|
![]() L’affluence de personnalités et de délégations au Grand Sérail, à l’occasion de la fête du Fitr, avait tout l’air d’un plébiciste pour le Cabinet et le régime.” Le vice-président du Conseil, ministre de l’Intérieur, représentant le chef de l’Etat, l’a déclaré, noyé dans la foule qui se pressait dans les salons du palais gouvernemental, parmi laquelle il avait de la peine à se frayer un chemin. Tout le monde ou presque était là, même les Sanioura, les Merhej, les Itani, les Diab et autres jusqu’auboutistes haririens qui affichaient un large sourire et paraissaient à l’aise. Ils ont fait contre mauvaise fortune, bon cœur. Leur “maître” s’étant excusé de ne pouvoir recevoir les vœux préférant partager les joies de la fin du jeûne à Ryad, aux côtés du roi Fahd et des membres de la famille royale séoudienne - comme on a pu le voir sur le petit écran - et Koraytem étant désert, ils ont reflué vers le Sérail. On peut porter au crédit de M. Hariri le fait d’avoir renoncé “à attirer les foules par dizaines de milliers à Koraytem, afin de montrer que sa popularité n’a nullement baissé”, pour reprendre les propres termes de sa coterie. L’ancien Premier ministre a fait diffuser une déclaration, avant de partir pour l’Arabie séoudite, via Damas, dans un double but: Primo, adresser ses félicitations à tous les Libanais et affirmer que le contact avec eux, surtout les Beyrouthins sera maintenu. “Secundo: empêcher le Fitr de perdre ses significations sublimes et ne pas perturber le climat de la fête”. L’homme paraît s’être assagi, preuve en est qu’il n’a pas prêté l’oreille à ses “conseillers” qui l’incitaient à drainer à Koraytem la foule des partisans, à l’effet de montrer qu’il reste maître du terrain dans la capitale, dont il ambitionne d’accaparer le leadership... Il a tourné l’oreille sourde aux mauvais conseillers, ces flatteurs qui vivent aux dépens de ceux qui les écoutent. Nous voulons bien le féliciter pour sa conduite sage et souhaiter qu’il persévère dans cette voie. Si l’ancien chef du gouvernement avait écouté les prêches du jour, il aurait constaté que le Cabinet et le régime n’ont nullement été affectés par ses philippiques et les attaques de ses alliés de circonstance, mus par des sentiments et des mobiles connus. Tous ont appelé à soutenir le projet de l’Etat, pour pouvoir régler la crise économique et le problème social... “Les leaders, a dit l’imam Chamseddine, sont tenus de coopérer; bien plus, d’être des héros à travers leur coopération, non leur alliance contre le citoyen. “Préservons l’unité nationale, a dit le mufti Kabbani. Sauvegardons, en le raffermissant le désir de vivre en commun, pour pouvoir édifier une patrie dont nous pouvons tous être fiers...” Le bureau médiatique et des relations publiques de M. Hariri lui présentera, dès son retour, un rapport consignant tous ces faits. Puisse-t-il tirer les conclusions qui s’imposent et agir en conséquence. |