Saturnale

Par MARY YAZBECK AZOURY  
PAVAROTTI: "NESSUN DORMA!"
“Que personne ne dorme! Que personne ne dorme!”
Les applaudissements éclatent dès les premiers mots, alors que Pavarotti entame le fameux air de Turandot sur musique de Puccini.
Quand il termine sur “All’alba vincero” (A l’aube je vaincrai), c’est une ovation debout qu’il reçoit. Cela se passe à Berlin, le 24 février 1988.
165 rappels, 67 minutes d’applaudissements ininterrompus. Pavarotti détient le record absolu des rappels.
Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière où Pavarotti galvanise la foule.
Il sera au Liban le 12 juin 1999 (Inch’Allah), pour un concert unique à la Cité sportive.
Il a l’habitude des spectacles en plein air. D’ailleurs, l’organisation Rudas ne laisse rien au hasard.
Depuis son entrée à la Scala de Milan en 1965, Pavarotti vole de succès en succès.
Né le 12 octobre 1935 à Modène en Italie, il aime chanter dès son plus jeune âge et répète à la ronde: “Je veux être Caruso... ou personne.” Avec la technique moderne, il dépassera Caruso. Ses albums se vendent par dizaines de millions.
Il donne des concerts en solo: en 1992, plus de 500.000 personnes l’applaudissent à New York.
En 1990, Pavarotti, Placido Domingo et Jose Carreras offrent un concert en Italie pour la fin du “Mondial”.
Ils récidivent le 16 juillet 1994 au “Dodger Stadium” de Los Angeles. Les trois ténors sont devenus une légende vivante. Cette année, le 10 juillet, à Paris, au cours du “Mondial”, ils rassemblent plus de 1.000.000 de personnes sur le Champ de Mars aux pieds de la Tour Eiffel.
Toujours le même enthousiasme avec un succès accru. Trois interprètes légendaires qui partagent le même amour de l’Opéra et du football.
Alors, rien d’étonnant si Luciano Pavarotti, donne son concert à la Cité sportive de Beyrouth.
Qu’il se tranquillise: “Nessum dorma”... Personne ne dormira!
***
“MOUNA”
C’est le dernier numéro de “La Revue du Liban” où Mouna Hraoui a droit au titre de “Première Dame du Liban”. Dès la semaine prochaine, c’est à Mme Emile Lahoud que reviendra le titre.
Nous avions écrit dans ces mêmes colonnes, il y a quelques années, que “le meilleur atout du président Hraoui est son épouse.”
Il semble bien que, dressant un bilan à la fin de ce mandat c’est, en effet, Mouna Hraoui qui tire la meilleure part. Dans le concert d’allégresse saluant le changement, un seul regret des Libanais: le départ de Mouna. Il est évident qu’elle a été la “bien-aimée” du public.
Mais que ses amis et admirateurs ne soient pas tristes. Elle poursuivra ses activités sociales, humanitaires et culturelles. Elle est la présidente du “Chronic Care Center” (qu’elle a fondé), elle est présidente honoraire de la “Croix-Rouge”, de “La Banque du Sang”, de “L’Association de la Famille Libanaise”, etc...
Ce n’est donc pas un “adieu” Mouna, mais bien un “au revoir”.
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LUMIÈRE!
Tous les moyens sont bons pour les dirigeants de collecter de l’argent. Non contents de faire débourser aux Libanais un tarif exceptionnel du prix du courant électrique; non contents grâce à leurs coupures et retour intempestif du courant, de brûler de nombreux appareils électroménagers et autres; non contents de coincer les gens dans les ascenseurs et pas plus tard que la semaine dernière, ces messieurs de l’EDL aux abois ont recours aux coupures de courant, aux ultimatums pour faire payer les Libanais...
Au lieu d’afficher les dates de paiement dans les médias, comme le font l’Office des Eaux, du ministère du téléphone, ces messieurs de l’EDL envoient leurs très peu sympathiques encaisseurs aux heures les plus indues, à des jours variables et s’étonnent de ne point voir l’abonné ou les abonnés les attendant avec leurs chèques...!
1) Pourquoi n’indiqueraient-ils pas les jours, ou les mois où les factures sont dues par le truchement des médias?
2) L’encaisseur doit aviser de son passage et de l’heure exacte... Il ne suffit pas de laisser juste l’indication du jour. Nul n’est censé attendre des heures que Monsieur l’encaisseur daigne passer!
3) A l’instar de l’Electricité de France et de tous les pays civilisés, sont pénalisés d’une coupure totale du courant, les abonnés qui ont plusieurs mois de retard sans justificatif. Autrement, un “maintien de l’énergie” minimum est assuré: de quoi allumer une lampe, une TV et un appareil ménager. Ce n’est que dans les cas extrêmes que le courant est complètement coupé. Mais cela, bien sûr, exige du travail, une étude sur le consommateur et une énergie que n’ont pas, semble-t-il, les responsables de l’EDL.
Si le consommateur libanais avait un service convenable de protection, l’EDL serait au premier rang des accusés. Pour l’instant, elle joue au matador. Il est à espérer que le nouveau régime saura instituer un véritable office de l’Electricité et que la Lumière soit!

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BONNE FÊTE AUX “CATHERINETTES”
Une “Catherinette” est une jeune fille qui est encore célibataire à 25 ans et coiffe Sainte Catherine, fête célébrée le 25 novembre.
Des statistiques publiées, récemment, au Liban font état de plus de 60% de femmes non mariées, âgées entre 30 et 45 ans... C’est la génération des femmes qui ont payé les frais de la guerre. Car pour ces femmes, les hommes âgés de 30 à 50 ans et qui auraient été susceptibles de les épouser, ont soit quitté le Liban, ou sont déjà mariés.
52% des femmes célibataires travaillent. Heureusement pour elles...
38% seulement de femmes mariées travaillent!
Ces femmes âgées de 30 à 45 ans célibataires au Liban, vivent donc généralement, avec leurs parents s’ils sont vivants et c’est un des facteurs (selon l’étude) qui rend encore plus difficile leurs chances de trouver un conjoint. Les hommes sont de par leur nature indépendants et le fait d’avoir à rencontrer toute la “smala” de la dulcinée, diminue leurs ardeurs... Au Liban, un homme de 40 à 50 ans peut prétendre (on ne sait trop pourquoi) épouser une donzelle beaucoup plus jeune que lui... Ce n’est pas le cas de la jeune fille: une célibataire de 30 à 35 ans sera courtisée par des hommes de 40 et de plus de 50...
Le plus ennuyeux au Liban pour les jeunes filles d’un certain âge non mariées, ce sont les présentations: Quand on dit “Mademoiselle une telle”, bien souvent les gens animés de bonnes (?) intentions ajoutent: comment cela se fait-il? Mlle a l’air si charmante, etc... et toutes sortes de lieux communs qui embarrassent la famille et poussent souvent la mère à se lancer dans des explications - sortes d’inventaires - de tous les prétendants (vrais ou imaginaires) que sa fille ou ses filles ont refusés...
Et si à l’instar du “Monsieur” pour tous les hommes qu’ils soient mariés ou pas, on employait le “Madame” pour toutes les femmes célibataires de plus de 25 ans?
Bonne fête aux “Catherinettes”.


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