Evénements de la semaine
 
PRESIDENTIELLES: CONFUSION ET ATTENTISME...
 
A six jours de l’ouverture du délai constitutionnel précédant l’élection présidentielle, le pays reste plongé dans la confusion et l’attentisme. On s’attendait qu’avec le retour des chefs du Législatif et du gouvernement, l’immobilisme politique se dissiperait; il n’en fut rien. Quant aux consultations parlementaires, le président Berri a affirmé, à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat (notre photo), qu’il ne les entamera pas en l’absence d’un projet d’amendement de la Constitution et sans la convocation de l’Assemblée en session extraordinaire.
Confusion et attentisme continuent à marquer la période précédant les présidentielles. On avait pensé que, dès la rentrée du chef du Législatif de son congé en Italie et, du chef du gouvernement, de son week-end parisien, le mécanisme en vue de l’élection serait mis en place et qu’on y verrait plus clair.
Il n’en est rien. Le lendemain de son retour, le président Nabih Berri, à l’issue d’une entrevue avec le chef de l’Etat, a tiré à boulets rouges sur le Premier ministre sans le citer nommément, dont la coterie a propagé des rumeurs malveil-lantes. Plus particulièrement celles insinuant qu’il serait question “d’écourter le mandat du président de l’Assemblée.”
De plus, cette même coterie - à l’insu de M. Hariri et contre son gré? - a nié au président de la Chambre le droit de procé-der à des consultations parle-mentaires. M. Berri précise qu’il n’était pas dans son intention d’engager de telles consultations, surtout en l’absence d’un projet d’amen-dement de la Constitution; plus exactement de son article 49, pour permettre l’élection à la magistrature suprême d’un fonctionnaire de première catégorie. Cela suppose la convocation du parlement en session extraordinaire...
“On a profité de mon absence pour me dénigrer et, aussi, pour affaiblir le rôle de l’Assemblée nationale”, a dit le président Berri, en accusant le président du Conseil de vouloir exercer une hégémonie sur le pays et ses institutions.”
On pouvait s’attendre à la rupture de la trêve observée, tant bien que mal, entre les deux hommes, maintenus sous contrôle par le “parrain” syrien. Mais M. Hariri s’est empressé d’assurer qu’il ne croisera pas le fer avec le chef du Législatif... D’autant qu’il se rend à New York où il dirigera la délégation libanaise à la nou-velle session de l’Assemblée générale (la 54ème) et y pro-noncera un discours le 24 sep-tembre (au lieu du 2 octobre), la date ayant été avancée pour lui permettre de revenir plus tôt à Beyrouth où le délai pour l’élection présidentielle aura commencé à courir...
Reste à savoir si les décisions que le Conseil des ministres était amené à prendre mercre-di, après deux semaines de congé, ne susciteront pas une vive réaction de la part du président de la Chambre, surtout celles concernant le dossier de l’audiovisuel.
Pour en revenir à la session extraordinaire de la Chambre, M. Berri l’a évoquée lundi avec le président de la République, qui a promis d’en ouvrir question avec M. Hariri.
Or, à la Place de l’Etoile on doute du désir de ce dernier de convoquer le parlement, pour la simple raison qu’il serait hostile à l’amendement de l’article 49 de la Constitution, selon les milieux proches de M. Berri. Il s’y était opposé, auparavant, afin de ne pas laisser ratifier le projet de loi relatif à la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, avant d’en assurer les sources de financement.
En ce qui concerne l’élection présidentielle, le chef du Légis-latif penche à en fixer la date dans la seconde quinzaine d’oc-tobre, soit un mois au moins avant l’expiration du mandat présidentiel (le 24 novembre).
Tout compte fait, M. Berri est opposé à une seconde proro-gation de ce mandat, mais s’asbtient de prendre position, parce que disent ses proches, “il soupçonne le chef de l’Etat de manœuvrer en vue de la favori-ser”, en accord avec le Premier ministre, surtout si ce dernier ne parvient pas à garantir l’élection d’un présidentiable de son bord... 

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