Evénements de la semaine
 
JEZZINE DE NOUVEAU MENACÉ PAR L’EXODE ET L’IMPLANTATION...
 
Les nouveaux développements dramatiques survenus à Jezzine, ravivent les craintes des milieux politiques et populaires, lesquels appréhendent de nouveau les dangers de l’exode et de l’implantation (palestinienne)... Le leader du B.N. suggère à S.Em. le cardinal Sfeir, à l’occasion de sa prochaine visite au Vatican, de demander l’intervention du Souverain Pontife auprès de l’U.E. et des Etats-Unis, “afin de faire cesser l’occupation de cette localité sudiste par Israël, en violation du droit international”.
Jezzine est menacé par un double danger: l’exode et l’implantation (des “réfugiés” palestiniens): c’est l’un des députés de la circonscription, en l’occurrence M. Sleiman Kanaan, qui lance une mise en garde en ce sens. Puis, il a gagné Dimane, dimanche, pour faire part de ses craintes à S. Em. le cardinal Sfeir.
L’éminent prélat a aussitôt averti les responsables: les agressions répétées dont Jez-zine est fréquemment l’objet, auront pour conséquence de vider cette localité de ses habitants. De plus, elles privent l’Etat de son rôle et le montrent impuissant à protéger ses citoyens, alors qu’il est tenu d’agir à l’effet de préserver une partie chère de la patrie.
Par ailleurs, un ancien minis-tre et député de la région, M. Edmond Rizk, a déclaré à l’issue d’une entrevue avec le patriarche maronite, qu’il est prêt, sans y être mandaté, officiellement, à entreprendre une action destinée à obtenir le retrait de l’Armée du Liban-Sud (du général Lahad). “A ce moment, a-t-il ajouté, rien ne pourra empêcher les forces légales de jouer le rôle qui leur revient de droit.”
Si M. Rizk peut obtenir un tel résultat, qu’attend-il pour entamer son action salvatrice et avec quelle partie envisage-t-il de l’entreprendre? Il ne le précise pas.
Nous pensons, quant à nous, qu’en l’état actuel des choses, les Israéliens ne sont pas disposés à évacuer leurs forces, sans rien avoir en retour, dont des arrangements de sécurité. Et, aussi, des garanties quant au sort à réserver aux effectifs de l’ALS.
Il s’agit, comme on s’en doute, d’un dossier particuliè-rement chaud et complexe, dont le règlement s’avère diffi-cile. Toujours est-il que l’ONU peut y contribuer par l’inter-médiaire, sinon d’un émissaire spécial, du moins par le truche-ment de la FINUL. N’ayant pu assurer l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité, celle-ci a la possibilité, surtout si on lui en donne les moyens, d’aider à “libérer” Jezzine et à empêcher son rattachement à la “zone de sécurité” (occupée par Israël).
Ainsi, on ferait d’une pierre deux coups: arrêter l’exode des habitants et dissiper le fantôme de l’implantation.
Cela dit, il y a lieu de signa-ler une nouvelle promesse amé-ricaine faite, cette fois, par le chargé d’Affaire US, par laquel-le il s’engage à œuvrer à l’effet “de freiner la dégradation de la situation sur le terrain”.
Mais, cette promesse ne dissipe pas les craintes de la population de Jezzine qui s’interroge sur son sort.
En effet, l’annonce par le nouveau responsable militaire de l’ALS, selon laquelle les habitants devront se munir d’un permis spécial, à compter du 1er octobre, pour pouvoir quitter la région, précipitera le mouvement d’exode. Car les villageois voudront échapper au sort réservé aux autres zones de la bande frontalière occupée.
Conclusion pratique: il faut regretter l’inertie de l’Etat, considéré par les habitants de la région comme leur unique et dernier recours, mais qui ne prend pas la peine de rechercher une solution à leur situation devenue invivable. 

Home
Home