POUR DÉJOUER LA CABALE DE LA NÉO-OPPOSITION
L’ÉTAT RENFORCERA L’INFORMATION OFFICIELLE AFIN DE PROUVER LA TRANSPARENCE DE SA POLITIQUE

si le chômage du Fitr a freiné l’escalade (verbale) de certains membres de la néo-opposition, prenant à partie les responsables et des instances spirituelles, il a fourni l’occasion au Premier ministre et aux membres du “Cabinet des 16” de réitérer leur détermination à poursuivre la réforme administrative.
Cette dernière a été implicitement approuvée par l’opinion publique, à en juger par les personnalités et les délégations qui ont afflué au Grand Sérail pour présenter les vœux d’usage au président Salim Hoss.

Pendant ce temps, le président Hariri s’est excusé de ne pouvoir recevoir durant la fête et a gagné Ryad où il a fêté le Fitr avec les responsables séoudiens. Et ce, après s’être permis de hausser le ton et de s’en prendre aux gouvernants au cours des iftars quotidiens qu’il a offerts à Koraytem durant le mois de Ramadan.
On dit même que M. Hariri a dû se rendre à Damas, avant de partir pour l’Arabie séoudite, pour justifier ses prises de position virulentes contre le régime du président Lahoud qui bénéficie, comme on sait, du soutien total du président Assad, à qui le chef de l’Etat a présenté les vœux à la faveur d’un entretien téléphonique.
Cela dit, les responsables ont profité du chômage du Fitr, afin de préparer leurs dossiers, en prévision de la prochaine réunion du Conseil des ministres prévue pour vendredi en son nouveau siège, place du Musée national. On s’attend que de nouveaux fonctionnaires de la première catégorie soient mis à la disposition de la présidence du Conseil et qu’il soit pourvu à certains postes vacants.
M. Hassan Chalak, ministre de la Réforme administrative, a affirmé que celle-ci se poursuivra jusqu’au bout.
De son côté, le président Nabih Berri a déclaré en recevant les personnalités et les délégations en sa résidence de Msaileh: “L’Etat des institutions est en voie d’édification; il a supplanté l’Etat-ferme. Le développement équilibré sera assuré, toutes les régions sous-développées devant retenir l’attention des gouvernants.”
En ce qui concerne le projet de budget 99, il ne sera élaboré qu’au terme d’une évaluation minutieuse des dépenses et des recettes du Trésor, pour pouvoir équilibrer les prévisions budgétaires de l’année courante et, partant, réduire le déficit du budget.
A ce propos, le président Hoss a explicité l’intention de son gouvernement de rationaliser les dépenses, surtout dans les domaines de la santé et des services publics, en général.
Les milieux politiques et parlementaires ne s’expliquent pas les raisons qui incitent M. Hariri à mettre en garde le Cabinet contre “le retard qu’il mettrait à transmettre le projet de budget à la Chambre dans le délai constitutionnel”, alors que son équipe ministérielle s’était abstenue de préparer la loi de finances, préférant laisser ce soin au nouveau gouvernement...
Il a même critiqué le président Hoss, le blâmant de parler, en permanence, de la “politique d’austérité” qu’il se propose d’instaurer, à l’effet d’assainir les finances publiques ne cachant pas sa crainte de ce que cette politique entraîne le blocage des crédits destinés au financement de projets en cours de réalisation dans le cadre de la reconstruction.
Les milieux mentionnés attribuent l’attitude de M. Hariri à son appréhension de voir reconsidérer l’ordre des priorités, par rapport aux projets auxquels il accorde le plus d’intérêt, parce qu’il y va de son leadership politique, surtout dans la capitale...
Les observateurs pensent que l’ancien Premier ministre changera de ton, de crainte que les attaques qu’il décoche contre le Sérail se retournent contre lui à plus ou moins brève échéance. D’autant que le président Hoss s’emploie à réfuter les allégations de ses détracteurs, pour justifier les mesures destinées à assainir l’administration publique.
En dépit du “rappel à l’ordre” qu’il a reçu à Damas, le semaine dernière, l’invitant à faire bénéficier le nouveau Cabinet du “délai de grâce”, d’aucuns présument que M. Hariri rompra la trêve actuelle dès son retour à Beyrouth où il jettera les bases de son action avec son allié, Walid Joumblatt. Bien qu’ils n’aient pu attirer dans leur rang le président Nabih Berri, MM. Hariri et Joumblatt ne désespèrent pas encore de le compter parmi leurs alliés dans une étape ultérieure.
Le chef du Législatif qui a déjeuné à Chtaura avant le Fitr avec le Dr Bachar Assad, fils cadet du chef de l’Etat syrien, à la table du général Ghazi Kanaan, chef des S.R. des forces syriennes stationnées en territoire libanais, ne manque pas une occasion pour proclamer son appui au nouveau régime et pour annoncer “la fin de l’Etat-ferme, sans  espoir de retour.”
Le président Berri et le Dr Assad ont convenu de consolider le front intérieur libanais, pour déjouer les plans séditieux d’Israël et, aussi, afin de faciliter la tâche au nouveau régime pour lui permettre de rétablir l’Etat de droit et des institutions, auquel aspirent tous les citoyens.
Le Dr Assad avait conféré, également, avec une délégation du Parti social national syrien qui a proclamé son soutien au régime et au Cabinet Hoss.
Par ailleurs, le gouvernement a  résolu de renforcer l’information étatique qui s’est avérée inefficace face à la campagne déclenchée par la néo-opposition, laquelle insinue que les mesures administratives du “Cabinet des 16” transgressent les lois et règlements en vigueur.
Aussi, a-t-il été décidé de mettre en relief, avec transparence, l’action gouvernementale et les raisons amenant les responsables à relever de leurs fonctions certains fonctionnaires, sur base de leurs dossiers respectifs. Ces derniers sont coupables d’infractions, d’abus ou de passe-droits, si ce n’est à leur profit personnel, du moins au profit de leurs chefs hiérarchiques ou de personnalités influentes ayant assuré leur recrutement dans le proche ou lointain passé...
Partant de là, il apparaît que les opposants sont prisonniers de leurs prises de position qui semblent devoir se retourner contre eux comme un boomerang, après avoir eu la certitude que le gouvernement agit sans état d’âme, car il ne s’agit pas d’un “Cabinet fantôme”, comme se plaît à le nommer le chef du Parti socialiste progressiste.
Celui-ci n’a pu convaincre M. Hassan Nasrallah, secrétaire général du “Hezbollah”, de rallier les opposants, comme ce fut le cas du PSNS qui a fait volte-face - après que sa délégation eut rencontré le Dr Bachar Assad - son chef ayant douté, au préalable, de la justesse des mesures administratives.
En ce qui a trait à la nouvelle loi électorale qui avait fait l’objet d’une vive controverse, doublée d’une cabale contre le Cabinet, la tension a sensiblement baissé après que le ministre de l’Intérieur eut laissé entendre que “son élaboration n’est pas pour bientôt; on pourrait en reparler d’ici à six mois”, a assuré M. Michel Murr.
En marge des tractations politiques, il y a lieu de faire état de la visite que S.Em. le cardinal Sfeir a effectuée, la semaine dernière, au palais de Baabda, accompagné de plusieurs prélats qui avaient, au préalable, diffusé un communiqué réitérant leur appui au nouveau régime et lui apportant leur soutien pour toute mesure qu’il prendra en vue de réformer l’administration publique.
Il va sans dire qu’au cours de la visite, le dossier des personnes déplacées a été au centre de l’échange de vues, en plus d’autres problèmes requérant des solutions urgentes, notamment l’enrichissement illicite, la loi sur la naturalisation et la situation socio-économique.
 

NADIM El-HACHEM

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