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![]() Vingt ans après les accords de Camp David ayant permis à l’Egypte de récupérer le Sinaï et au cinquième anniversaire de l’accord d’Oslo, la paix reste aussi insaisissable qu’un mirage dans le désert. A trois dates, l’espoir a paru renaître; puis, s’éclipser: 1979, signature du traité de paix israélo-égyptien. En 1994, la Jor-danie emboîte le pas à l’Egypte et conclut la paix avec l’Etat hébreu. Au cours de la même année, Yasser Arafat revient en Palestine et installe un gouver-nement autonome dans les por-tions du territoire palestinien évacuées par “Tsahal”. Et c’est tout. Les extrémistes tant palestiniens qu’israéliens ravivent le cycle de violence et bloquent le processus de paix, aidés en cela par le retour au pouvoir, en 1996, de la droite nationaliste en Israël. Depuis cette date, les négo-ciations piétinent et toutes les tentatives du “parrain” améri-cain visant à les débloquer s’avèrent inopérantes. Le statut de Jérusalem, le sort des réfu-giés (et leur droit au retour) et la fondation d’un Etat palestinien - qu’Abou-Ammar s’engage à proclamer à l’expiration, en 1999, du délai fixé à Oslo - n’ont pas trouvé leur solution. On appréhende un nouveau cycle de violences encore plus meurtrières et destructrices. Les efforts déployés par Den-nis Ross, médiateur US, ont dé-bouché jusqu’ici sur un cuisant échec, par la faute des Israéliens qui raidissent davantage leur position. Ceci a incité Paris et Le Caire à entamer cette semaine sur les bords de la Seine, les préparatifs de la conférence des pays désireux de sauver de l’impasse l’opération de paix. L’idée avait été lancée, il y a quelques mois, lors de la visite du président Hosni Moubarak en France et le groupe de travail a échangé les vues, ces derniers jours, sur les moyens de la concrétiser. “Nous ne pouvons admettre l’échec du processus de paix” a déclaré un responsa-ble français qui a réaffirmé l’attachement aux principes définis à Madrid, dont celui de “la terre contre la paix”. En précisant que “l’initiative franco-égyptienne ne vise pas à court-circuiter l’initiative améri-caine, mais à la compléter”. Les consultations des Etats représentés au groupe de travail se poursuivront, les ministres égyptien et français des Affaires étrangères devant se rencontrer, incessamment à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Entre-temps, M. Miguel Mo-ritanos, émissaire européen qui a conféré mardi avec M. Ross à Jérusalem, se sera rendu à Vien-ne à l’effet d’informer la prési-dence de l’Union européenne de l’étape à laquelle ont abouti les pourparlers palestino-israéliens, par l’intermédiaire du coordonnateur américain. Au Caire, le Premier ministre Al-Janzouri a déclaré que “l’Egypte était disposée à coopérer avec l’Etat hébreu en vue de relancer les négociations arabo-israéliennes, dès que Tel-Aviv aura modifié sa position pour favoriser la remise de l’opération de paix sur les rails”. Mais comme on s’en doute, profitant des démêlés politico-juridiques du chef de la Maison-Blanche, Netanyahu raidit da-vantage sa position au lieu de l’assouplir, rendant cette opéra-tion aussi impossible à régler qu’une cuisson de cailloux... |