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GENEVIÈVE DE GAULLE,
TÉMOIGNAGES, COMBATS ET ENGAGEMENTS

ée en 1920 dans le Gard, elle perd sa mère à l’âge de quatre ans et demi. Elevée par son père Xavier De Gaulle, celui-ci qui est le frère du Général, lui donne à lire à 13 ans: “Mein Kampf”.  Empreinte définitive? Tout au long de sa vie, elle suivra la même démarche: connaître, comprendre, combattre.
 
UN LIVRE: “LA TRAVERSÉE DE LA NUIT”
C’est un choc douloureux en 1942, qui la réveille définitivement. Une infirmière, le visage défait, arrive en retard chez la tante de Geneviève, où celle-ci est en train de déjeuner: elle vient d’assister à la fameuse rafle du Vél d’Hiv et elle raconte l’horreur et la détresse... A 19 ans alors, Geneviève rejoint la Résistance et le 20 juillet 1943, elle est arrêtée en possession de papiers compromettants. De Fresnes, elle est transférée à Compiègne d’où s’ébranle le premier convoi de femmes françaises vers l’Allemagne. Arrivées à Ravensbrück, elles se voient attribuer un matricule et celui de Geneviève porte le NÞ27372.
“La Traversée de la Nuit” est un carnet bref, à l’écriture dense, concise, un texte au présent et à la première personne du singulier. Le contenu du carnet nous livre l’indicible et l’on comprend plus profondément ce que les êtres jetés dans les camps eurent à endurer. “Tout recommence et tout est vrai”, porte en épigraphe le livre. Tout y est insoutenable et bouleversant et Geneviève De Gaulle fait siennes, les valeurs chrétiennes: “Si Dieu est absent... Il n’est pas mort”. Et encore: “Il faut savoir trouver dans chaque être humain une petite étincelle à rallumer; ce n’est pas toujours possible, mais on ne doit jamais désespérer de personne.”
Simone Veil, dont la sœur a également été déportée à Ravensbrück, en rencontrant Geneviève De Gaulle Anthonioz, a noté que son combat contre la pauvreté et la misère est un combat d’ordre éthique, inspiré de son expérience des camps.
En 1946, Geneviève avait épousé Bernard Anthonioz, dont elle eut quatre enfants et, peu après, elle devait perdre son mari. Malgré son immense douleur, elle disait: “Non seulement je survis, mais je vis!”

UN FILM: “GENEVIÈVE DE GAULLE ANTHONIOZ OU L’ENGAGEMENT”
En 1958, elle entre au Cabinet d’André Malraux et un homme croise son chemin, le père Joseph Wresinski qui lui demande de se rendre aux portes de Paris... pour y être édifiée! Et dans le terrain des sans-abri de Noisy-le-Grand, Geneviève découvre la misère! A partir de ce moment, elle ne cessera de se battre pour “l’égale dignité des êtres humains”. En 1964, elle est nommée à la présidence d’ATD-Quart Monde (Aide à toute détresse). Alors, elle parle à tout un chacun, concrètement, de la misère, de son visage, de son odeur, de son amoralité... Nommée rapporteur au Conseil économique et social, elle présente en 1997 à l’Assemblée nationale la première version de la loi contre l’exclusion. Après espoirs et déceptions, celle-ci est finalement votée le 9 juillet 1998.
Dans son film, on la voit se battre pour convaincre les responsables politiques de la nécessité de cette loi, lesquels lui opposent un faux intérêt et même un embarras réel. Le film va et vient de passé à présent et c’est, peut-être, à travers les anecdotes les plus apparemment anodines, que l’on saisit la force et l’engagement de Geneviève. Surtout qu’elle dit sobrement: “Je sais depuis toujours qu’il ne faut jamais accepter ce qui nous paraît inacceptable.”
Cette année, Geneviève De Gaulle Anthonioz a abandonné la présidence d’ATD-Quart Monde, mais pour continuer son œuvre autrement, en faisant partie de ces volontaires qui s’engagent auprès des exclus, pour une durée déterminée. Geneviève lutte comme d’autres vivent. Elle a toujours su transformer ses droits en devoirs et ses devoirs en droits. Tout au long de son film, on touche au plus près la force des âmes!
Le film a été écrit et conçu par Michel Anthonioz, fils de Geneviève et Alain Lasfargues..
 


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