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par EDOUARD BASSIL |
Mes
“Propos sur la Nativité”, m’ont valu d’un lecteur ami, un judicieux
commentaire qui m’est parvenu en retard, à cause d’une erreur de
transmission.
“De nos jours, écrit Me Albert Sara, il faut du courage pour dire des choses fondamentales mais qui dérangent. Certains - pour ne pas dire plusieurs lecteurs - seront dérangés par ce que vous dites - ce que vous rappelez - de la Nativité. “Pour eux, le 25 décembre est une occasion de festoyer. Ils font des crèches avec de beaux santons, mais perdent de vue que ça a été une vraie crèche; c’est-à-dire un mangeoire pour les animaux dans une étable... Est-ce cela qu’ils célèbrent par leurs festins, tandis que la mon-dialisation nous fait assister à un étalage de plus en plus grand de la pauvreté et de la misère?” En remerciant Me Sara d’avoir dit “le bien qu’il pense” de mon texte, je précise que le devoir professionnel, davantage que le courage ou la témérité, me dicte l’attitude à adopter en toute circonstance. Pour ce faire, je me conforme toujours à la première leçon que m’a donnée, il y a près de quarante ans, mon maître en journalisme, le regretté Michel Chiha: “Couchez sur le papier tout ce qui vous paraît sensé, sans craindre la critique”... Dans les années 50, Chiha écrivait déjà non sans amer-tume: “La vie, dont ce siècle attendait qu’elle se développât comme une harmonie et un chant, est en recul sur ce qu’elle fut au moyen-âge”. A quoi, j’ajouterai ce mot terrible: “On a romanisé le Christ”... Je veux donc bien m’armer de courage et continuer à écrire, non pour déranger, mais pour réveiller les consciences et raviver l’esprit de fraternité chez mes concitoyens. Puissent mes mots ne pas tomber dans des oreilles sourdes et se perdre comme autant de cris dans le désert. n Ed.B. |