![]() De jeunes pousses de cèdres s’épanouissent à l’endroit même où campaient les chars israéliens. |
![]() Choisi comme symbole du projet des réserves naturelles du Liban, ce cône de cèdre joue un très grand rôle dans la reproduction de ce type de conifères: au bout de 3 ans de maturité, il s’ouvre pour semer ses graines à tout vent. |
![]() DVigoureux “cèdre-mère”, entouré de ses nombreux “petits”. |
![]() Couleurs chatoyantes où domine le genêt. |
RÉALISATIONS À CE JOUR
Petit à petit, le travail de l’équipe de gérance
a donné ses fruits. En sept mois de labeur, elle a pu éliminer
tous les facteurs troublant la quiétude et perturbant la survie
des espèces végétales et animales.
En collaboration avec les autorités locales, les Forces de Sécurité
Intérieure et l’armée libanaise, elle a mis un point final
aux pratiques de braconnage et d’exploitation forestière en tous
genres. Les bergers, leurs troupeaux et les chasseurs se sont vu interdire
l’entrée de la réserve.
Les différents passages donnant accès à la réserve,
ont de même été fermés à l’exception
d’un seul, réservé aux visiteurs et touristes. Cette mesure
préventive vise à empêcher le mouvement des camions
chargés, en provenance d’une carrière située à
proximité de la frontière nord de la réserve. Elle
a, également, été décidée afin de mettre
fin aux dégâts causés par les campeurs et pique-niqueurs
qui laissent des détritus et provoquent des incendies.
L’équipe de gérance s’est, aussi, occupée de réhabiliter
trois points d’eau permettant aux animaux de se désaltérer.
![]() Jouir de soleil et de liberté, à pas de tortue... |
![]() L’Euphorbia pithyusa en danger d’extinction. |
BIODIVERSITÉ DE LA RÉSERVE
La réserve des cèdres du Chouf s’étend sur une
superficie de 550 km2, se situe à une altitude variant entre 1.200
et 1.900 mètres et présente des pics parallèles à
la mer.
La flore de la région comporte une large variété
d’arbres, d’arbrisseaux, de plantes, de fleurs et d’herbes. La faune englobe
un grand nombre de mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens (batraciens).
Les espèces et variétés de la réserve n’ont
pas encore été entièrement répertoriées.
Toutefois, les récentes études ont révélé
l’existence de:
- 27 espèces de mammifères, dont 12 sont considérées
rares à l’échelle internationale (hyène, renard, lynx,
...);
- 120 types d’oiseaux, dont 19 sont en danger d’extinction;
- 124 variétés de plantes, dont 26 médicinales
et 6 menacées de disparition;
- 31 types d’arbres.
Voici, à titre d’exemple, quelques variétés de
flore et de faune:
• Les mammifères: Gazelle de montagne (espèce menacée),
léopard, sanglier, blaireau, loup.
•Les reptiles: Tortue, lézard (plusieurs variétés), serpent.
•Les amphibiens: Salamandre, grenouille (diverses sortes).
•Les oiseaux: Perdrix, aigle d’or royal, vautour fauve, aigle impérial.
•Les arbres: Cèdres du Liban (2.500.000 cèdres de tout âge), chênes (Quercus brantii, Quercus calliprinos, Quercus cedrorum, Quercus infectoria, ...), pins d’Alep, pruniers, amandiers et pêchers sauvages, genévriers de Tauride (Juniperus excelsa), érable, ...
•Les plantes et les fleurs: Mûres, guimauve soyeuse, lotier, genêts d’espagne, sureau, ...
Les dispositions de protection et préservation de la réserve
ont largement contribué à l’augmentation progressive de ces
espèces végétales et animales. En effet, certains
d’entre eux, à l’instar des loups, qui étaient menacés
de disparition, ont trouvé en la réserve un milieu apte à
leur reproduction.
Le peuplement des cèdres est, également, en pleine expansion.
Des surfaces entières de terre sont en train d’être recouvertes
de petites pousses, comme par magie et sans le concours de l’homme. C’est
la nature qui, à sa façon, nous dit: Merci!!!
N.B.: Nous apprécions, vivement, la sélection des photos
réalisées par M. Fayçal Abou-Ezzeddine, directeur
du projet des réserves.
Nous remercions M. Simon Geahchan, assistant administratif du projet
des réserves et M. Walid Hassan, assistant du directeur auprès
de l’équipe de gérance, de leur très précieuse
collaboration.
M. Fayçal Abou-Ezzeddine, auteur du projet de protection des réserves naturelles au Liban, est un ingénieur agronome diplômé de l’AUB. La pratique de l’agriculture organique (sans utilisation d’engrais) le sensibilise au problème de l’environnement et à la nécessité de préserver la richesse végétale et animale. Responsable de la fondation et de la gérance de plusieurs réserves naturelles dans les pays du Golfe, ainsi qu’en Amérique; il a été chargé d’élaborer un projet similaire pour le Liban. |
![]() Un goéland à dos noir en plein envol. |
![]() Vue globale d’un des îlots de la réserve. |
SPÉCIFICITÉ DE LA RÉSERVE
Située au large de Tripoli à 5,5 km de la côte,
la réserve est composée de trois îlots: Palmiers (ex-île
aux lapins), Sanani, Ramkine et entourée d’une ceinture d’eau de
500 mètres de largeur.
Sa superficie totale atteint, approximativement, 5 km2.
Le peuplement d’oiseaux constitue la principale richesse des îles.
Leur préservation revêt un double intérêt international
et national. En effet, la réserve abrite sept espèces d’oiseaux
en danger d’extinction à l’échelle mondiale. Cette particularité
donne une dimension internationale à leur préservation. Sur
le plan national, on dénombre 146 oiseaux migrateurs dont 32, estivants
nicheurs, élisent domicile sur l’île pour se reproduire.
Parmi les espèces d’oiseaux estivants nicheurs, nous citons
la bergeronnette grise qui émigre en hiver à la recherche
de ressources alimentaires naturelles. Par contre le goéland, oiseau
sédentaire et nicheur, réside dans la réserve tout
le long de l’année et vit en colonie, au nombre de 50 environ. Le
goéland peut survivre en saison d’hiver, pour la bonne
OUVERTURE AU PUBLIC
Inaugurée le 21 août 1998 par le ministre de l’Environnement, M. Akram Chéhayeb, les îles aux Palmiers ne seront ouvertes que partiellement au public, à des périodes déterminées de l’année par souci de protection des espèces animales. Ainsi, au printemps, saison de reproduction des oiseaux, les trois îlots resteront fermés. L’accès à ces îles se fait par petits bateaux. Pour tout renseignement s’adresser à: • La réserve de la forêt d’Ehden (Liban-Nord) tél: 06/561800 • La réserve des cèdres du Chouf (Mont-Liban) tél: 05/503230 Internet: WWW. Shoufeedar.org • La réserve des îles aux Palmiers (Liban-Nord) tél: 06/204525. |
raison qu’il se nourrit de tous genres de déchets organiques
rejetés par la mer, d’où son sobriquet de “merdivore”.
La réserve abrite, également, d’autres oiseaux dont le
gravelot, le chevalier combattant, le héron, l’aigrette garzette,
la mouette,...
Les îles aux palmiers constituent un refuge pour les tortues
marines, telles que les caouannes (loggerhead turtle) et les tortues vertes
(green turtle). Elles contribuent à l’équilibre écologique
en nettoyant la côte des méduses. Malheureusement, les gardes
forestiers ont remarqué qu’un danger menace la vie de ces tortues
quand prenant des sacs en plastique pour des méduses, elles s’étranglent
et meurent.
En période de pondaison, ces tortues regagnent la côte,
creusent un trou dans le sable, y déposent leurs œufs et les recouvrent
soigneusement.
A l’instar de nombre de reptiles, les tortues se désintéressent
totalement de leur progéniture et s’éloignent dans la nature.
Sortant de l’œuf, les petits, attirés par le bruit de la mer, s’y
dirigent instinctivement.
Quant aux végétaux peuplant la réserve, ils varient
avec les saisons et comportent des espèces rares qu’on retrouve,
uniquement, dans cette réserve à l’instar de l’Euphorbia
pithyusa et la Cressa cretica. Les trois palmiers ayant survécu
au saccage des lapins (actuellement en nombre réduit), justifient
l’appellation de l’île jadis abondammant peuplée de ces arbustes.
Mais, d’une façon générale, les variétés
animales et végétales n’ont pas encore fait l’objet d’une
étude exhaustive et approfondie. Un projet dans ce sens est actuellement,
confié au conseil national de la recherche scientifique (CNRS).
![]() Promenade en bateau vers les îles aux Palmiers. |
![]() Une bergeronnette grise au regard scrutateur. |
PROJETS EN COURS
L’équipe de gérance s’occupe de l’aménagement
de ces îlots:
- Plates-formes permettant aux bateaux qui transportent les visiteurs
d’accoster.
- Zoning à l’intention des excurtionnistes, visiteurs et touristes.
- Parasols naturels confectionnés à l’aide de roseaux
poussant dans la réserve.
- Centre abritant une équipe de chercheurs et d’observateurs
travaillant, jour et nuit, en vue de recueillir toutes les informations
sur la flore et la faune des trois îlots.
- Nettoyage de la réserve des bombes lancées par les
Israéliens au cours de la guerre.
Parallèlement à ces mesures, des projets visant le repeuplement
des îles, leur reboisement et la réintroduction d’espèces
disparues, définissent la politique prioritaire des responsables
de la réserve.
CE QU’ON PEUT DÉCOUVRIR EN PLUS DANS
LA RÉSERVE
Outre la biodiversité végétale et animale, les visiteurs des trois îlots pourront découvrir entre autres: - des ruines et vestiges remontant à l’époque des croisades; - des tranchées creusées dans le roc, ainsi que les bases de canons construites par les Français au début du siècle; - des traces de marais salants; - un nouveau phare fonctionnant à l’énergie solaire, installé en lieu et place de l’ancien disparu pendant la guerre. |