DANY BUSTROS:
UN DESTIN MARQUÉ PAR LA FATALITÉ

Dany Bustros, cet astre de la nuit qui brillait au firmament des étoiles, a écrit en lettres de feu le mot “fin” à la dernière page de sa vie; cette vie qu’elle regardait luire devant elle et qui appartient déjà au passé!
 
 
 
 
 
 
Avec son ami séoudien.
Son histoire “la vraie”, dès son premier chapitre, demeure cette part d’elle-même jalousement cachée au monde et, parfois, malgré elle, révélée. Cette histoire est celle de son enfance, de son adolescence, de ses amours, de ses passions, de ses rêves, de ses songes, de ses succès, de ses déboires; surtout, de ses angoisses et de sa solitude.
L’enfance de Dany Bustros - que j’ai connue enfant - apparaît comme une nébuleuse dont une mère est le noyau tendre et rayonnant.
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Petite fille choyée et joyeuse, Dany aimait beaucoup l’ambiance des fêtes; les anniversaires et, surtout, Noël, le temps enchanté; mais l’enchanteresse c’était la petite fille: d’elle-même, elle tirait son pouvoir d’enchantement qu’elle partageait avec ses deux frères. Si le talent est de sécréter son propre univers, la petite fille, que je revois devant mes yeux, comme si c’était hier, quel talent elle avait déjà!
Tout ce qui relève du romantisme s’est fait, dès l’adolescence, le complice de Dany, tout ce qui aussi relève du domaine du rêve et des fantasmes. Jusqu’à son dernier jour, la jeunesse grondait, encore, dans son cœur.
L’échec de son mariage l’a profondément marquée. Elle tente de se réaliser à travers son art; fuit son angoisse et se fuit. Elle danse, chante, fait du théâtre et remporte un grand succès. Son public l’ovationne. Elle est quand même insatisfaite, court derrière le bonheur qui lui échappe.
Le décès de son fils unique, à l’âge de 15 ans, anéantit Dany Bustros. Plus que jamais, elle cherche un refuge dans son art et paraît se divertir pour donner le change. Mais il n’est rien qui ressemble plus à la désespérance que cette angoisse sourde affleurant ses jours et ses nuits. Son visage sourit, mais son cœur pleure.

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Les moments de sa vie sont marqués par la fatalité. En eux, se laisse connaître je ne sais quelle nécessité préétablie, l’invisible et redoutable présence du destin à laquelle elle est soumise et qu’elle subit obscurément: la vie, la mort, le succès, la joie, le désespoir, Dieu et la foi, etc... Dany vit, intensément, ses sentiments et ses obsessions. C’est comme si elle se trouvait entre deux temps, le passé et le présent, le jour et la nuit. Ou comme si elle oscillait entre la réalité et le rêve, entre ce que fut sa jeunesse et ce qu’est son présent; entre le souvenir et l’oubli à la recherche du temps perdu, du bonheur...
Le sentiment de la fatalité et de la mort reste toujours présent à l’arrière-plan. L’âme de Dany fuit le monde de solitude et de fer dans lequel elle vit. Le geste fatal marque la fin.
Qu’elle dorme en paix.

NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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