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![]() Comme on peut le lire ailleurs, dans cette livraison (voir son interview), le président Omar Karamé fait entendre la première note discordante: “J’ai déclaré plus d’une fois; je le répète. Nous soutenons le nouveau régime et mettons toutes nos possibilités à sa disposition, mais nous ne tolèrerons pas que l’on passe l’éponge sur les infractions et les transactions louches du précédent régime”... L’ancien chef du gouverne-ment s’est dit déçu par la déclara-tion ministérielle, comparée au discours d’investiture, “ce der-nier ayant répondu aux aspira-tions du peuple qui n’a cessé de se plaindre de faits déterminés durant le précédent régime et sous ses gouvernements succes-sifs... Au cours de la prestation du serment constitutionnel, le chef de l’Etat a clairement défini son programme d’action promet-tant, notamment, de couper la main du voleur et d’extirper la corruption partout où elle se manifeste. “Or, le président Hoss a atténué le ton du discours présidentiel... Heureusement, que sa réponse aux députés lors du débat de confiance s’est avérée plus musclée et moins floue que la déclaration ministérielle”. M. Karamé a dit encore - ce qui a paru être une mise en garde: “Notre loyalisme n’est ni absolu, ni illimité... Nous ne passerons sous silence aucune erreur ou négligence et exigeons qu’il soit réclamé des comptes à quiconque a dérogé aux lois et règlements en vigueur” (sic). En réalité et ainsi que l’a observé le leader nordiste, M. Hoss s’est montré plus ferme et a dissipé toute ambiguité dans sa réponse aux députés: d’abord, en dénonçant les agissements contraires aux normes des anciens gouvernants; ensuite, en s’engageant à réactiver les organismes de contrôle, à l’effet de prévenir les malversations et les abus. “A travers le Conseil de la fonction publique, l’Organisme central d’inspection, la Cour des comptes et le Conseil général de discipline, a assuré le président du Conseil, nous pourrons régler bien des crises, surtout s’ils sont mis en état d’assumer les missions qui leur incombent”. De plus, le président Hoss a répliqué, sans le citer nommément, au député qui, s’exprimant au nom du bloc parlementaire de M. Hariri, a brossé une image à l’eau de rose de l’ère haririenne, affirmant le plus sérieusement du monde, que “tout allait pour le mieux: “Rappelez-vous l’état dans lequel “nous” avions pris en charge le pays après sa dure épreuve et comparez-le à la situation actuelle. Qui peut nier l’amélioration survenue dans tous les domaines?” Le Premier ministre n’a pas manqué de saisir l’occasion qui lui était fournie, pour dire tout ce qui lui pesait sur le cœur et dire leurs quatre vérités aux Haririens. D’autant que ce parlementaire, dont l’outrecuidance n’a d’égale que sa félonie, lui avait fait faux bond aux dernières législatives et changé de camp aussi facilement qu’on change de chemise... En effet, il avait quitté la liste de Hoss pour rallier celle de son adversaire, en l’occurrence la liste de Hariri... Mais les Libanais n’ont pas la mémoire courte et ils se souviennent de tout; aussi, n’est-il pas étonnant de les voir se ranger du côté de l’honnêteté, de la fidélité et de la transparence... |