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par EDOUARD BASSIL |
Les
réjouissances sont indécentes devant certaines misères”,
a écrit un penseur.
Nous devrions méditer cette réflexion durant les fêtes où beaucoup de nos concitoyens privés de tout, même de l’essentiel, ne peuvent partager les joies de leurs frères, lesquels festoient à longueur de temps sans penser aux personnes démunies. La Nativité, c’est la crèche de Bethléem où repose l’Enfant qui y est né, “parce qu’il n’y avait pas de place pour ses parents dans l’hôtellerie”... Nous dirions, aujourd’hui, dans quelque centre d’accueil réservé aux gens noyés dans la misère. Le mal de ce temps réside en ce qu’on fait de plus en plus fi des principes et des valeurs, parce qu’on devient de plus en plus matérialiste et on se soucie de ses propres intérêts, même si on doit les assurer aux dépens des autres. Cet état d’esprit pernicieux, l’une des séquelles de la guerre, s’accentue au fur et à mesure qu’on s’éloigne du Créateur et de ses enseignements; plus particulièrement de la leçon de simplicité et de modestie qu’il a donnée au genre humain en naissant dans une étable. Pour nous être éloignés du Maître, la grâce nous a désertés; les anges ne chantent plus dans nos campagnes. L’étoile ayant conduit les bergers et les rois-mages jusqu’à Bethléem, ne luit plus, ou si peu, au-dessus de nos têtes. Nous terminerons par cette pensée de Pascal: “Oublie le monde et tout, hormis Dieu, car telle est la forme authentique de l’esprit chrétien”. C’est l’unique moyen d’échapper à ce sentiment de vide et de désespoir que nous croyons rendre supportable par nos réjouissances. |