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PRESIDENTIELLES: l'EXEMPLE ALLEMAND MERITE D'ETRE MEDITE...
 
Pour la première fois, un chancelier sortant est renvoyé à ses pénates par les électeurs en Allemagne. De fait, les Allemands ont voté, dimanche dernier, “pour le changement” contre la “continuité”. Ici aussi, les Libanais dans leur écrasante majorité, sont pour le changement au niveau présidentiel, car la continuité signifie la persistance du marasme, de la poisse et de l’immobilisme. Il est vrai que les citoyens ne sont pas les électeurs du président - ni les députés, d’ailleurs - mais les “décideurs”, lesquels se confinent dans un mutisme douteux et un proche de Baabda insinuait, mardi, que la reconduction demeurait une option possible... MM. Hraoui et Hariri en discutent et règlent leurs montres!
Le champion de la réunification de l’Allemagne le “colosse - 1,93m; 35 135 kg - ayant réalisé d’énormes progrès dans la construction européenne, l’homme qui est entré dans l’Histoire et, aussi, pour avoir établi un record de longévité (il s’est maintenu au pouvoir pendant seize ans, contre 12 à Margaret Thatcher et 14 à Mitterrand), a été battu aux élections générales de dimanche dernier, cédant la place au leader du parti social-démocrate.
Pourquoi? Tout simplement, parce que le peuple allemand souhaite le changement et vient de le montrer en accordant ses suffrages à Gerhard Schroder, leader du SPD. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill, sorti couvert de gloire de la bataille contre le nazisme avait perdu sa majorité aux élections. Et tout, près de nous, George Bush, qui avait remporté la seconde guerre du Golfe a été délogé de la Maison-Blanche par un concurrent qui s’était signalé, surtout, par ses frasques de jeunesse...
Ces exemples méritent d’être évoqués et médités par les milieux libanais qui prônent la reconduction du mandat présidentiel, invo-quant à l’appui de leur campagne des données, des considérations ou des circonstances... régionales!
A vrai dire, seuls les profiteurs et les courtisans restent enthousiastes pour l’idée de la prorogation et, aussi, le “amid” du Bloc national qui propose une prolongation du mandat présidentiel, une année après l’autre, “pour voir comment la conjoncture évoluera.”
C’est tout simplement absurde! Les Libanais réclament, avec insistance, un changement radical de la classe dirigeante qui a donné la preuve de sa carence et de sa mauvaise gestion de la chose publique... On n’a plus besoin d’un dessin pour le démontrer!
Tel est l’avis général, à l’exception d’une poignée de parasites qui exploitent sans vergogne l’Etat et ses ressources...
Pourtant, il en est parmi les hommes politiques proches de Damas qui appellent au changement. Nous citerons, notamment, M. Assem Kanso, député de la Békaa qui a déclaré, littéralement, dans le cadre d’une interview radiodiffusée: “Une prorogation du mandat du président Hraoui aurait des répercussions négatives sur la popularité de la Syrie et de ses alliés sur la scène locale, toutes les parties libanaises souhaitant le changement”.
Rappelons que M. Kanso avait avancé depuis sept mois, le nom du général Emile La-houd en tête des présiden-tiables, inscrivant à son actif le fait pour le commandant en chef de l’Armée d’avoir réussi à réunifier la Grande Muette.
D’ailleurs, le silence de Damas, ajouté à la prétendue visite que le président Hafez Assad devrait rendre à son homologue libanais et qui tarde à être fixée, est assez significa-tif.
Des signes qui ne trompent pas indiquent que les “déci-deurs” ne sont plus autant emballés pour le prorogation et s’emploient à établir le méca-nisme sur base duquel aura lieu l’élection présidentielle, sans froisser l’actuel locataire du palais de Baabda... 

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