![]() Clinton a reçu Arafat et Netanyahu à la Maison Blanche dans le but de mettre fin à l’impasse qui entrave le processus de paix. |
![]() Albright: médiateur de la paix? |
![]() Clinton et Arafat s’entretenant avant la conférence de presse. |
![]() Aparté entre le chef de l’Autorité palestinienne et S. Daniel Abraham, PDG du centre de coopération économique et de paix au Proche-Orient |
ARAFAT POUR LA “PAIX DES BRAVES”
Sur l’insistance du président Clinton, il a renoncé à
le faire et s’est contenté de demander à la communauté
internationale “d’aider les Palestiniens à créer leur propre
Etat, en précisant que son peuple “continuera à rechercher
et à protéger la paix des braves.”
A noter que le dirigeant palestinien a pris part, pour la première
fois, à la session annuelle de l’Assemblée générale
réservée aux Etats membres. Il n’a pas eu droit au titre
de chef d’Etat, car la Palestine, garde un statut d’observateur privilégié
à l’ONU accordé en juillet, à sa mission. Celle-ci
peut, désormais, participer à toutes les activités
de l’ONU, sans droit de vote.
Ayant donc fait preuve de modération dans son discours, Arafat
a été reçu une seconde fois, seul et pendant 45 minutes,
par le président Clinton. D’après le porte-parole de la Maison-Blanche,
le président américain aurait insisté sur les “garanties
de sécurité” que les Palestiniens devraient assurer aux Israéliens,
les craintes de ces derniers ayant leur justification.
Interrogé par les médias à l’issue de cet entretien,
Abou-Ammar qui paraissait fatigué, a affirmé que “la conversation
avait porté sur les garanties et mesures de sécurité”,
sans manquer de rappeler que “la proclamation de l’Etat palestinien s’harmonise
avec les accords conclus en septembre 1993 avec Rabin à Washington.”
NETANYAHU: “LES NÉGOCIATIONS ONT PROGRESSÉ”
L’essentiel dans les déclarations d’Arafat est la confirmation
qu’il “accepte le retrait israélien de Cisjordanie de 10+3% du territoire,
avec une zone neutre de sécurité de 3%. Cette affirmation,
porte de penser que les négociations ont des chances de progresser.
De retour à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien a
affirmé que les négociations de Washington avaient réalisé
un progrès, leur réussite dépendant de la disponibilité
des Palestiniens à respecter leurs engagements: “Je n’ai aucune
garantie concernant le succès, mais je peux dire que les discussions
étaient sérieuses; elles ont eu lieu à un niveau élevé
de rationalité et de profondeur. Nous ne nous sommes pas entendus
sur tout, mais sur certaines questions et c’est un bon départ.”
Pour le moment, les regards sont tournés vers la nouvelle mission
de Madeleine Albright et Dennis Ross dans la région. Les progrès
qu’ils pourront réaliser sur place détermineront la tournure
du sommet de la mi-octobre. D’aucuns parlent d’un nouveau “Camp David”,
mais rien n’est encore sûr. Le “parrain” américain et les
deux parties antagonistes savent que rien ne sert de spéculer sur
l’avenir.
RIEN NE PRÉSAGE UN ACCORD FINAL...
Le climat d’optimisme qui s’est dégagé de ce sommet était,
aussitôt, tempéré par des rapports émanant de
sources médiatiques et diplomatiques, selon lesquels les concertations
de New York et Washington ne signifient pas que les Israéliens et
les Palestiniens sont sur le point de signer un accord final.
Selon des analyses politiques, s’il est de l’intérêt de
président Clinton d’intensifier son activité au Proche-Orient,
afin de faire oublier l’affaire Lewinsky, il n’en est pas de même
pour MM. Arafat et Netanyahu. La position du chef de l’autorité
palestinienne, affirment certains, n’est pas confortable, étant
donné l’accord boîteux auquel il semble devoir souscrire.
Quant au Premier ministre israélien, il essaye, tant qu’il peut,
de retarder les retraits de Cisjordanie pour satisfaire les fractions extrémistes,
celles-ci exerçant des pressions pour la tenue d’élections
anticipées et menacent de faire chuter Netanyahu s’il conclut un
nouvel accord avec Arafat.
Le mouvement intégriste palestinien “Hamas” est, de son côté,
déterminé à contrer tout accord israélo-palestinien.
Des milliers de ses partisans se sont retrouvés à Naplouse
pour rendre hommage aux frères Awadallah tués il y a un mois
par les services spéciaux israéliens. Les manifestants ont
brûlé des drapeaux israéliens et appelé à
la vengeance, alors qu’à partir de Gaza, le leader de Hamas, cheikh
Ahmad Yassine, lançait une mise en garde aux dirigeants de l’autorité
palestinienne. “L’accord d’Oslo, leur dit-il, est arrivé à
une impasse; il faut renoncer aux négociations pour reprendre le
chemin des tranchées et de la résistance”.
UNE SOLUTION PLUS QUE JAMAIS NÉCESSAIRE
Aucune attitude radicale ne peut faire progresser le processus de paix
dans la région. Face au mouvement “Hamas”, qui appelle à
la résistance et refuse les accords, Israël continue à
exiger de l’autorité palestinienne “de lutter contre les activités
du mouvement de la résistance islamique responsable de la plupart
des attentats anti-israéliens de ces dernières années.”
D’ailleurs, il n’y a qu’à voir les mesures draconiennes de sécurité
prises par l’Etat hébreu, surtout autour des lieux saints juifs,
à l’occasion de la fête du pardon le “youm Kipour” pour s’en
convaincre.
Parallèlement, le fait d’inviter la police palestinienne à
jouer le gendarme vis-à-vis du “Hamas” à Gaza et en Cisjordanie,
ne peut que provoquer à la longue une explosion généralisée
à l’intérieur de la zone autonome.
D’où la nécessité d’une solution. Pour l’heure,
on peut parler d’une reprise des négociations israélo-palestiniennes,
bloquées depuis plus de dix-huit mois, exactement depuis le jour
où Israël a décidé de mettre en chantier une
nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est.
Mais la diplomatie américaine n’a baissé les bras à
aucun moment. Elle a multiplié les efforts et contacts pour relancer
le processus et obtenir l’accord des deux parties autour du plan qu’elle
propose sur un retrait de 13% de “Tsahal” de Cisjordanie, doublé
d’arrangements de sécurité.
Madeleine Albright et Dennis Ross vont poursuivre la tâche dans
la région, en prévision du sommet du 15 octobre. Que réservera-t-il
sur la voie des négociations israélo-palestiniennes? Un nouveau
“Camp David” ou un petit pas sur le chemin long et pénible du processus
de paix?