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par EDOUARD BASSIL |
Il
est fait beaucoup état, ces jours-ci, des gratifications qui ont
été accordées aux fonctionnaires de deux départements
ministé-riels, ceux des Postes et Télécom-munications
et des Finances, au moment où le précédent Cabinet
expédiait les affaires courantes, en attendant la formation du nouveau
gouvernement sous la présidence de M. Salim Hoss.
Le timing de ces gratifications les rendait “illégales”, de l’avis d’un constitutionnaliste, en l’occurrence M. Hassan Rifaï, ancien parlementaire. Au ministère des P & T, ces dernières ont été remises en vertu d’un arrêté (NÞ163/1) daté du 7 novembre 98, alors qu’aux Finances, il semble qu’elles n’aient pas été enregistrées dans les comptes officiels, leur montant variant entre un et 14 millions de livres, selon les bénéficiaires. Ces gratifications ont été attribuées d’une manière inéquitable et arbitraire: d’abord, parce qu’elles ont été accordées, exclusivement, aux fonctionnaires de deux départements ministériels (dont les portefeuilles étaient détenus par l’ex-Premier ministre et le ministre d’Etat aux Finances), à l’exclusion des autres; ensuite, parce que leur montant diffère d’une personne à l’autre... Cela dit, il y a lieu de signaler une hausse substantielle des produits de consommation courante depuis le début de l’année, résultant de la perception, sur les articles importés, d’une taxe douanière de 6 pour cent ayant affecté, aussi, les produits pharmaceutiques. Le nouveau ministre de la Santé a protesté et manifesté sa surprise de ce que cette taxe (de 6%) soit imposée aux médicaments “qui ne sont pas un article de luxe” (sic). Ainsi, cette nouvelle imposition, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est inique, destinée à accroître les rentrées du Trésor, a servi à une fin (les gratifications) autre que celle pour laquelle elle a été initialement instituée. Sans autre commentaire! |