Evénements de la semaine
 
APAISEE MOMENTANEMENT, LA POLEMIQUE BERRI-HARIRI REBONDIRA...
 
La tendance serait, dit-on, à l’apaisement entre les chefs du Législatif et du gouvernement. La raison en est bien simple: le président Hariri s’étant accordé une semaine de repos en Sardaigne, le combat a cessé faute de combattants... Mais rien ne garantit qu’il ne rebondira pas dès le retour du Premier ministre. Entre-temps, et à la demande de Damas, le ministre de l’Intérieur s’emploie à raccommoder les deux hommes.
La partie de bras de fer opposant les chefs du Législatif et du gouvernement se poursuit avec plus d’aprêté et est même montée d’un cran.
De fait, ayant capté le message du président Rafic Hariri, le président Nabih Berri lui a répliqué, dimanche dernier, au cours d’un meeting populaire organisé à “Tallet Ar-Radar”, au Liban-Sud.
Le président du Conseil se prévalant d’un appui syrien à son point de vue, dans le conflit portant sur le financement de l’échelle des salaires, a déclaré qu’il refusait de convoquer l’As-semblée en session extraordi-naire, tant que cette affaire ne ferait pas l’objet d’un consensus de toutes les parties politiques représentées au sein du Cabinet.
Après les milieux proches de M. Berri qui ont accusé le Premier ministre d’exploiter sa récente visite à Damas - où il a été reçu pendant trois heures par le président Assad, après avoir conféré avec M. Khaddam - pour faire prévaloir son point de vue, le président Berri a pris violemment à partie le gouvernement et son chef, sans citer ce dernier nommément.
Le président de la Chambre a rappelé que le gouvernement avait repris le projet relatif à l’échelle des salaires pour y apporter certaines modifications; puis, l’a renvoyé au parlement en gonflant, exagérément, le chiffre représentant les sommes devant provenir de l’application de la nouvelle échelle. “De plus, ils (le chef et les membres du gouvernement), ont élaboré la formule de l’effet rétroactif et les modalités de paiement des montants dus aux fonctionnaires de l’Etat.”
M. Berri a encore haussé le ton en soupçonnant M. Hariri d’œu-vrer à l’effet d’atteindre un triple objectif: Primo, avoir toute latitu-de de procéder aux nominations administratives, “ce qui consa-crerait l’Etat-ferme”. Secundo, procéder à la mise sur pied d’un “Cabinet de fonctionnaires”. Tertio, éliminer le rôle de l’Assemblée en manœuvrant aux fins d’obtenir des pouvoirs exceptionnels à ce Cabinet.
 Autre réplique relative aux sources de financement de l’é-chelle des salaires: “Contraire-ment à ce que prétend “Son altesse le prince” (entendre M. Hariri), ces sources ont été déterminées: les recettes devant couvrir le coût de l’échelle proviendront de la taxe majorée sur la mécanique, du cellulaire, etc...
Le chef du gouvernement ayant, d’autre part, décoché des flèches empoisonnées à ce qu’il a appelées “les forces de la guerre” (employant cette expression à la place des milices), le chef du Législatif affirme: “Ces forces ont défendu le Liban, son unité et son arabité”, avant de poser un certain nombre de questions embarras-santes: “Qui a empêché la nomina-tion d’un nouveau commandant de la gendarmerie; a bloqué le mouve-ment diplomatique; paralysé les organismes de contrôle étatiques; vendu en gros et au détail les do-maines de l’Etat? Sont-ce les “forces de la guerre” ou “Son altesse”?
Et de conclure: “Nous ne menaçons personne, mais mettons en garde contre la perpétuation de telles anomalies qui conduiront le Liban à sa perte... Nous agissons non pour transformer ce pays en principauté, mais pour assurer sa pérennité par les voies démocratiques”...
Comme on devait s’y attendre, le “bureau médiatique” de M. Hariri a répondu, le soir même, aux attaques par des contre-attaques, en menaçant “de déballer tous les dossiers”. Polémique à suivre... dans dix jours, après le retour du chef du gouvernement d’un voyage d’agrément en Sardaigne! 

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