QUI PERD, QUI GAGNE? 
par EDOUARD BASSIL  
 
La nouvelle crise ayant opposé Bagdad à Washington a connu son heureux épilogue. Les Américains crient victoire, “parce que Saddam Hussein s’est rétracté sans poser aucune condition” et a permis à l’UNSCOM de reprendre son travail.
Fait curieux: le président Clinton se promet “d’œuvrer à l’effet d’obtenir un changement de régime sur les bords de l’Euphrate”. A cette fin, il compte soutenir l’opposition irakienne opérant à l’étranger et mettra à sa disposition une station radiophonique émettant de Prague.
La politique de Washington et de Londres se retournera, croyons-nous comme un boomerang, contre les deux capitales. De fait,  l’immixtion de M. Clinton dans les affaires intérieures de l’Irak aura pour conséquence de renforcer la position de Saddam qui sera soutenu par son peuple, car entre la souveraineté et le pain, celui-ci choisira la première.
Puis, trois des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité - la Russie, la France et la Chine - se sont démarqués des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, dont ils dénoncent la politique belliciste, tout en prônant le règlement des conflits par la voie pacifique.
Ceci étant, on se demande qui est isolé au sein de la communauté internationale: l’Irak ou les USA?
L’Amérique et le Royaume-Uni seraient mieux inspirés s’ils modifiaient leur tactique et, surtout, s’ils levaient les sanctions imposées depuis 1990, non point à Saddam, mais à son peuple, victime innocente de toute cette machination.
Et, aussi, s’ils renonçaient à la politique des deux poids et deux mesures: cela leur permettrait, non seulement de voir la paille dans l’œil de Saddam, mais la poutre dans celui de Netanyahu...

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