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![]() Le Conseil de Sécurité vient de reconduire de quatre mois les sanctions contre la Libye “pour la contraindre à coopérer dans l’attentat de Lockerbie” et de maintenir l’embargo international contre l’Irak, à cause de son refus de collaborer avec la commission de l’ONU chargée de débarrasser ce pays de ses armes de destruction massive. Qui ne veut pas, en fait, coopérer pour châtier les deux ressortissants libyens accusés d’avoir abattu un avion en Ecosse et qui refuse de collaborer avec l’UNSCOM? Dans les deux cas, ce sont les dirigeants libyens et irakiens. Et ce sont leurs peuples qui payent les pots cassés. En effet, les Irakiens vivent dans leur écrasante majorité dans la misère et beaucoup d’entre eux, sous le seuil de pauvreté. Ils ne peuvent plus assurer leur subsistance, les hôpitaux manquent de médecins, d’infirmières, de médicaments et des dizaines d’enfants meurent chaque mois de malnutrition et faute de soin; l’université de Bagdad s’autofinance pour survivre, etc... On peut en dire de même de la Jamahiriya libyenne, avec cette différence qu’elle peut encore vendre son or noir, alors que l’Irak est assujetti à un système - “la nourriture contre le pétrole” - dont l’application s’avère autant complexe qu’inextricable. Fait à signaler: l’embargo international imposé à l’Irak s’avère plus dévastateur que les frappes aériennes. Pourtant, Bagdad affirme avoir fourni toutes les indications relatives à son arsenal et pose comme condition, pour coopérer avec l’UNSCOM, que cet organisme onusien soit formé d’éléments neutres et impartiaux, afin que le juge ne soit pas en même temps partie. On doit croire M. Tarek Aziz, vice-président du Conseil irakien, quand il accuse le chef de l’UNSCOM “de travailler dans l’intérêt des services de renseignements américains et israéliens.” De son côté, M. Taha Yassine Ramadan, vice-président de la République et du conseil de la révolution, s’élève contre “l’ingérence de l’Amérique dans les affaires intérieures de l’Irak”, par l’intermédiaire des membres (américains) de l’UNSCOM. La communauté internationale ne peut pas tolérer que tout un peuple innocent soit victime d’un génocide, parce que la politique de ses gouvernants viole les lois internationales. Fait curieux: l’opinion mondiale comprend la requête des Irakiens concernant la levée de l’embargo qui les fait mourir à petit feu, preuve en est que trente Etats arabes et étrangers et autant de firmes étrangères, des milliers d’industriels et d’hommes d’affaires participent et ont assisté il y a quelques jours à l’inauguration de la 3ème foire internationale de Bagdad. On y a noté, également, la présence de nombreux invités officiels, dont les ministres turc, iranien et srilankais des Affaires étrangères. La France a aménagé un pavillon couvrant, cette année, 1.200 mètres carrés (contre 450 m2 en 1997). Et, fait paradoxal, son représentant au palais de Verre a voté en faveur du maintien des sanctions “contre le régime de Saddam Hussein”, tout en sachant qu’elles affectent, surtout, son peuple... |