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![]() Dans quel état reviens-tu, ô fête!”, a répété un commen-tateur (arabe) de RMC, dans une analyse de la conjoncture régionale diffusée à l’occasion du Fitr. Cet analyste soutenait, en substance: “Les Arabes vivent, en permanence, dans l’atten-tisme et l’indécision... Ils ont attendu la fin de l’impérialisme, mais après son départ leur situation n’a pas beaucoup changé; elle a même empiré. “Ils ont attendu de la Russie, de l’Europe et des Etats-Unis qu’ils fassent quelque chose pour améliorer le sort de leurs peuples; ils n’ont rien obtenu... “Il leur est demandé de patienter encore, l’attente étant la clé du salut. Ils attendent que les problèmes auxquels ils sont confrontés se règlent d’eux-mêmes; attendent les résultats des prochaines élections (antici-pées) israéliennes et des futures élections présidentielles en Amérique, sans rien entrepren-dre ensemble pour améliorer leur sort et assurer l’avenir de leurs générations montantes. “L’attente est le mal atavique des Arabes, non seulement des “anciens”, mais des contemporains, aussi”. Ces réflexions réalistes, une femme de lettres algérienne - la poétesse Ahlam - tenait leurs pareilles, le soir même, à la “Future Television”. Déplorant les tragiques événements dont son pays est le théâtre depuis tant d’années, “ce qui, dit-elle, m’attriste et m’endolorit le cœur”, elle demande ce qu’ont fait les Arabes pour mettre un terme au drame algérien! Rappelant le soutien qu’Alger, depuis Abdel-Kader, a apporté aux peuples arabes au cours de leur bataille pour la libération, la souveraineté et l’indépendance, elle a constaté non sans amertume que les Arabes se laissent “chasser” les uns après les autres: “On nous vole nos ressources naturelles et nos richesses et nous les laissons faire sans réagir, nos dissensions ne nous permettant pas de former un front uni face à nos ennemis”. A vrai dire, leur situation est devenue à tel point désespérée, qu’ils ne parviennent plus à tenir un sommet qui s’impose, pourtant, aujourd’hui plus que jamais auparavant. Drôle de coïncidence: l’uléma Mohamed Hussein Fadlallah dénonçait le même jour, lors de la cérémonie du Fitr célébrée à la mosquée de Haret Hraïk, les divergences opposant les ins-tances spirituelles islamiques, chaque fois qu’il leur faut fixer la date d’une fête religieuse, telle celle du Fitr, la fin du jeûne du Ramadan qui la précède ne pouvant être décidée avant la vue du Croissant. “Ces divergences, a dit cheikh Fadlallah, ne peuvent se dissiper, si nous n’adoptons pas les moyens scientifiques, dont la possibilité d’erreur est dans la proportion de un pour un milliard.” Nous terminerons, comme nous avons commencé, par le vers du poète, en constatant que l’attentisme et l’indécision immobilisent le monde arabe où la situation reste la même depuis fort longtemps, de l’Océan au Golfe... |