REVENU A L'AVANT-SCENE DU MOUVEMENT SYNDICAL
ELIAS ABOU-RIZK: "LA CGTL SAURA CONSERVER SA LIBERTE DE DECISION ET DEFENDRE LES DROITS DE LA CLASSE LABORIEUSE"

Après un an de remous et de scission, le mouvement syndical retrouve sa cohésion et sa solidarité.
Abou-Rizk et Zoghbi, les “frères ennemis” enfin réconciliés.
En effet, M. Ghanim Zoghbi, président de la CGTL (reconnue par l’Etat) ayant démissionné, pour n’avoir pu réaliser son programme d’action et afin de favoriser les retrouvailles des dirigeants syndicalistes, il a été procédé à des élections pour le renouvellement du conseil exécutif de la centrale ouvrière, à l’ombre d’un imposant dispositif de sécurité.
Trois candidats étaient en lice pour la présidence. Le dépouillement des bulletins de vote a donné les résultats suivants: Elias Abou-Rizk a obtenu 32 voix, M. Harb 3 voix, alors que Abou-Khalil n’en obtenait aucune.
Non satisfait, M. Harb a pris violemment à partie les hommes politiques, les accusant “de vouloir faire mainmise sur la CGTL”, avant de quitter les lieux en signe de protestation.
Par ailleurs, M. Tleiss a été élu secrétaire général en charge des relations arabes par 38 voix (sur 47 votants), M. Khaddour n’ayant obtenu que 7 voix; deux bulletins blancs ont été retirés de l’urne.
 
M. Yasser Nehmé, secrétaire général sortant,
s’apprêtant à déposer son bulletin dans l’urne.
Le scrutin s’est déroulé sous la présidence 
de M. Hussein A. Hussein, doyen d’âge; 
près de lui, Zakaria Kalakech, délégué
du ministère du Travail.
JOURNÉE HISTORIQUE
Au cours d’une conférence de presse, M. Abou-Rizk a qualifié la journée d’“historique” pour la CGTL, car elle consolide son unité après plusieurs mois de flottement.
“La CGTL a retrouvé aujourd’hui un rôle prépondérant, que ce soit au niveau national ou au niveau de la crise économique, a-t-il ajouté. Une grande responsabilité lui incombe dès lors pour défendre la liberté et les droits des ouvriers.”
Il a, par ailleurs, particulièrement remercié les syndicalistes de leur participation aux élections, notamment M. Zoghbi qui “a brandi le slogan de l’unification et n’a pas hésité à démissionner courageusement quand il a senti qu’il ne pouvait pas l’accomplir.”
Reste-t-il un opposant en dépit de ses alliances électorales et son début de rapprochement du pouvoir, M. Abou-Rizk répond: “Le rôle du syndicaliste est d’être nécessairement opposant et je resterai le même. “D’ailleurs, la CGTL ne se résume pas à ma personne; elle est indépendante et ne fait pas partie d’un ministère ou d’une direction quelconque.”
A la question de savoir si des manœuvres politiques l’avaient amené à la tête de la centrale, M. Abou-Rizk a répondu: “Vu le grand nombre de participants, on peut dire que toutes les familles de la CGTL étaient représentées à ces élections et ont exprimé leur volonté. D’ailleurs, quand M. Zoghbi a démissionné début mai, la situation politique n’était pas pareille à celle d’aujourd’hui. Le fait qu’il y ait des tiraillements politiques en ce moment tient donc de la coïncidence.”

PROCÈS ANNULÉS
Interrogé sur les cinq fédérations proches de “Amal” dont l’admission au sein de la CGTL avait été contestée par M. Abou-Rizk, celui-ci émet ces réflexions: “Nous n’étions jamais opposés à ces fédérations en tant que telles, mais nous nous étions insurgés contre les ingérences de l’Etat qui avaient accompagné leur intégration.”
Sur sa relation avec le mouvement “Amal”, M. Abou-Rizk a déclaré: “Il y a entre nous un respect mutuel, mais nous sommes également alliés avec d’autres coalitions. D’ailleurs, tous les partis ont des forces syndicales sur le terrain.”
Commentant l’affaire des procès toujours en suspens qu’il a intentés lors des élections passées, M. Abou-Rizk a expliqué que “ces procès ont été automatiquement annulés du fait de ma participation aux élections et nous travaillerons à les retirer officiellement.”

 

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