau permanent a approuvé le communiqué
diffusé par la commission des libertés, à l’issue
de la réunion qu’elle a tenue du 17 au 20 juillet 98 à Beyrouth.
RAPPORTS FINANCIER ET ADMINISTRATIF
Par ailleurs, le bureau permanent a pris connaissance des rapports
financier et administratif couvrant les activités de la FJA au cours
de l’année écoulée, lecture en ayant été
donnée par M. Hatem Zakaria, secrétaire financier.
Le bureau permanent a approuvé les rapports et les prévisions
budgétaires de la fédération, avant de souscrire à
un certain nombre de décisions et de recommandations dont voici
les plus importantes:
• Proclamer l’engagement des journalistes arabes à œuvrer en
vue de rétablir la solidarité interarabe, en tant qu’arme
à utiliser face au racisme, à l’intransigeance et à
l’impudence israéliens et en tant que moyen de défendre les
constantes nationales, en tête desquelles l’identité, la culture,
la libération, l’indépendance, les objectifs et intérêts
communs, la récupération des droits spoliés et la
libération des territoires, surtout en Palestine, au Golan et au
Liban.
• Affirmer le boycottage de l’ennemi sioniste par tous les moyens et
les procédés, en rejetant toutes les formes de normalisation
et en condamnant les relations et contacts établis par certains
intellectuels et journalistes ayant dévié de la ligne et
des masses arabes, sous de fallacieux prétextes. De cette manière,
ils permettent à l’ennemi de s’infiltrer dans le monde arabe.
JOURNÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LES
JOURNALISTES PALESTINIENS
• Réitérer la solidarité de la FJA avec les journalistes
palestiniens et la condamnation des agressions israéliennes permanentes
contre eux. Demander aux organisations internationales d’intervenir pour
contraindre l’Etat hébreu à mettre un terme à la répression,
à la persécution, aux agressions et, aussi, afin de faciliter
la tâche de ces confrères et de les prémunir contre
tout acte de représailles à cause du rôle dont ils
s’acquittent face à l’entité sioniste.
Le 26 septembre de chaque année est considéré
comme une “journée de solidarité avec les journalistes palestiniens”.
• Réclamer la levée de l’embargo imposé au peuple
irakien et réprouver l’agression dont il est l’objet, sous prétexte
d’appliquer les résolutions du Conseil de Sécurité,
en dépit du fait pour l’Irak de s’être conformé à
la plupart de ces résolutions. La FJA proclame sa solidarité
avec les confrères irakiens dont elle se soucie d’assurer leur exercice
normal de la profession.
LES DÉTENUS EN IRAK ET LES BLOCUS
• Inviter l’Irak à élucider le cas des Koweitiens et
autres disparus lors de la deuxième guerre du Golfe, le syndicat
des journalistes irakiens étant chargé de tirer au clair
le sort du journaliste koweitien Mohamed Matayri, détenu en territoire
irakien.
• Le bureau permanent a réitéré sa requête
en vertu de laquelle il réclame la levée des sanctions iniques
imposées au peuple libyen. Il a salué la Cour internationale
de justice qui a reconnu sa compétence à statuer sur l’affaire
de Lockerbie. Le bureau a proclamé sa solidarité avec la
Presse libyenne qui lutte pour se débarrasser du blocus imposé
à la Jamahyria libyenne.
• Dénoncer le pacte militaire turco-israélien considéré
comme un nouveau maillon de la chaîne visant à combattre la
nation arabe et à entraver sa lutte en faveur de la libération
des territoires et de la récupération de ses droits.
• Réprouver, également, l’intervention turque au nord
de l’Irak, ceci étant considéré comme une violation
de la souveraineté de ce pays et une agression contre la nation
arabe.
• Le Bureau permanent a renouvelé son appui aux journalistes
algériens et aux familles des martyrs parmi eux. En même temps,
il a condamné les assassinats et le terrorisme dont sont victimes
les Algériens démunis de défense.
Au plan professionnel, le Bureau permanent a appelé les Etats
arabes à faciliter la tâche des journalistes portant la nationalité
des Etats membres de la Ligue, en assurant la liberté de leurs déplacements,
afin de pouvoir s’acquitter de leur devoir professionnel à l’intérieur
de la patrie arabe.
Le Bureau permanent a réitéré ses appels en vue
de la constitution de groupes journalistiques professionnels dans les pays
arabes où de tels groupes n’existent pas encore.
D’autre part, il a recommandé l’organisation de cycles de formation
et d’entraînement à l’intention des journalistes arabes, aux
fins de les initier aux techniques modernes. Dans ce but, il invite les
Facultés de journalisme dans le monde arabe à accorder l’attention
nécessaire à cet aspect de la profession.
KARAM: APPUI TOTAL AU LIBAN
Résumant les travaux du Bureau permanent arabe et les résultats
auxquels ont abouti les confrères ayant pris part aux réunions,
M. Melhem Karam a déclaré à son retour à Beyrouth:
“Nos délibérations, que ce soit au cours des réunions
des commissions ou des assemblées générales, ont abouti
à un appui total au Liban. Sans omettre les prises de position politiques
soutenant l’Armée libanaise, la Résistance, les Sudistes
et les Békaaiotes dans leur lutte pour le droit et la dignité,
comme pour leur attachement à la terre.
“Le congrès n’a à aucun moment tenu une session aussi
fructueuse, riche en recommandations et résolutions positives, surtout
en ce qui concerne les problèmes auxquels la Presse libanaise est
confrontée.
“En coulisses, ajoute M. Karam, le congrès a débattu
de questions spéciales et secrètes qui n’ont pas été
divulguées. Il s’est prononcé en faveur de mesures à
appliquer et a élaboré un plan de travail pour faire face
à toute atteinte à la liberté. Ce plan et ces mesures
seront mis en application chaque fois que des journalistes s’exposeront
à quelque vexation dans le monde arabe.
“La Presse libanaise estime que les résolutions adoptées
à propos d’affaires concernant nos confrères, dépassent
tout ce que nous pouvions imaginer. Cela prouve que la FJA réagit
avec réalisme vis-à-vis des problèmes qui se posent
aux journalistes libanais; que les confrères arabes constituent
une entité active et restent solidaires les uns envers les autres.
“La commission permanente des libertés comprendra des éléments
connus au double plan arabe et international par leur action, leurs sacrifices
et leur défense du verbe, de la liberté et de la démocratie.
Nous exploiterons cet aspect de notre lutte, afin de prémunir la
dignité de nos confrères, leur sécurité et,
surtout, pour assurer la pratique parfaite de la profession.”
Enfin, M. Karam a annoncé que d’autres rencontres auront lieu,
incessamment, pour préparer les réunions de la commission
des libertés prévues au Caire, celle-ci étant appelée
à prendre des décisions courageuses visant à préserver
la liberté contre ceux qui tentent de la violer.
Moubarak reçoit Baalbaki et Karam
Le président Hosni Moubarak qui s’est entretenu avec les journalistes arabes durant deux heures, évoquant en leur présence les problèmes de l’heure intéressant la patrie arabe, a conféré à leur demande avec MM. Mohamed Baalbaki et Melhem Karam. Le Raïs a pris note de ce qu’ils lui ont exposé et fait montre d’un sentiment fraternel à leur égard. |