CRITÈRES CONNUS
D’après des sources fiables, le Conseil des ministres prendra,
avant le 15 janvier prochain, les dispositions nécessaires aux fins
de débarrasser l’administration des séquelles de la “troïka”,
de triste mémoire. A ce propos, il semble que la plupart des directeurs
généraux actuellement en fonction, seraient démis
de leurs postes, le mouvement administratif à réaliser devant
être à l’image du premier train de nominations ayant placé
des éléments connus pour leur compétence et leur honorabilité
à la tête d’organismes aussi importants que sont le Conseil
de la fonction publique et l’Inspection centrale.
En recevant les nouveaux titulaires de ces organismes, le chef de l’Etat
leur a tenu ce langage: “Vous avez accédé à vos postes
sans l’aide de personne, grâce à votre compétence et
à votre réputation d’honorabilité. Nul n’a donc le
droit d’exercer des pressions sur vous pour accomplir quelque formalité
non conforme aux lois et règlements en vigueur; même pas le
président de la République. Vous êtes tenus de gagner
vos bureaux avant les autres fonctionnaires pour leur servir d’exemple
et pour qu’ils respectent l’horaire du travail. Il me reste à vous
dire que je n’accepte l’erreur de qui que ce soit.”
Il y a lieu de signaler qu’avant son départ pour La Havane,
le président Nabih Berri s’est dit satisfait de la manière
dont évolue la situation au plan officiel et administratif, affirmant
que c’est ce qu’il souhaitait voir se réaliser sous le précédent
régime. Aussi, a-t-il prédit “la naissance d’un nouveau Liban,
dont la réforme donnera le coup d’envoi tant attendu.”
A la question: Ceci ne prouve-t-il pas le retour de la troïka?
posée par un ancien loyaliste, les milieux proches du chef du Législatif
ont répondu: “Pas du tout, il s’agit simplement d’une coopération
naturelle entre les trois pouvoirs dans l’intérêt général,
preuve en est que les premières nominations administra-tives et
militaires ont été favorablement accueillies par tous les
milieux, si l’on excepte M. Walid Joumblatt, pour une raison qui n’échappe
à personne.”
LE DÉFI À RELEVER
Les cercles politico-parlementaires pensent que le grand défi
que le Conseil des ministres est appelé à relever, consiste
en sa capacité d’opérer une réforme radicale, destinée
à assainir l’administration étatique de tant d’éléments
inaptes au service qui sont autant de parasites recrutés sous l’ancien
régime, pour des considérations d’ordre confessionnel ou
de toute autre nature.
La classe politique qui, dans son ensemble a applaudi le discours d’investiture,
est appelée à concrétiser son soutien au président
Lahoud, en s’interdisant de s’immiscer dans la réforme en vue d’en
entraver le processus.
Cela dit, il sied de souligner trois événements qui ont
eu lieu à la fin de la semaine écoulée, ayant consisté
dans la rencontre, à vingt-quatre heures d’intervalle et séparément,
entre le cardinal Nasrallah Sfeir, d’une part; les chefs de l’Etat, du
gouvernement et le vice-président du Conseil, ministre de l’Intérieur,
d’autre part.
Le chef spirituel de la communauté maronite a fait allusion
à ces visites dans sa dernière homélie dominicale.
L’éminent prélat a, tout d’abord, déploré le
raid israélien sur un village paisible de la Békaa (Janta)
où une femme et ses six enfants ont péri. Sa Béatitude
a émis l’espoir que “les dirigeants parviendront à réaliser
une paix globale, juste et permanente.”
LES RENCONTRES DE BKERKÉ
Fait à signaler, le président Lahoud rencontrait le patriarche
Sfeir pour la seconde fois depuis 1989, la première ayant eu lieu
au temps où il était commandant en chef de l’Armée.
Quant au ministre de l’Intérieur, c’était son premier tête-à-tête
avec le cardinal-patriarche depuis long-temps...
Sa Béatitude n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction
de la façon dont est gérée, maintenant la chose publique,
tout en émettant le souhait de voir se concrétiser le programme
présidentiel, soulignant tout particulièrement la nécessité
d’une nouvelle loi électorale équitable, de nature à
garantir une représentation nationale authen-tique.
Il va sans dire que le ministre de l’Intérieur a repris le chemin
de Bkerké après une rupture qui s’est prolongée durant
plusieurs années - pratiquement tout au long du précédent
régime - à la demande expresse du chef de l’Etat, afin d’informer
Mgr Sfeir des projets en cours d’élaboration, portant, notamment,
sur la naturalisation, la loi électorale, la décentralisation
administrative et les municipalités.
En quittant le siège patriarcal maronite, M. Murr a déclaré:
“Bkerké est une instance nationale qu’on a intérêt
à consulter”, en niant toute “froideur” dans ses relations personnelles
avec le chef spirituel des maronites.
Quant au président Hoss, il a affirmé: “Les constantes
du patriarche sont, également, les nôtres”, avant de prendre
un double engagement: “ne pas surcharger les classes moyenne et pauvre
et ne permettre à personne d’attenter aux libertés publiques
tant que nous serons au pouvoir.”
APPUI SYRIEN
Par ailleurs, on ne peut passer sous silence la visite que le Dr Bachar
Assad a faite au président Hoss au Sérail, la semaine dernière,
son importance étant moins dans son timing que dans son objet.
Cette visite a confirmé, s’il en est encore besoin, le soutien
dont jouit le Pouvoir (libanais) à Damas. De plus, le Dr Assad s’est
montré très au courant du dossier libanais, lequel était
jusqu’ici confié au vice-président de la République,
M. Abdel-Halim Khaddam. Il importe de relever le nombre, de moins en moins
réduit, des personnalités libanaises qui se rendent sur les
bords du Barada. Ceci prouve la détermination des responsables syriens
à ne pas s’immiscer dans nos affaires intérieures, étant
donné la confiance qu’ils placent dans la personne du chef de l’Etat.
Il nous revient, à ce propos, que le Conseil supérieur
libano-syrien pourrait tenir, incessamment - probablement le mois prochain
- sa session annuelle. Au préalable, le président Salim Hoss
aura rendu la visite que son homologue syrien, M. Mahmoud el-Zohbi lui
a faite cette semaine à Beyrouth.
Le chef du gouvernement a considéré la présence
au Liban du Dr Bachar Assad, comme une nouvelle preuve de la détermina-tion
de la Syrie à se tenir aux côtés du Liban, face à
l’agression quasi-quotidienne d’Israël.
LA SITUATION AU LIBAN-SUD LA SITUATION AU LIBAN-SUD
A ce sujet, les responsables accordent l’attention qu’elle mérite
à la situation au Liban-Sud. En effet, ils prennent les mesures
requises sur le terrain et intensifient l’action diplomatique aux fins
de prévenir toute opération d’envergure dans la zone frontalière
que Netanyahu serait tenté d’entreprendre dans le cadre de la campagne
en prévision des élections anticipées... D’autant
que l’Armée du Liban-Sud a procédé, ces derniers jours,
à un redéploiement de ses effectifs dans le secteur de Kfarfalous,
sans qu’on connaisse le mobile et le but de cette opération.
La situation dans la partie méridionale du pays a été
au centre des délibérations du dernier Conseil des ministres,
ce dernier se tenant toujours au palais de Baabda, en attendant que son
nouveau siège soit réaménagé à l’immeuble
de verre, place du musée.
D’autre part, le Général-Président a explicité,
cette semaine, son plan destiné à assainir les finances de
l’Etat et à mettre un terme au gaspillage, en affirmant que l’Etat
récupèrera les fonds publics qui ont été subtilisés.”
Il l’a dit à la délégation de correspondants de
la Presse arabe, en précisant que: “Les classes moyenne et pauvre
ne seront plus surchargées de taxes et d’impôts”. Le chef
de l’Etat a assuré que le prix de l’essence ne sera pas majoré,
son relèvement pouvant se répercuter, négativement,
sur le niveau de vie des citoyens, surtout ceux de condition modeste et
à revenu limité.
Le président Lahoud a dit encore que le système fiscal
de l’Etat doit se baser sur les impôts indirects dans une proportion
de 30 pour cent, les impôts directs ne devant par excéder
70 pour cent.