Une rencontre au sommet (puisqu’il s’agit de chefs et de présidents) qui a pleinement atteint ses objectifs: trois nouvelles adhésions portent son effectif à 39 pays membres, une “mise au point collective des instruments de communication” par la création d’un bulletin annuel relayé par un disque compact, ainsi qu’un site propre sur Internet. Enfin, la conférence a procédé à la détermination du thème du prochain congrès qui se tiendra en juin 2000 au Gabon. Ainsi, la réunion de Beyrouth “confirme avec éclat la mobilisation des organes de contrôle de constitutionnalité autour de l’idée d’un réseau d’échanges, d’un lien de communication et de solidarité.”
![]() A son arrivée au palais de l’Unesco, le président de la République passe en revue la garde d’honneur. |
![]() Le président Hraoui saluant M. Roland Dumas, en présence de MM. Michel Murr, du président Amine Nassar, Rachid Solh et Bahige Tabbara. |
SELON LE SOUHAIT DU PRÉSIDENT CHIRAC
Premier à prendre la parole et avant d’introduire, successivement,
les orateurs de la séance inaugurale, M. Antoine Khair, membre du
Conseil constitutionnel libanais et président de section au Conseil
d’Etat, a présenté l’A.C.C.P.U.F., association hautement
spécialisée, qui a été fondée en avril
1997 à Paris, à l’initiative du Conseil constitutionnel de
France et grâce aux efforts inlassables de son président M.
Roland Dumas qui fut élu à la présidence de l’association,
à l’unanimité des membres fondateurs, dont le Liban élu
à son tour à la troisième vice-présidence.
Cette association groupe des Conseils constitutionnels, dont la saisine
est, généralement, limitée. Le choix des membres relève
des autorités politiques, des Cours constitutionnelles qui se rapprochent
davantage dans leur organisation comme dans leur fonctionnement, des instances
juridictionnelles habituelles, des hautes Cours dont l’activité
n’est pas exclusivement d’ordre constitutionnel, mais qui connaissent du
contrôle de la constitutionnalité des lois en dernier ressort
à travers une Chambre spécialisée. Tous ont, cependant,
en partage l’usage du français: première langue, langue seconde
ou langue de culture.
“La conférence qui s’ouvre aujourd’hui à Beyrouth, les
réunit pour la première fois hors de France et ce, selon
le souhait du président de la République française,
M. Jacques Chirac à qui nous devons le choix de notre capitale pour
cette manifestation de grande importance.”
![]() L’assistance écoutant l’hymne national. |
![]() Les hauts dignitaires de la Justice. A partir de la droite: le président du Conseil supérieur de la Magistrature, MM. Mounir Honein, le président du Conseil d’Etat, Joseph Chaoul et le procureur général de la République, Adnan Addoum. |
AUX RENDEZ-VOUS DU NOUVEAU MILLÉNAIRE
Quant au président Roland Dumas, après avoir brossé
l’historique de la création de l’A.C.C.P.U.F. et le rôle de
la conférence, il a expliqué que “cet organe, prévu
par les statuts et qui réunit les présidents (ou leur représentant)
des Cours associées, remplit au fond la fonction d’un conseil d’administration,
puisqu’aussi bien les membres de notre association sont des entités
collectives et même collégiales.” L’éloquent orateur
énumère, ensuite, les instruments de la communication mis
au point collectivement, à savoir le bulletin annuel, le CD-Rom
et le site Internet propre coordonné par l’association. Il reconnaît
que l’objectif de créer un outil interne aux membres de l’Association,
est très ambitieux et jalonné de difficultés dues
à la diversité des traditions, les obstacles de communication,
les disparités d’équipements. “Mais nous aurions failli à
nos engagements et manqué les rendez-vous du nouveau millénaire
si nous n’avions pas adopté dans cette matière, aussi, une
démarche volontariste”, conclut M. Dumas.
![]() Le président Roland Dumas. |
![]() Le président Amine Nassar. |
DES TRAVAUX LABORIEUX
Durant deux journées pleines, les travaux de la conférence
ont été très laborieux. Après la présentation
en première session, par le secrétaire général
Mme Dominique Rémy-Granger, du compte-rendu sur l’activité
depuis avril 97, le thème du prochain congrès qui se tiendra
en juin 2000 au Gabon a été choisi au cours de la deuxième
session: “L’accès aux juges constitutionnels: saisine et procédure.”
La troisième et dernière session du vendredi 11 septembre
a été consacrée à la présentation du
CD-Rom et de la maquette du site Internet par deux collaborateurs du Conseil
constitutionnel français, Mme Patricia Herd et M. Jérôme
Rabenou. Le lendemain, au cours d’une assemblée générale
extraordinaire, les demandes d’adhésion de trois pays (jusque-là
“observateurs”): le Cameroun, le Ruanda et la Slovénie ont été
approuvées. Désormais, l’Association des Cours constitutionnelles
ayant en partage l’usage du français, regroupe 39 pays.
Une salutaire augmentation d’effectifs qui ne peut que renforcer l’action
de cette jeune association ayant pour but “de favoriser l’approfondissement
de l’Etat de droit par un développement des relations entre toutes
les institutions constitutionnelles dans les pays ayant en partage l’usage
du français.”