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KAZZAFI, LES ARABES, LES KURDES ET LES GITANS!
 
Le président Moammar Kazzafi a désespéré de ses frères arabes et décidé de se tourner vers l’Afrique, “continent grand et fort, pour s’opposer à l’Amérique”. C’est, du moins, ce que rapporte une dépêche d’agence. Le chef de la Jamahiriya reproche à ses homologues arabes de n’avoir pas osé forcer l’embargo international à l’instar de six chefs d’Etat africains. “Je ne chercherai plus leur appui, dit-il. Atteints par le défaitisme, ils finiront comme les kurdes et les gitans”... 
Déçu par le défaitisme ara-be. le président Moammar Kaz-zafi se tourne vers l’Afrique”.
Cette dépêche datée de Tri-poli, confirme l’intention, prêtée au chef de la Jamahiriya libyen-ne de supprimer le ministère de l’Unité arabe, conformément à sa volonté de conforter son appartenance au continent africain, persuadé que tous ses malheurs sont dus à son soutien aux causes arabes, notamment l’embargo imposé à son pays et les sanctions que ses partenaires de la Ligue “incapables de tenir tête aux Etats-Unis et à Israël sont inaptes à lever.
De fait, il reproche à ses homologues arabes “de ne pas avoir osé forcer le blocus international contre la Libye, à l’instar de six chefs d’Etat africains. Il rappelle, par la même occasion, que ceux-ci ont défié l’Amérique en venant lui rendre visite, pour s’enquérir de sa santé et des besoins de son peuple, en effectuant leur dé-placement par la voie aérienne. “Ce que peu de dirigeants arabes ont osé entreprendre”.
Par ailleurs, déplorant le fait pour quatorze Etats arabes d’avoir dénoncé, unilatérale-ment, des accords d’union conclus avec Tripoli depuis son arrivée au pouvoir en 1969, Kazzafi se retranche, désormais, derrière l’Afrique, “un conti-nent grand et fort”, pour s’op-poser à l’Amérique.
Et d’enchaîner: “Je ne cher-cherai plus l’appui des Arabes: atteints par le défaitisme, ils finiront comme les Kurdes et les gitans” (sic).
Pour confirmer le revirement libyen, la télévision officielle a remplacé la carte du monde arabe, devant laquelle le pré-sentateur prend place, par la carte de continent africain. Il se propose de jouer  un rôle pré-pondérant dans l’unité africaine et le développement  par une exploitation intensive de ses ressources, en coopération avec la “communauté des Etats sahélo-sahariens”: fondée en mai 1997, celle-ci groupe la Libye, le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Fasso le Soudan et a tenté plusieurs médiations dans les conflits interafricains.
Mais tout en prenant ses dis-tances des Etats arabes (et des pays islamiques), le président Moammar leur prodigue un ultime conseil. Evoquant la crise irano-afghane, il met ces Etats en garde contre “un complot ourdi par les impérialo-sionistes pour déclencher une guerre qui détruira les pays d’Asie et divisera la région en entités ethniques, ce qui permettra à leurs ennemis de contrôler les richesses des musulmans et de les humilier”.
A cette occasion, un fait nous revient à l’esprit, remontant au temps de la sale guerre (liba-naise): recevant un groupe de confrères en visite à Tripoli, le chef de la Jamahiriya a proposé comme solution à notre crise, que les chrétiens libanais se cou-vertissent à l’islam et tous leurs problèmes seraient résolus!
Cela étant, peut-on dire que le monde arabe a perdu le frère Moammar? Le laissera-t-il partir sans essayer de le récu-pérer? 

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