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QUAND DES RESPONSABLES US ET ONUSIEN CRITIQUENT L’AMÉRIQUE ET L’ONU...
 
Certains partisans des frappes aériennes anglo-US contre l’Irak, n’ont pas trouvé à leur goût notre dénonciation de ces attaques que nous avons assimilées à la piraterie. A vrai dire, des considérations d’ordre humanitaire nous incitent à prendre le parti du pauvre peuple irakien. Ne pouvons-nous pas adopter une telle attitude, quand un congressman US critique l’Amérique et un responsable de l’ONU se dit “horrifié par la manque de courage de la communauté internationale face à l’agression?”
Des lecteurs partisans des frappes aériennes anglo-US contre l’Irak m’ont blâmé d’avoir critiqué ces attaques et de les avoir assimilées à la piraterie.
Je m;empresse de préciser que ma prise de position a été motivée par des considérations purement humanitaires.
Avec tant de personnes n’ayant pas un glaçon à la place du cœur, qui souffrent de voir tout un peuple subir le martyre depuis des années, à cause de la politique de ses gouvernants, je n’ai pu m’empêcher de condam-ner l’agression, quels que soient ses auteurs. Cela découle du simple bon sens et, aussi, d’un sentiment altruiste qui doit pousser tout être humain à vibrer avec les malheurs de ses frères, abstraction faite de leur race, de leur couleur et de leur religion.
J’ai trouvé un écho à un tel sentiment auprès d’un respon-sable du programme humani-taire des Nations Unies: M. Dennis Halliday a démissionné de ce poste, sans doute en signe de protestation contre les frap-pes aériennes, en se disant “horrifié par l’absence de courage de la communauté internationale qui n’ose même pas réfléchir aux effets de huit ans de sanctions im-posées à la population irakienne”.
Entre autre effet, il y a lieu de déplorer un million de morts - des enfants pour la plupart, selon l’ONU - victimes de la malnutrition et du manque de médicaments.
Certains pays réclament la levée de l’embargo après la reconnaissance du fait que l’Irak ne dispose plus d’armes de destruction massive.
Mais ceci ne semble pas être l’objectif des Anglo-Américains, ainsi que l’a révélé Mme Madeleine Albrighit au cours d’une conférence donnée à l’université de Georgetown. Le secrétaire d’Etat US a annoncé le maintien des sanctions contre l’Irak “jusqu’à l’élimination de Saddam Hussein”.
Est-ce possible et logique? Qu’adviendrait-il du peuple irakien,  si les frappes aériennes devaient se poursuivre indéfini-ment? Ne serait-il pas victime d’un génocide et éliminé avant Saddam?
Cela dit, il y a lieu de faire état d’une réflexion judicieuse émise par un congressman américain autour de “Desert Fox” et du Monicagate, l’opération mili-taire ayant été vraisemblement déclenchée à l’effet de retarder la procédure de destitution du chef de la Maison-Blanche. “Ter-rible et déconcertante Amérique, a déclaré Robert Wexler, membre démocrate de la Chambre des représentants: puissance et enfantillages, cynisme et vertu, grandeur et mesquinerie, morale et argent. Nous sommes devenus notre propre ennemi” (sic).
Si un Américain porte un tel jugement sur son pays, peut-on blâmer les étrangers de dénoncer les agressions anglo-américaines contre l’Irak? Et est-il permis à la première puis-sance mondiale d’opter pour la politique des deux poids et deux mesures?
De fait, l’Amérique frappe un Etat supposé détenir un arsenal d’armes de destruction massive, alors qu’un autre - en l’occurren-ce Israël - dispose de l’arme nu-cléaire et n’encourt aucune sanc-tion. Bien plus, il bénéficie d’une assistance financière et militaire accrue de la part des USA...
Serait-ce le principe de base du nouvel ordre mondial? 

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