Editorial


Par MELHEM KARAM 

 
POUR CONVAINCRE D’UN FAIT ON DOIT EN ÊTRE CONVAINCU
L’INNOCENCE DE CLINTON ET LA CONDAMNATION DE STARR ET DE MONICA...
On doit être trop stupide pour voir dans le scandale de Monica Lewinsky une affaire non mijotée et fabriquée par le Shin Beit et les espions israéliens pro-fessionnels. Nous écrivons cela, alors que les oreilles attendent impatiemment de capter ce que dira le président Clinton le 17 août.
Le président Clinton ne dira que la vérité et réitérera ce qu’il a témoigné sous serment, à savoir: qu’il n’a eu aucun rapport avec Monica Lewinsky; que son entrée dans sa vie était suspecte, planifiée, falsifiée et pleine de mensonges, faisant allusion à l’attente hypocrite ayant duré quatre ans, d’une robe qu’elle a cachée au domicile maternel.
Ce que nous disons nous autres et le monde avec nous, est que le complot était ourdi et préparé, parce que le président Clinton a adopté une position saine envers la cause arabe et ramené Netanyahu à sa dimension, en le plaçant dans le cadre qu’il mérite. Quant à Kenneth Starr, le procureur, il est orienté, manipulé au moyen d’un remote control et mû par sa rancune, sa haine et son affiliation, en encourageant une juive nommée Monica Lewinsky à jouer le rôle de faux témoin. Il agit à la manière de l’enquêteur Javert ayant poursuivi Jean Valjean dans “Les Misérables”, le grand roman social de Victor Hugo.
Dans son livre: “Quand l’espoir et l’Histoire se rencontrent”, le président Clinton écrit: “L’Histoire s’est habituée à nous placer face à un examen dur”. Or, Clinton n’a œuvré que pour la gloire de l’Amérique qui jouit d’une situation économique prospère. De plus, elle est solide, politiquement, à l’avant-garde, militairement; domine le monde par sa suprématie; a une dynamique à toute épreuve et l’indice de son économie florissante se traduit par un taux de chômage au plus bas niveau, ce qui suscite la jalousie du chancelier Kohl et du président Chirac.
L’Amérique vit, aujourd’hui, dans une situation reposante à l’ombre de laquelle gouverne le président Bill Clinton au summum de sa popularité, en dépit de toutes les cabales louches dont il fait l’objet et de toutes les rumeurs propagées, selon lesquelles son mandat serait escamoté.
Quant à l’accusation, elle est mesquine et nul ne s’y arrête. Les milieux et instances politiques lui tendent la langue du sarcasme en Europe, même les plus puritains d’entre eux.
Ils avaient commencé à soulever contre lui l’affaire immobilière “White Water”; puis, celle de Paula Jones. Lorsque ces deux affaires ont échoué, ils se sont rabattus sur Monica qui était une “amante sincère”, à tel point qu’elle a rassemblé des preuves ou ce qu’elle a considéré comme telles; a prêté serment et s’est rétractée, en prétendant avoir entretenu une relation avec le Président. Imaginez le crédit que peut inspirer une femme légère ayant juré “sous les pressions” qu’elle n’avait pas eu de relations sexuelles avec Clinton, avant de se dédire.
Linda Tripp est la principale accusatrice du président, elle qui s’est exprimée de la chaire de l’orientation et de la prédication. “Il ne s’agit pas, dit-elle, d’une affaire de sexe, mais d’une question de vérité”. Elle a ajouté en s’affublant du rôle de la conseillère et du guide, que “les aventures d’alcôve du président peuvent être pardonnées, mais non sa tentative d’entraver le cours de la justice”. Imaginez la sincérité et la fidélité d’un tel témoignage!
Tout le but de ce tapage est d’humilier le chef de l’Exécutif, en l’amenant à témoigner devant un “grand jury” (chambre populaire de mise en accusation), le procureur général devant recueillir sa déposition à la Maison-Blanche. Quant aux jurés, ils se contenteront de prendre connaissance de ses propos enregistrés sur vidéo-cassette.
Bien de ceux qui ont vu le président Clinton, ont dit qu’en dépit de son héroïsme, de son courage et de la solidité de ses nerfs, il a semblé diminué ces derniers jours, en raison de la pression juive, le lobby américano-israélien s’étant mobilisé dans son ensemble pour porter atteinte à sa dignité. Une partie du complot a consisté en la coalition de cinq femmes déterminées à porter ombrage au président Clinton. Kathleen Willey, cette ancienne démocrate volontaire, a dit que le président l’avait embrassée sur la bouche, l’avait cajolée, avait pris sa main et promis de lui débrouiller un emploi en 1993.
Quant à Jennifer Flowers, ancienne chanteuse de cabaret, elle a dit au cours de la première bataille présidentielle de Bill Clinton, qu’elle avait été son amante durant douze ans. Le président l’a nié, publiquement et a affirmé, sous serment, qu’il avait entretenu une fois une relation avec Flowers.
Paula Jones, employée à l’Arkansas, a prétendu qu’au temps où il était gouverneur de cet Etat, le président l’avait emmenée en mai 1992 dans la chambre d’un hôtel et l’a soumise à un harcèlement sexuel. En avril dernier, le Parquet a décidé de tourner cette page et de clore ce dossier.
Dolly Kyle Browning, avocate du Texas, jure avoir aimé le président depuis les années d’étude; qu’une relation les avait réunis pendant trente ans et qu’elle recevait des menaces de la coterie présidentielle pour cacher son idylle avec lui.
Ainsi, la cabale paraît soigneusement orchestrée, en vue d’affaiblir le président et l’Amérique, ce qui a enhardi les terroristes contre les Etats-Unis; il en est résulté les attentats de Dar As-Salam en Tanzanie et de Nairobi, au Kenya.
Cependant, la popularité de Clinton s’accroît et, avec elle, la confiance en sa personne de la part des Arabes, des Américains modérés et sincères. Kenneth Starr et sa complicité suspecte avec Monica Lewinsky ne changeront pas cette confiance, parce qu’ils partent d’un mensonge. Pour être convaincant, on doit être convaincu soi-même. Or, tous deux ne gagnent aucun crédit aux mensonges qu’ils inventent.
Les gens rient et tendent leur langue de dérision en évoquant la robe cachée, comme s’il s’agissait d’une relique de saints, pour qu’elle mérite d’être conservée durant quatre ans. Et, aussi, les témoignages inventés de toute pièce et falsifiés du début à la fin.
Les bandes de la corruption et du mal peuvent comploter contre le président Bill Clinton, elles ne lui porteront pas atteinte. Le président comparaîtra devant la justice pour affirmer qu’il est démocrate. Car s’il refusait de témoigner, il déclencherait une crise constitutionnelle qu’il n’est pas sûr de gagner. Surtout après que toute l’affaire se soit transformée en une partie de bras de fer entre le président et le procureur, lequel tente de la poser comme étant une lutte entre les Pouvoirs exécutif et judiciaire qui sont l’épine dorsale de l’autorité en Amérique. Le président estime que cette confrontation constitutionnelle et politique n’a pas de précédent. Aussi, doit-elle être évitée à n’importe quel prix dans l’intérêt de la patrie.
En raison de l’approche des élections législatives au mois de novembre, les démocrates ont dit par la voix de leur leader, Dick Gebhart, qu’ils ne risqueraient pas de soutenir leur président s’il se confinait dans son mutisme. Car dans ce cas, son silence serait interprété comme une reconnaissance de sa culpabilité Quant au président de la commission juridique du sénat, le républicain Orrin Hatch, il menace Clinton de mettre fin à son mandat, s’il défie la loi dont il est censé être le garant et le gardien.
Le président Clinton a dit par l’intermédiaire de Rahm Emanuel, son plus proche conseiller, qu’il fournira au tribunal tous les renseignements dont il a besoin. Aussi, a-t-il donné à ses avocats des instructions pour négocier avec le procureur Kenneth Starr, afin de rendre cela facile et possible.
En définitive, le président Clinton doit pouvoir l’emporter et transformer cette épreuve en baptême populaire. Un retournement de la situation devant se produire plaçant Starr dans la position de l’accusé, menacé de révocation.
La vérité a toujours la priorité, à l’instar de la pleine lune que l’éclipse ne peut cacher, même si elle la couvre quelque peu, le fait de prendre le parti des Arabes et du droit arabe ne pouvant être un châtiment infligé aux modérés croyants. 
Photo Melhem Karam

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