Saturnale

ParMARY YAZBECK AZOURY  
EN 1936, LE ROYAUME DE FRANCO-LIBANIE A FAILLI NAÎTRE
Aux premières législatives d’avril 1936, un des candidats Emile Tabet, a publié un programme-manifeste de 374 pages dactylographiées dont voici les principaux points:
I- Le Liban deviendrait un territoire d’outre-mer de la France, appelé: “LA  FRANCO-LIBANIE”.
2- Le Liban deviendrait un royaume démocratique, héréditaire. (Dans le genre scandinave: Norvège, Suède, Danemark).
3- Proclamation de “Emilium Primus del Voluntae Phoeniciorum Tex”.
4- Abolition de tous les impôts, taxes et droits de douane.
5- Gratuité de toutes les fonctions publiques et administratives. Les fonctionnaires sont directement rétribués par les particuliers chaque fois que ces derniers auront usé de leurs services et seulement après résolution de leurs problèmes et services effectivement rendus.
Il aurait donc suffi de l’élection d’Emile Tabet pour que toute l’Histoire du Liban fut changée.
***

“SI...”
A l’époque, le programme de M. Emile Tabet, parent éloigné du président Ayoub Tabet, était considéré pour le moins “extravagant”...
Quelques années plus tard, paraissent les “Mémoires” de l’ancien Haut-Commissaire de France au Liban, M. Gabriel Puaux... On constate, alors, que ce M. Emile Tabet n’était pas aussi fou que certains voulaient le croire.
Gabriel Puaux révèle dans “Deux années au Levant”, qu’il estime que la monarchie est le seul régime qui puisse convenir au Liban et ajoute que si cela avait dépendu de lui, “il aurait confié le gouvernement à un Français de haute culture administrative, encore jeune afin qu’il pût consacrer une vingtaine d’années de sa vie à cette tâche.”
L’ancien Haut-Commissaire français, ascète, protestant pratiquant, se désintéresse des querelles intestines, qui ravagent le Liban en 1939. Isolé à la “Résidence des Pins”, il consacre de longues heures à la lecture de la Bible.
Gabriel Puaux observe les Libanais, analyse la situation et conte dans ses mémoires qu’il a songé confier le trône du Liban à un prince protestant, Bernadotte de Suède. Ce dernier s’était marié sans le consentement royal et, de ce fait, portait le nom de “Monsieur Bernadotte”. (Fils de Gustav VI Adolphe et de Marguerite de Saxe-Cobourg-Gotha).
Puaux conclut, dans ses souvenirs: “J’ai quitté le Liban sans avoir pu instaurer le régime qui m’avait paru le plus lui convenir.”

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RÉVOLUTION!!! ACCEPTÉES TOUTES LES DÉMISSIONS DES AMBASSADEURS HORS CADRE
Depuis l’Indépendance et depuis l’établissement d’un ministère des Affaires étrangères avec un corps diplomatique bien constitué, c’est la première fois que cela arrive.
Il est de tradition qu’à l’avènement d’un nouveau chef de l’Etat, tous les ambassadeurs hors cadre, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas diplomates de carrière, présentent leurs démissions au nouveau chef de l’Etat.
En général, à quelques exceptions près, ces diplomates sont priés de rester à leur poste jusqu’à la fin de ce qu’on appelle “tour of duty” et leurs démissions refusées.
Cette fois, le général Lahoud n’a pas été de main morte. “Puisqu’il faut changer, changeons de style”. Toutes les démissions ont été acceptées et nombre de chefs de mission vont se voir signifier leur retour immédiatement.
Coup de balai général; personne ne peut protester! Le hors-cadre n’a aucun droit à faire valoir, il a été choisi en raison de certaines conjectures, ces dernières ayant disparu pour eux aussi, le rideau tombe!
Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’autres nominations hors cadre. La tradition dans la plupart des pays démocratiques laisse au chef de l’Etat le choix d’un certain nombre de “ses fidèles”, bien qu’on ne soit pas en régime présidentiel. La proportion varie selon les pays.
Dans l’absolu, les hors-cadres doivent présenter un profil acceptable d’ambassadeur faisant honneur à celui qui le nomme. Il est toujours secondé par un diplomate de carrière ayant fait ses preuves.
Qui seront les prochains élus?
On est loin du temps où, pour se débarrasser d’un homme politique qui gêne, on le condamnait à l’exil doré: la diplomatie!

“PAIX SUR LA TERRE AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ”
Ramadan, Noël, un président fraîchement élu, un concours de circonstances qui fait renaître l’espoir.
Une nouvelle ère se lève.
Ainsi, nombre de lecteurs ont téléphoné pour appuyer notre suggestion (faite dans ces mêmes colonnes, il y a deux semaines) d’accorder la grâce présidentielle à Samir Geagea.
S’il faut tourner la page, elle doit l’être complètement et ne pas laisser des zones d’ombre.
Justice? Oui, justice pour tous.
Alors, on croira sincèrement qu’il y a quelque chose de changé dans cette République.
Joyeux Noël et Bonne Année à tous.

“HOME HOSPITALITY”
Une des formes les plus modernes et les plus en vogue dans de nombreux pays touristiques est ce qu’on appelle “Home Hospitality”, car elle a pris naissance aux Etats-Unis d’Amérique.
Si l’on en parle aujourd’hui, c’est pour la raison que le Liban serait bienvenu et bien conseillé de l’adopter.
C’est un système qui permet d’entrer en contact avec des familles du pays visité, de prendre part à la vie quotidienne, de sortir du circuit organisé pour des étrangers. Le fonctionnement en est simple, mais rigoureux et doit être minutieusement préparé. Ainsi, dans presque toutes les grandes villes des Etats-Unis et d’Europe, existe un bureau d’accueil pour non-officiels et pour officiels, s’ils le désirent.
Le touriste curieux qui n’a pas d’amis ou de connaissances dans une ville donnée s’adresse donc à un de ces bureaux qui ont différents noms, selon les pays visités: “Office d’accueil pour le Développement Touristique”, “Bureau d’échanges culturels”, “Contacts sportifs”, etc... Ces bureaux spécialisés possèdent une liste de volontaires (familles et personnes) qui s’inscrivent en spécifiant leur choix: certains préfèrent recevoir des étudiants, d’autres des journalistes, d’autres des artistes; il y a ceux qui veulent des visiteurs de tel ou tel pays.
Aussi, sont-ils mis au courant des différentes arrivées susceptibles de les intéresser et le programme est établi d’une manière qui ne peut que ravir le visiteur... Mais attention, on doit s’y prendre un peu à l’avance. Car si les personnes et les familles qui reçoivent et offrent l’hospitalité sont “testées” et “garanties” par les bureaux d’accueil, il faut aussi laisser le temps aux hôtes potentiels de se renseigner sur le visiteur et sur son C.V.


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