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ATTENTION DANGER: PROTÉGEONS LA “PIASTRE DU PAUVRE” CONTRE LES SPÉCULATEURS
 
L’incident ayant opposé le Général-Président au président du Conseil sortant, a provoqué un début de mouvement spéculatif sur le marché des changes à Beyrouth. Mais la Banque du Liban a redoublé de vigilance et n’épargne aucune mesure, pour maintenir la stabilité monétaire. Nous ne doutons pas, en tout cas, de la ferme détermination du nouveau régime de sévir contre les spéculateurs, de couper la main des voleurs, des corrupteurs et des corruptibles. 
Les hautes autorités sont appelées à faire montre de la plus grande vigilance, après la crise sucitée par le fait pour le président du Conseil sortant d’avoir décliné l’offre de former le premier Cabinet du nouveau régime.
En effet, moins de vingt-quatre heures plus tard, des mouvements spéculatifs se sont produits, timidement il est vrai, sur le marché local des changes.
On nous dit que la Banque du Liban redouble de vigilance et a même procédé à l’achat du dollar au haut de sa fourchette d’intervention, fixé à 1.515.000 L.L. depuis la mi-octobre.
La BDL, assurent les milieux financiers, dispose de moyens lui permettant de maintenir la stabilité monétaire, ses réserves en devises ayant été portées à 3,6 milliards de dollars depuis l’élection du Général-Président à la magistrature suprême.
M. Hariri qui se veut, à présent, un “constitutionnaliste averti”, prétendant vouloir défendre la loi fondamentale, alors que les violations de cette dernière par la troïka, de triste mémoire, ne se comptaient plus, a émis cette réflexion en prenant connaissance des mouvements spéculatifs: “Si la stabilité est assurée, j’aurai réussi dans ma mission”, celle-ci ayant consisté, à son avis, “à placer l’économie et la monnaie nationales à l’abri des secousses politiques”...
Il reste à savoir si l’ancien chef du gouvernement apportera son soutien au nouveau régime et ne lui mettra pas les bâtons dans les roues, à plus ou moins brève échéance.
La preuve doit être donnée par le nouveau Cabinet, surtout s’il a à sa tête un spécialiste de la finance (le président Salim Hoss), que rien ni personne n’est en mesure de porter atteinte à la parité de la livre par rapport aux devises étrangères.
Il importe que le citoyen soit affranchi de la peur du lende-main, lequel serait compromis s’il n’était pas sûr et certain de préserver ses réserves pécu-niaires, fruit de longues et dures années de labeur. Or, ces réser-ves fondraient comme neige au soleil, si les spéculateurs sans foi ni loi donnaient libre cours à leur fringale du gain rapide et facile, aux dépens de la classe laborieuse.
Nous ne doutons pas du souci certain du Général-Président d’accorder à ce problème l’attention et l’intérêt qu’il mérite.
... Et qu’il tordrait le cou de tous ceux qui s’aviseraient de se jouer de la “piastre du pauvre”, comme il s’est engagé à couper la main des voleurs, des corrupteurs et des corrompus.
Tous les Libanais propres, vivant à la sueur de leur front, lui prêteront main forte et sont prêts à soutenir l’action du nouveau régime par tous les moyens dont ils disposent. 

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