VANDALISME! 

par EDOUARD BASSIL  
 
Autrefois, les édiles avaient “démonté” l’horloge el-Abed - don d’un richissime émigré du Mexique - pour la transposer à la gare ferroviaire de la rue du fleuve, où elle était censée marquer l’heure. Mais on n’entendit plus son carillon et son campanile dressait sa masse gracile dans un site ravagé par la guerre. 
Prétexte invoqué pour cette opération: le sous-sol de l’horloge, sise place de l’Etoile près du parlement, cachait des vestiges archéologiques... On connaît la suite de l’histoire!
Aujourd’hui, on s’attaque au pont historique de Jisr el-Bacha, remontant à l’époque ottomane pour, soi-disant, élargir le cours du fleuve en cet endroit! En promettant de transférer, on ne sait où, le vieux pont, dont les pierres auraient été “numérotées”, paraît-il, afin de faciliter la reconstitution de l’ouvrage!
La région, elle, qui porte le nom du “monument” en cours de démolition, perdra son symbole chargé de tant de souvenirs!
Pareils actes de vandalis-me ne sont accomplis que sous notre ciel. Cela prouve le peu d’intérêt que nos édiles atta-chent aux vestiges archéolo-giques et au patrimoine national. Qu’est-ce qui les empêchera de transposer, demain, les vestiges d’Anjar ou de Baalbeck, par exemple, au Kesrouan ou ailleurs?
Fort heureusement, l’admi-nistrateur du Mont-Liban a vite réagi: il a arrêté les tra-vaux et donné des instruc-tions pour qu’ils ne soient pas repris sans un permis, en bonne et due forme, de la direction générale des Anti-quités. Pourquoi cette der-nière n’a-t-elle pas été consul-tée au préalable?
En fait, qui faut-il blâmer: la municipalité de Hazmié ou le CDR?

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