Evénements de la semaine
 
BKAASIFRINE, UN TOURNANT DANS LA BATAILLE PRESIDENTIELLE
 
Les agapes politiques de Bkaasifrine ont marqué un tournant dans la bataille présidentielle: le climat commence à se clarifier et le présidentiable ayant le plus de chance d’être élu est maintenant connu (ou presque). Il faudra, cependant, patienter jusqu’au sommet libano-syrien pour en avoir la confirmation. Pour l’heure, le général Emile Lahoud a, comme on dit, le vent en poupe. Il a conféré, récemment, avec le Premier ministre (notre photo): sur la situation au Liban-Sud, naturellement, mais aussi sur l’échéance présidentielle.
Les agapes politiques ayant rassemblé dimanche dernier, à Bkaasifrine, plusieurs hommes politiques, autour des présidents Berri et Omar Karamé, ont constitué un tournant décisif dans la bataille présidentielle.
A la lumière de l’échange de vues et des déclarations faites par les hôtes de l’ancien chef du gouvernement en sa résidence estivale, les contours de cette bataille ont commencé à se clarifier, surtout après les réflexions émises vingt-quatre heures plus tard dans la capitale, plus précisément au palais de Baabda, dont il ressort que les possibilités de la prorogation du mandat présidentiel s’amenui-sent chaque jour davantage.
On peut donc en déduire, que le général Emile Lahoud sera le futur locataire du palais de Baabda. En effet, il a le plus de chance d’accéder à la magistra-ture suprême, son élection devant intervenir “dans le délai constitutionnel”, à savoir durant la période allant du 24 septembre au 24 octobre, ainsi que l’a laissé entendre le chef du Législatif.
A partir du vendredi 24 cou-rant, ce délai commencera donc à courir et, partant, le mécanisme selon lequel se déroulera l’élec-tion présidentielle, entrera en branle et avec lui le compte à rebours.
En conséquence, la confusion se dissipera au plan tant local, que régional et international, après l’arrivée à Beyrouth et l’entrée en fonction du nouvel ambassadeur des Etats-Unis, dont le timing est loin d’être un hasard.
Il y a lieu de signaler que les prises de position, ces derniers jours, tant du président de l’Assemblée nationale que du chef du gouvernement, sont intervenues à la suite d’entre-tiens que les deux responsables ont eus à Damas avec les dirigeants syriens, M. Berri ayant été reçu pendant plus de quatre heures par le président Assad, alors que M. Hariri a conféré longuement avec M. Abdel-Halim Khaddam, vice-président de la République en charge du dossier libanais.
Le lendemain de sa visite à la capitale syrienne, le Premier ministre avait un long tête-à-tête au Grand Sérail avec le général Emile Lahoud. Officiellement, pour passer en revue la situation sur le terrain dans la région frontalière mais, aussi, pour évoquer l’échéance présidentiel-le.
Il est de notoriété publique que le président du Conseil n’était pas très chaud pour la candidature d’un militaire, pour les raisons que l’on sait. Il semble qu’il ait changé le fusil d’épaule et manifeste, à présent, de meilleures dispositions à l’égard du commandant en chef de l’Armée.
Pour en revenir à M. Berri, signalons que le président de la Chambre avait dans son intervention à la cérémonie d’ouverture du congrès du mouvement “Amal” - dont il a été réélu président - souligné “la nécessité d’avoir à la tête de l’Etat un président aux qualités exceptionnelles l’habilitant à jouer un rôle efficace au double plan de la libération et du changement”.
Autre fait significatif: le vice-président de la Chambre, proche de Damas, s’est prononcé, ouver-tement, en faveur du général Lahoud, disant que “son élection provoquera un choc permettant de réformer l’Administration étatique et de l’assainir en un temps record”. Ce que les précédents régimes ont été incapables de réaliser.
De tels échos ne peuvent que réjouir l’écrasante majorité des Libanais qui ont tant pâti, au cours des dernières années, d’un pouvoir dont la gestion des affaires publiques ne lui fait pas honneur... 

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