DEUX GRANDS LIBANAIS SIMPLES ET MODESTES 

par EDOUARD BASSIL  
 
En l’espace de deux semaines, nous avons vu sur le petit écran deux grands Libanais ayant brillé dans le monde médical aux Etats Unis: les Drs Michaël De Bakey (Dabaghi), chirurgien-cardiologue et Philippe Salem, cancérologue, tous deux ayant culminé dans leur spécialisation, ce qui réjouit leur mère-patrie à laquelle ils sont tous deux viscéralement attachés. 
Le Dr De Bakey, n’a pu prononcer qu’une phrase dans sa langue maternelle: “J’aime le Liban”, aussi, les téléspectateurs ignorant la langue de Shakespeare ont-ils dû suivre son interview par le sous-titrage en arabe. 
En revanche, le Dr Salem s’ex-prime couramment en arabe - il s’est expatrié au début des dou-loureux événements dont notre pays a été le théâtre - ce qui a ren-du ses réflexions plus attachantes, surtout lorsqu’il a évoqué Bter-ram, son village natal du caza de Koura, où le regretté Charles Ma-lek a également vu le jour et gran-di. 
Le Dr De Bakey a parlé en termes émus de Marjeyoun, loca-lité sudiste d’où étaient natifs ses parents, alors que lui-même, ses frères et sœurs sont nés en Amé-rique, ce qui explique le fait pour eux de n’avoir pas appris l’arabe. 
Plutôt que de s’attarder sur ses recherches scientifiques et ses exploits en médecine, le Dr Salem a longuement parlé de son village et de la maison paternelle “là où sont ma vérité, une partie de mon identité et mes racines.” 
Ainsi, il a relaté son départ de New York, après y avoir passé trois ans sans avoir jamais vu un... olivier, arbre-symbole de Koura. En arrivant à San Fran-cisco, son attention a été retenue par un panneau portant l’inscrip-tion: “Avenue des oliviers.” 
Il a mis pied à terre pour aller à la recherche de l’un de ces arbres. Et quand il l’a découvert, il a eu les larmes aux yeux en touchant  ses branches... 
De Bakey et Salem: deux grands Libanais qui frappent autant par leur science, que par leur simplicité et leur modestie.

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