Evénements de la semaine
 
DESARMEMENT EN IRAK ET EN ISRAEL OU LA POLITQUE DES DEUX POIDS...
 
Alors que le Congrès US envisage l’octroi de près de cent millions de dollars à l’opposition irakienne basée à l’étranger, pour l’aider à renverser Saddam Hussein, “parce qu’il refuse de démanteler son arsenal d’armes de destruction massive”, l’AIEA refuse à Vienne d’inviter Israël à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU (notre photo), déplore l’attitude de l’Etat hébreu - sans le citer nommément - dans son rapport à l’Assemblée générale.
En matière de désarmement et pour prémunir l’humanité contre les dangers des confla-grations armées qui seraient d’autant plus destructrices que les parties en conflit pourraient être tentées d’utiliser l’arme nucléaire, la communauté inter-nationale devrait se montrer intraitable dans l’application du traité et des conventions inter-disant l’emploi des engins de destruction massive, pareils à ayant fait des centaines de milliers de victimes à Hiro-shima à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Or, rien de cela ne se produit. Au contraire, les organismes spécialisés de l’ONU et l’organi-sation internationale elle-même, spécialement, le Conseil de Sécurité où siègent en perma-nence les cinq “grands”, se com-portent sur base de la politique des deux poids et deux mesures, préjudiciable, comme on s’en doute, à la paix et à la sécurité des Etats membres.
L’exemple le plus récent a été donné par l’Agence internatio-nale de l’énergie atomique (AIEA) qui, au cours de son assemblée générale annuelle tenue à Vienne, a refusé d’abor-der le programme nucléaire israélien, en ne se prononçant pas sur un projet de résolution intitulé: “Capacité et menace nucléaire israéliennes”.
Probablement, parce que ce projet a été remis à l’ordre du jour par les Etats arabes, alors qu’il ne figurait pas au menu des précédentes assemblées générales depuis le début des années 90.
Que demandait ce projet de résolution à l’Etat hébreu, seul pays du Proche et du Moyen-Orient à n’avoir pas ratifié le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)? “Tout simplement, de ne pas mettre au point, à l’essai ou acquérir des armes nucléaires, de renoncer à en posséder et, surtout, de soumettre ses installations atomiques aux garanties intégrales de l’AIEA”.
Il est de notoriété publique qu’Israël dispose, depuis trente ans, d’une centrale nucléaire ca-pable de produire le plutonium nécessaire aux charges atomi-ques. De plus, les experts étran-gers lui attribuent de cent à deux-cents ogives nucléaires suceptibles d’être montées sur des missiles balistiques...
Le projet de résolution sou-mis à l’assemblée générale de l’AIEA par quinze Etats arabes, dont le Liban, rappelait que “tous les pays membres de la Ligue arabe ont signé le TNP, alors qu’Israël refuse d’y souscrire”. Les pays signataires invitaient la communauté internationale “à relever ce défi (de Tel-Aviv) et à manifester sa préoccupation par la capacité nucléaire israélienne, autant que par la menace qu’elle représente pour la paix et la sécurité dans la région.”
Réponse de Tel-Aviv: Israël n’a jamais menacé ses voisins, ni transgressé les normes inter-nationales, faisant preuve, dans ce domaine, d’auto-retenue ex-emplaire (sic).
Tout en se montrant passive vis-à-vis de l’Etat hébreu, la communauté internationale continue à s’acharner sur l’Irak qui est affligé d’un embargo ex-trêmement rigoureux, jugeant inadmissible la décision de Bag-dad de suspendre, début août, sa coopération avec l’AIEA, estimant que cette décision constitue “une contravention totalement inacceptable à ses obligations face aux résolutions du Conseil de Sécurité...”
L’assemblée générale de l’AIEA croit avoir compensé son attitude partiale, en admettant la Palestine comme observateur (par 80 voix contre 2: Israël et les USA) lui permettant ainsi de participer aux discussions mais sans avoir droit au vote... 

Home
Home