Saturnale

ParMARY YAZBECK AZOURY  
AMEILLEURS VŒUX, MONSIEUR LE PRÉSIDENT
De bonheur, de santé, de paix et de prospérité.
Nous souhaitons que cette année exaucera, enfin, nos prières et comblera nos souhaits.
A l’aube de cette année nouvelle, nous ne voulons ni philosopher, ni critiquer; encore moins, suggérer des solutions.
Nous voulons vous parler, Monsieur le président, comme le citoyen que l’on rencontre dans la rue, dans une boutique; celui qui fouille ses poches pour calculer jusqu’à la dernière piastre ce qu’il possède et payer ses achats... ou s’abstenir de le faire.
A l’aube de 1999, nous voulons croire en Dieu, en la Patrie, en la Justice; enfin, en la Légalité que vous représentez. Nous voulons croire au Liban.
Or, comme l’a dit St Thomas d’Aquin, “il faut un minimum de bien-être pour croire en Dieu.”
La paix, de nos jours, s’appelle “développement”. Nous voulons vivre, d’abord; philosopher, ensuite.
Nous sommes censés vivre en démocratie; alors, nous le clamons bien haut. Nous en avons assez de toutes ces querelles soi-disant “idéologiques” qui ne sont, en fait, que des questions de gros ou petits sous et d’intérêt privé!
On nous parle de morale, d’économie politique, d’égalité, etc...
Nous refusons d’être plus longtemps le jouet de n’importe quelle puissance, de n’importe quel pouvoir, de n’importe quel seigneur, de n’importe quel voisin ou voisine.
A l’aube de 1999, nous ne sommes ni pessimistes, ni optimistes. Les deux sont mensonges. Nous sommes réalistes.
“Le péril est pour nous dans des humeurs contraires et c’est dans l’union qu’est notre force. En frères, vivons donc...
(...) Et tous unis, fumons le calumet de paix.”
Meilleurs vœux, Monsieur le président!
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MADAME EMILE LAHOUD
La photo de Madame Emile Lahoud à la une de “La Revue du Liban” a fait sensation. Et, pour cause. A l’exception de quelques vieilles photos d’archives, peu ou pas de photos de la “First Lady”.
Or, les lecteurs ont découvert une dame charmante, simple, élégante sans ostentation, souriant à de petits enfants ravis de recevoir leurs cadeaux et qui n’étaient guère intimidés.
Madame Lahoud a réussi son entrée.
Nous espérons la revoir.
Or au Liban, les épouses des présidents de la République (comme partout ailleurs dans le monde occidental) peuvent être un handicap ou un atout pour leur époux.
Au Liban, nous en avons connu de charmantes; d’autres qui l’étaient moins. Certaines ont joué les “femmes invisibles”; d’autres ont presque pris le pas sur l’époux! Un peu comme John Kennedy qui se présentait en France comme “l’homme qui accompagne Jackie à Paris”. Au Liban, il n’en a pas été exactement, ainsi, car l’oriental est un “macho” par nature et ne l’aurait pas toléré!
Mais, enfin...
L’épouse d’un chef de l’Etat a un rôle certain à jouer, dicté par le protocole. Un protocole que le président Lahoud aime plutôt strict et traditionnel... Car au fond, telle est la raison d’être du protocole: maintenir les choses dans leur juste ton, sans grande familiarité, ni sans grande réserve.
Et, surtout, l’image de la “First Lady” ne doit, en aucun cas, servir un but publicitaire. Elle est là pour montrer le meilleur visage culturel, social, artistique du Liban.
Sans nul doute, Mme Emile Lahoud saura séduire!

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NOUVELLE DIPLOMATIE LIBANAISE?
Aujourd’hui que le ministère des Affaires étrangères étudie, sérieusement, la fermeture de quelques ambassades et consulats du Liban à l’étranger, il serait temps d’assainir, de repenser et de restructurer la diplomatie libanaise.
Il ne suffit pas de fermer certaines chancelleries. Il faudrait épurer le Corps diplomatique libanais.
Et ceci au niveau des compétences. Il ne s’agit pas d’une épuration pour raison de couleur politique. Cela nous mènerait trop loin... et inutilement.
Au cours de ces vingt ou vingt-cinq dernières années, le recrutement a été loin d’être idéal et le nombre de nullités qui se sont infiltrées dans la Carrière sont légion; à tous les niveaux.
Or, notre diplomatie, c’est notre “exportation humaine”. Et les produits d’exportation dans tous les pays du monde sont sélectionnés le plus soigneusement possible.
Il faudrait faire repasser un test d’aptitude et un examen de connaissances générales aux débutants et autres dans la Carrière!
Nous sommes sûrs qu’à la lumière des résultats, certains de nos diplomates feront mieux d’aller se recycler en d’autres domaines, tel que l’import-export, plus en harmonie avec leurs dons naturels et leur culture “non acquise”.
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QUI A PEUR DE WALID JOUMBLATT?
Plusieurs journaux de langue arabe l’ont rapporté: “SIBLINE” doit à l’Electricité du Liban, la coquette somme de deux milliards deux cent millions de Livres libanaises...
Or, l’EDL est en train de sévir et de couper le courant aux abonnés qui contestent les sommes exorbitantes, par rapport à leur consommation.
“Payez, puis protester...”, leur dit-on.
Mais comment payer? Si les sommes totales des factures d’eau, de téléphone, d’électricité, de charges immobilières annuelles sont de deux ou trois fois supérieures à leurs salaires annuels?
Et ceci sans compter les frais de scolarisation, d’habillement, de nourriture, de transport, de logement, de santé, etc...
Par quel miracle ce malheureux de Libanais peut-il survivre?
Tout le monde vole, tout le monde, quand on a ou avait l’occasion... Et quand on ne l’a pas, tout le monde essaie d’emprunter à tout le monde!
Ainsi, on déshabille Saint-Paul pour couvrir Saint-Pierre et vice-versa.
Et si au lieu de traquer le pauvre diable de Libanais, on se contentait de traquer les gros poissons, tels que M. Walid Joumblatt qui, lui-même annonçait, cyniquement, à la TV qu’il ne payait pas les taxes dues?
Alors, qu’attend-on pour ce faire?
Ce serait la meilleure façon de prouver que tous les Libanais sont égaux devant la loi.

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SELON ANTOINE DE ST EXUPÉRY
Parlant de l’art d’écrire, il disait: “La perfection ce n’est pas quand il n’y a rien à ajouter, c’est quand il n’y a plus rien à retrancher...”
Et un professeur à l’Ecole de journalisme de Columbia University, une des plus prestigieuses des USA (Dimitri Bushen): “Quand vous ne savez pas vraiment sur quoi écrire, quand vous séchez... Choisissez n’importe quel sujet de politique... Il se trouvera toujours quelqu’un pour et quelqu’un contre... Et, surtout, évitez les sujets économiques... Là vous serez immédiatement démasqué.”


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