RAPPELANT LA FIN DRAMATIQUE D’UNE AUTRE ARTISTE, DALIDA
LE SUICIDE DE DANY BUSTROS A ÉMU ET ÉBRANLÉ TOUS LES MILIEUX
AVAIT-ELLE DES ENNUIS D’ARGENT OU ÉTAIT-ELLE MALADE?

Dany Bustros s’est donné la mort”. La nouvelle a autant ému qu’ébranlé tous les milieux en cette fin d’année, en raison de la fin tragique de l’artiste - qui paraissait en parfaite forme quelques jours plus tôt - et, aussi, de la position qu’occupe sa famille dans la société libanaise.
 
 
 
 
 
 


Le fait pour Dany d’avoir rallié le monde artistique, n’avait pas manqué de surprendre son entourage et ses amis, car rien ne la prédestinait à ce mode de vie, alors qu’elle se promettait à un destin pareil aux grandes vedettes de la danse orientale: Badiha Massabni, Samia et Nadia Jamal, Fadia Ibrahim, Tahia Carioca, Najwa Fouad et d’autres.
La jeune femme avait été secouée par deux événements qui avaient assombri son existence: son divorce d’avec son mari (de la famille Maatouk) et, surtout, la mort par noyade de son fils unique à l’âge de 15 ans. Elle ne s’en était pas remise, aussi menait-elle une vie bouleversante, la brûlant, peut-on dire, par les deux bouts, sans doute pour oublier son drame familial.
Jusqu’à tout dernièrement, elle paraissait avoir surmonté l’épreuve. Mais ses proches pressentaient quelque malheur, car elle donnait souvent la preuve de sa fragilité, celle d’une personne sevrée d’affection et souffrant d’un vide qui la rendait taciturne.

PROBLÈMES D’ARGENT...
Il semble que Dany se trouvait en butte, ces derniers mois, à des ennuis d’argent: ayant ouvert un night-club qu’elle n’avait pas tardé à fermer, elle avait décidé de fonder une école pour l’initiation des jeunes à la danse orientale... Mais tout n’allait pas comme sur des roulettes, les dettes ayant commencé à s’amonceler.
Aux dernières nouvelles, son “ami séoudien” s’est avéré un escroc, poursuivi par la justice et dont l’Arabie séoudite réclamait l’extradition.
D’ailleurs, ce dernier avait été arrêté à la suite du drame (avec la domestique philippine de l’artiste), pour les besoins de l’enquête, parce qu’il se trouvait dans l’appartement au moment où elle s’est donné la mort.
Dany s’était enfermée dans sa chambre et moins d’une heure après, ayant entendu des coups de feu, l’ami séoudien, Nasser Malek Ad-Dar, a téléphoné à une amie de Dany qui lui a demandé de la transporter à l’hôpital où elle devait succomber à une hémorragie, quelques heures après son admission.
D’après l’enquête, la mort a été provoquée par un coup de feu d’un revolver (calibre 6mm) tiré à bout portant qui avait atteint le cerveau.

OU TRACAS PROFESSIONNELS?
D’aucuns rapportent que Dany devait animer la soirée du Nouvel An dans un hôtel . S’étant informée des réservations, les indications qu’elle a reçues, laissant prévoir l’échec de la soirée, l’auraient vivement affectée.
Certains de ses amis assurent qu’elle s’était entretenue avec eux au téléphone le matin du drame et rien ne laissait craindre une telle triste fin. Est-il possible qu’elle ait reçu une fin de non-recevoir à une demande par laquelle elle avait réclamé une avance sur les recettes du réveillon? Nul ne peut l’affirmer.
Autre fait à mentionner: Dany avait conclu un accord avec un night-club de Hamra pour y animer les soirées, comme le faisait autrefois Nadia Jamal.

ÉTAIT-ELLE MALADE?
D’autres supposent que la danseuse aurait pu être atteinte d’une maladie jugée incurable et décidé de mettre fin à ses jours par désespoir.
Le fait pour la malheureuse de s’être éloignée pendant quelque temps du milieu artistique et fréquenté les lieux de culte: le couvent de Kfifane où repose la dépouille du bienheureux Al-Hardini et le couvent d’Annaya où saint Charbel a passé une partie de sa vie monacale, portent à accréditer cette thèse.
D’après les dernières indications fournies par le procureur général du Mont-Liban, M. Choucri Sader, chargé de l’enquête, Dany Bustros se trouvait dans son appartement dans l’après-midi du samedi 27 décembre, en compagnie d’un ressortissant séoudien, Nasser Malek Ad-Dar, avec lequel elle vivait depuis neuf mois. Elle lui a fait part de son intention de se suicider pour des raisons pécuniaires et sentimentales.
Elle s’est enfermée dans sa chambre et s’est tiré une balle dans la tête.
Alerté, le colonel Samir Elia Abou-Jaoudé, chef de la brigade judiciaire, a mené les investigations, lesquelles ont prouvé, en même temps que les analyses du laboratoire, que Dany s’était bel et bien suicidée.
Sa fin tragique rappelle bien celle de Dalida, vedette de la chanson dont les causes du suicide restent une énigme...

Nasri Akkaoui


Home
Home