VOYAGE DE SOLIDARITÉ DU PRÉSIDENT CHIRAC EN AMÉRIQUE CENTRALE

La première visite d’Etat du président Jacques Chirac au Mexique et Guatemala (11-16 novembre) était déjà programmée bien avant le déchaînement du cyclone Mitch sur l’Amérique centrale. Les bouleversements dramatiques subis depuis le 26 octobre l’ont actualisée et ont motivé son extension vers le Honduras, le Nicaragua et San Salvador.
Le président Chirac serrant la main de son
homologue mexicain, Ernesto Zedillo, lors de lasignature
d’accords commerciauxà la résidence officielle de Los Pinos.
 
Accompagné de son épouse Bernadette qui a dû regagner la France pour raison de santé, le président français a poursuivi son voyage avec une partie des 50 hommes d’affaires de sa délégation qui ont proposé, spontanément, leurs services pour la reconstruction des quatre pays sinistrés.
Chirac emboîtait, ainsi, le pas aux deux ex-présidents américains: Jimmy Carter et George Bush, à Tipper Gore et une délégation du Congrès américain venus exprimer leur solidarité avec les populations sinistrées. Il y mettait même du panache en annonçant que la France avait décidé  d’annuler l’ensemble des dettes qu’elle détient sur les quatre pays touchés par le cyclone. Efforts qui s’ajoutent à ceux de l’Union européenne, de la Banque mondiale (aide de 200 millions de dollars), des Etats-Unis et de l’ensemble du monde occidental et latino-américain.
 

Chirac félicité par le maire de Mexico 
Cuatitemoc après avoir reçu les clés de la ville.

La visite du président Chirac au Nicaragua 
a coïncidé avec celle de Hillary Clinton. 
Sur la photo, le président français et la First
Lady américaine. Au centre, le président Arnoldo Aleman.

Au Mexique, sur les traces du général de Gaulle
En 1964, le général De Gaulle l’avait précédé en terre aztèque et avait prononcé un discours devant le Congrès mexicain, un privilège qui lui fut à nouveau accordé à défaut de l’avoir été à ses prédécesseurs Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Venu pour la première fois en visite officielle au Mexique (le président Ernesto Zedillo se trouvait en France en octobre 1997) dans un double but économique et culturel, Jacques Chirac a jumelé la France et le Mexique dans “l’organisation d’un monde multipolaire”.
Pour “préserver à l’heure de la société de l’information, cette diversité culturelle qui fait la richesse du monde.”
Passionné d’art aztèque, Jacques Chirac a présidé à l’inauguration de la Maison de la France, de plusieurs expositions et lancé un vaste programme d’échanges universitaires.


La First Lady américaine accueillie 
par le président du Honduras Carlos 
Flores et son épouse Mary de Flores.

Chirac au Honduras sur les lieux sinistrés.
 

Très en retrait dans les échanges commerciaux avec le Mexique, la France qui ambitionne d’être “l’interlocuteur privilégié”  de ce pays au sein de l’Union européenne a pu décrocher des contrats de l’ordre de 5 milliards de francs. Alcatel a pu signer “le plus important contrat en technologie CDMA (qu’elle ) ait jamais remporté dans le monde.” Ce contrat de l’ordre de 280 millions de dollars, porte sur le téléphone mobile numérique. Gaz de France et Alstom et Vivendi avaient, également, toutes les raisons d’être satisfaites.
 


Chirac qui a appelé à une conférence 
internationale pour la reconstruction 
despays sinistrés, consulte des documents 
à bord de son Transabl C30.

A Sicsayari, Nicaragua, tests sanguins
auprès des enfants pour détecter 

Face à la tragédie de l’ouragan Mitch
Dimanche dernier, Chirac quittait le Mexique pour le Guatémala où, en compagnie du président Alvaro Arzu, il se rendait auprès des populations sinistrées et visitait les équipes de secours françaises. Il survolait en hélicoptère la région d’Izabal; puis, montait à bord du porte-hélicoptères “Jeanne d’Arc” arrrivé la veille à Puerto-Barillos. Celui-ci avait été précédé du “Francis Garnier”, un bâtiment de transport léger et de la frégate “Duguay-Trouin”. A cet arsenal se sont joints trois avions de transport militaires atterrissant au Honduras et à Nicaragua.
Le président français a poursuivi la traversée des régions sinistrées: Tegucigalpa, capitale du Honduras (visite des quartiers sinistrés et de l’unité de secours civile française) et Managua, capitale du Nicaragua; visite, également, des régions dévastées et des postes de secours français et enfin San Salvador.
Comme tous ceux qui l’y ont précédé, le président français a respiré dans ces quatre pays sinistrés une atmosphère de fin de monde. 170.000 personnes sont déjà touchées par les maladies infectieuses. Des cas de choléra et de leptospirose ont déjà causé plusieurs morts parmi les sinistrés. Les plantations sont dévastées et les problèmes de survie quotidienne de la population sont quasi insurmontables. Mais cette population est jeune dans son ensemble. Et c’est sur cette jeunesse que repose la reconstruction.


Home
Home