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LA PRESIDENCE DE L'ETAT: COMMANDEMENT,
ESPRIT D'INITIATIVE ET MORALITE
Ce qui nous con-cerne du futur président, ce sont sa pureté, sa séré-nité et sa probité. A part cela, tout est se-condaire dans les cri-tères: nous ne le vou-lons pas “mafioso”, ni courtier, encore moins se préoccupant de ses affaires, de ses intérêts, de ses rancunes, com-me de son désir de se venger de ses adver-saires politiques, de les liquider ou de leur faire perdre leur crédit dans leurs villes et villages. Le futur président, nous ne le voulons pas résigné, acceptant ce qu’on lui soumet, laissant à d’autres le soin de donner des ordres à son insu. Un président aimant le “papier blanc”, non le “papier vert” dont l’éclat ne doit pas le séduire. Il doit être acquis à la religion, autant qu’il l’est aux choses de la terre, la foi ayant un grand effet sur les grandes âmes. Nous le voulons arabe d’affiliation, appelant à la libération de la terre de l’occupation israélienne. Nous ne voulons pas d’un président qui dise une parole et se rétracte après une réunion ou la rencontre avec une personne dans une chambre fermée ou encore à la suite d’une lettre qu’il aurait reçue. Si l’un des candidats a plus de chance que d’autres, ce qui l’avantage, ce sont sa pureté, son refus de tendre la main, d’accepter le “cadeau” et de vanter le pot-de-vin (tous savent de qui je parle). Nous ne voulons pas d’un président avide d’argent, se prêtant au chantage, appréhendant les comptes futurs, la révélation de transactions qu’il aurait effectuées et l’accusation de négligence. Ces faits, il n’est pas permis qu’ils effleurent l’imagination du futur Premier Libanais. Nous ne voulons pas d’un président de complaisance ou de compromission. Le “oui” et le “non” doivent avoir leur signification dans toute l’acception des termes. Nous ne voulons pas d’un président prenant notification des décisions et des prises de position, mais les prenant lui-même et les notifiant à qui de droit. Nous ne voulons pas d’un président qui philosophe les défaites, les revers et le marasme économique, en invoquant des prétextes pour des fonds qu’il percevrait et en justifiant les mobiles l’ayant incité à les toucher et à en disposer. Pareil président, nous ne le voulons pas et s’il accédait, par erreur, à la haute charge, nous le combattrions jusqu’à ce qu’il s’en aille. Quiconque aspire à détenir les rênes du pouvoir,
doit jouir de trois éléments: la volonté, la connaissance
et la capacité. Le pouvoir ne pourrait se maintenir si l’un des
éléments de cette équation politique venait à
manquer.
Si le président Clinton s’était adressé aux gens,
entouré de grands avocats et conseillers, tous au courant des chefs
d’accusation portés contre lui; s’il s’était tenu face à
l’écran de télévision et avait dit aux gens, urbi
et orbi, à la civilisation et au monde, à l’instar du pape
romain dès son élection: J’ai commis des erreurs dans mes
relations avec bien des femmes; je le reconnais, mais il s’agit de faits
familiaux et personnels pour lesquels les gens ne me réclament pas
de comptes, parce qu’ils ne sont pas comptables de ma conduite privée,
mais de ma gestion de la chose publique. Si Bill Clinton avait dit cela,
rien ne serait resté des accusations ayant nécessité
son apparition, le même jour, à la tribune des Nations-Unies
et s’excusant devant le “grand jury”.
Ces paroles sont-elles traditionnelles? Pas du tout. A supposer qu’elles
le soient, la présidence n’est-elle pas une tradition permanente
dans l’orientation des gens sur la voie du bien et du progrès, avec
une vision de longue portée, prévoyant ce qui attend la nation
et s’employant à prévenir les négativismes pour profiter
des positivismes?
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