DIALOGUE SUSPENDU AVEC ABOU-HAÏDAR
Il y a lieu de signaler que le dialogue entamé avec la fraction
présidée par le Dr Antoine Abou-Haïdar (aile de Georges
Abdel-Massih) a été suspendu, sans aboutir à une étape
décisive permettant d’intégrer cette fraction avec les deux
autres. Mais, assurent les milieux du parti, les efforts continuent à
être déployés en vue d’amener cette dernière
à rallier les deux autres.
Les démarches et contacts avec les fractions dissidentes
avaient été effectués depuis 1987, date à laquelle
s’est produit le mouvement de dissidence. Le Dr Marwan Farès, Zouhair
Hakim, Abdallah Haïdar, Ali Kanso, Saleh Daba et Toufic Méhanna,
membres du conseil supérieur, en ont pris l’initiative.
Les termes de l’accord consignant la réunification seront
rendus publics le 16 novembre, à l’occasion de l’anniversaire de
fondation du PSNS. Une réception sera donnée pour la circonstance.
PARTI LAÏC NON CONFESSIONNEL
Rappelons que le PSNS est un parti laïc non confessionnel,
œuvrant en vue de la formation de l’organisme national, à qui incombera
la tâche de supprimer le confessionnalisme politique en vertu de
l’article 95 de la Constitution.
Le bloc parlementaire du parti se propose de mener campagne en faveur
de l’élaboration d’une loi électorale basée sur l’organisation
du scrutin dans tout le Liban considéré comme une circonscription
unique et, aussi, de la promulgation d’une nouvelle loi sur les partis.
Aussi, les dirigeants du PSNS croient-ils pouvoir jouer un rôle
prééminent sous le nouveau régime dans la vie politique
libanaise, la réunification du parti, étant donné
sa relation stratégique avec la République arabe syrienne,
l’aidant à soutenir la politique de Damas visant à déjouer
les plans de l’ennemi sioniste.
D’ailleurs, la capitale syrienne a contribué à regrouper
les fractions dissidentes du PSNS. Interviews.
![]() “La réunification n’aurait pas été réalisée, sans la lucidité de tous nos collègues, après avoir pris conscience des dangers qui menacent notre nation dans toutes ses entités, à une étape considérée comme la plus délicate de notre Histoire. “De fait, l’ennemi israélien s’emploie à exécuter ses plans séditieux en vue de liquider notre cause. Ce qui s’est produit à Wye Plantation est un indice confirmant les visées de l’Etat hébreu, en plus des agressions per-manentes contre le Liban-Sud et la Békaa ouest, sans perdre de vue l’occupation du Golan. “De même, les dernières menaces turques contre la République arabe syrienne s’inscrivent dans le cadre de l’alliance turco-israélienne, laquelle vise à former une force régionale destinée à compromettre notre avenir et celui de tous les Arabes. “Tous ces éléments ont été pour nous une motivation qui nous a poussés à consolider notre unité, à réformer notre infrastructure et à établir un programme de travail traduisant notre mission à tous les niveaux.” A propos de “l’aile d’Abdel-Massih” qui persiste dans sa dissidence, M. Kanso émet les réflexions suivantes: “Nous nous soucions d’étendre la réunification à toutes les fractions. Pour cela, nous envisageons de reprendre avec ces dernières le dialogue entamé depuis peu, mais qui n’a pas donné jusqu’ici les résultats escomptés.” De la part prise par la Syrie à la réunification du PSNS, M. Kanso dit: “J’ai précisé au début de l’entretien, que l’unité incarne la volonté des socio-nationalistes et traduit leur éveil, comme leur prise de conscience de l’étape délicate que traverse notre nation. “Cependant, je ne nie pas le souci de Damas de réactiver le rôle de toutes les forces vives de la société, en tête desquelles nous nous trouvons.” - La réunification de votre parti intervient, semble-t-il, à l’orée du nouveau régime... “C’est une bonne coïnci-dence qu’elle intervienne avec la naissance d’un nouveau régime au Liban. Je le souligne tout en étant optimiste que l’homme des institutions et de la loi, le président Emile Lahoud, œuvrera en vue d’instaurer l’Etat de la loi, sur les décombres de l’Etat du partage des parts et du clientélisme. Ceci répond aux souhaits que nous avons formulés au terme du vingt-sixième festival que nous avons tenu au mois d’avril à Sin el-Fil. “Nous réitérons donc notre soutien au nouveau régime sur lequel tous les Libanais fondent de grands espoirs, en souhaitant qu’il réponde à leurs souhaits et à leurs aspirations.” |
![]() “C’est la première fois, constate-t-il, qu’un parti se réunifie après une période de dissidences. Le PSNS se distingue des autres par son éloignement de l’esprit communautaire et sectaire. De plus, il se fait une conception réaliste du conflit arabo-israélien et a joué un grand rôle, surtout après l’invasion sioniste de 1982 qu’il a affrontée avec tous les moyens disponibles. “De même, il a enregistré maintes opérations qualita-tives, notamment celle dite du “Wimpy” dont le martyr Khaled Alouane a été le héros; l’opération du bus près du central d’Aley exécutée par le martyr Atef Danaf et d’autres encore. “Dans l’étape actuelle, nous considérons que le parti a un rôle à jouer sur la scène libanaise, surtout en ce qui concerne l’unification des masses populaires et des institutions. Naturellement, il est fier des relations qu’il entretient avec la Syrie, sous la sage direction du président Hafez Assad. “Pour le PSNS, la Syrie est la citadelle de la résistance face à ces effondrements arabes, à la capitulation et aux accords qui leur sont imposés, le tout dernier étant celui de Wye Plantation.” A propos de la non intégration de “l’aile de Georges Abdel-Massih” dans le plan de la réunification, M. Abdel-Khalek assure que le dialogue avec cette fraction dissidente sera repris, celle dont le Dr Antoine Abou-Haïdar est le chef de file. |
![]() “S’il s’agit, dit-il, de l’unité d’une collectivité ayant une même mentalité, une même conception des choses et une vue identique sur la vie, nous y sommes acquis. Mais nous ne sommes pas con-cernés par tout mouvement visant un autre objectif. “L’existence de maintes institutions administratives est un phénomène témoignant de la multiplicité de la vision et des points de vue de ceux qui y sont affiliés. Ceci entraîne vers la divergence ou même la rupture, quant à l’analyse des problèmes de la vie et de la manière de les traiter ou de les résoudre. “Cela constitue, naturelle-ment, une entrave à l’action destinée à servir les intérêts de la nation, tels que conçus par le PSNS, provoquant la dispersion et la faiblesse. “L’objectif de toute action, ajoute le Dr Abou-Haïdar, doit rassembler tous ceux qui ont foi dans la cause de la nation syrienne et œuvrent en vue de favoriser sa renaissance, par la concrétisation des principes socio-nationalistes, au sein d’une institution administrative unique. “Ceci ne peut se produire à travers la fusion d’ins-titutions administratives portant des appellations identiques en vue de leur rassemblement, sans plus. Surtout lorsque l’objectif visé par les membres d’une institution consiste à disloquer l’institution d’en face, pour qu’ils préservent l’unité de la leur et en accaparent le rôle au plan administratif. Cela ne peut servir une action construc-tive pour laquelle se consacre le parti social na-tional syrien, lequel conçoit l’unité sur la base que la nation est une entité sociale unique, la vie l’étant égale-ment par rapport à tous ses problèmes et ses orienta-tions. “L’unité à laquelle aspirent les deux fractions du PSNS, celles des urgences et du Conseil supérieur, ne correspond pas à cette conception. La réunification ne se réalise pas par les souhaits; elle est le fruit de l’interaction et de la vision permanentes, en vue d’une prise de conscience de la pensée de Saadé, de sa doctrine sociale et nationale. “Quiconque veut rester en dehors de cette unité, ne constitue pas un point de faiblesse, mais au contraire et ainsi que l’a dit Saadé, fondateur du parti: “Cette renaissance n’est pas ébranlée par celui qui en sort, mais par ceux qui y restent et menacent d’en provoquer l’effondrement par leur conduite.” Il ressort des propos du Dr Abou-Haïdar, que son aile préfère rester en dehors de l’unité, du moins pour le moment, parce que sa conception de la doctrine syro-socio-nationaliste diffère, peut-être quant à l’essence, de celle de Kanso et d’Abdel-Khalek. |