|
![]() Les régimes qui se sont succédé depuis 1943 ont transformé l’Etat en ferme. Ceci a été à l’origine des guerres et des revers au plan national”. C’est le président Nabih Berri qui l’a affirmé en recevant lundi le conseil de l’Ordre des journalistes. L’accusation est particulière-ment grave et ne saurait être passée sous silence. D’ailleurs, le chef du Législatif qui avait eu maille à partir avec l’ancien Premier ministre, n’avait cessé de dénoncer les infractions, les abus et les passe-droits au cours des dernières années; il en était venu à répéter, plus d’une fois; que “la troïka était morte et bien enterrée” et lui avait attribué la responsabilité de la dégradation de la situation au plan socio-économique. Il ne pouvait en être autrement, le précédent Cabinet s’étant soucié de la pierre et non de l’homme. Aussi, pouvait-on s’attendre à un chambardement général dans les institutions étatiques. Il a déjà commencé, les nominations décidées lundi en Conseil des ministres en ayant constitué les prémices. “Ces décisions, a déclaré le président Hoss, sont très importantes. Je suis heureux de donner le coup d’envoi du programme gouvernemental, les résolutions prises venant traduire dans les actes les engagements du Cabinet consignés dans sa déclaration ministérielle.” Et M. Hoss de conclure: “Nous basons notre politique sur l’homme qui doit être au centre de tout dans ce pays.” Pour en revenir aux décisions arrêtées par le premier Conseil des ministres tenu après le vote de confiance, un certain nombre d’observations s’imposent d’elles-mêmes. D’abord, le choix s’est porté sur l’administration centrale de l’Université libanaise comme siège du Conseil. Ensuite, il sera précédé à une révision de la loi (inique) régissant l’audiovisuel. Puis, la décision interdisant les manifestations est abrogée, ces dernières devant se dérouler conformément à la loi en vigueur. Il n’y aura plus, désormais, de recrutement de fonctionnaires dans les organismes officiels avant en charge l’information: Télé-Liban, Radio-Liban, ANI, notamment. Autre décision importante: il sera procédé à une étude en profondeur du projet de budget 99, sur base de la politique d’austérité qui exige la réduction des prévisions des différents départements ministériels. Par ailleurs, partant des principes et critères exposés par le chef de l’Etat dans le discours d’investiture, des nominations ont été opérées au niveau des postes-clés dans l’Armée, la Sûreté générale, la sécurité de l’Etat, les S.R., le Conseil de la fonction publique, l’Inspection centrale, la direction générale des FSI et la gendarmerie. Fait à signaler: le poste de commandant de la gendarmerie était resté vacant depuis un an, le président Hariri ayant projeté de le supprimer, dans le cadre d’une refonte des FSI. On lui avait même prêté l’intention de faire de cet organisme une “armée parallèle” à la Grande Muette rattachée directement à la présidence du Conseil... |