LA QUESTION DE SA SUCCESSION
SERAIT TRANCHÉE DANS LES SEMAINES À VENIR
Dans l’après-midi
du mardi 19 janvier, les Jordaniens ont réservé un accueil
délirant à leur roi, de retour au pays après une absence
forcée de six mois pour raisons de santé. Le souverain hachémite
avait dû suivre un traitement anticancéreux à
la clinique Mayo de Rochester, dans le Minnesota aux USA.
Le roi Hussein, debout dans sa berline,
accueilli par la foule de ses sujets.
Le roi s’agenouillant
pour prier sitôt foulé
le sol jordanien.
Le roi Hussein a rencontré le prince Hassan à
Londres avant son retour.
Hospitalisé le 14 juillet 1998, afin de traiter un cancer des
ganglions lymphatiques, il a subi six sessions de chimiothérapie
et une autogreffe de la mœlle osseuse. De ce fait, il a résidé
avec son épouse la reine Nour et leurs enfants loin du royaume,
dans la région de Rochester où ils ont fait l’objet d’une
grande protection.
Fin décembre, le roi quittait la clinique Mayo, annonçant
lui-même qu’il était guéri, offrant un visage souriant
malgré un traitement éprouvant. Le 6 janvier, il s’est rendu
à Londres pour un séjour privé, où il a rencontré
Tony Blair, Premier ministre britannique avant de regagner Amman.
Le monarque jordanien est donc rentré en pilotant son jet privé
où avaient pris place, la reine Nour et leurs enfants. L’avion a
atterri à l’aéroport militaire et le roi Hussein apparaît
avec son Keffié traditionnel et un large sourire. Pour rassurer
les Jordaniens sur son état de santé, il refuse de porter
des vêtements chauds le protégeant du froid et de la pluie.
Il se prosterne sur un tapis posé au pied de l’avion pour réciter
une prière. Ensuite, il salue ceux qui sont venus l’accueillir,
en tête desquels les membres de la famille royale, l’émir
de Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa el-Thani; le président yéménite
Ali Abdallah Saleh et le leader palestinien, Yasser Arafat.
Dans l’un des hangars de l’aéroport, il reçoit les grands
dignitaires de l’Etat, les membres du corps diplomatique. Puis, se dirige
vers sa résidence située sur l’une des collines de la capitale,
dans un convoi impressionnant à travers les rues d’Amman. Plus d’un
million de citoyens s’étaient massés tout au long du chemin
pour accueillir le roi qui a rendu le salut en se montrant à travers
le toit ouvrant de sa Mercédès.
Le Premier ministre israélien Netanyahu lui a adressé
un message d’accueil.
Le retour du souverain hachémite avait été précédé
d’informations émanant de sources crédibles, laissant entendre
que le roi prendra, dans les semaines à venir, des “décisions
cruciales” concernant sa succession.
Agé de 63 ans, il avait accédé au trône
à l’âge de 17 ans et dirigé le pays depuis 46 ans.
En avril 1965, il avait désigné son frère, le prince
Hassan Ibn-Talal (51 ans) comme l’héritier du trône. Va-t-il
aujourd’hui, le confirmer dans cette charge ou bien serait-elle confiée
à quelqu’un d’autre de la famille royale, en l’occurrence son fils
aîné Hamzé, né de son quatrième mariage
avec la reine Nour?
Quoi qu’il en soit, le roi Hussein semble décidé à
réactiver “le Conseil de famille”, formé de cinq membres,
qui est appelé à épauler le chef de la famille royale.
Dans sa première déclaration, en mettant pied à
terre à Amman, le monarque a donné un premier signe de ce
changement prévisible. A la question d’un journaliste, il répond:
“De temps à autre, il est bon de revoir les choses, de voir ce
qu’il faut faire pour renforcer la situation de l’Etat, afin que les gens
se sentent en plus grande sécurité, que leur confiance en
ce pays et en l’avenir soit renforcée. Je suis heureux du travail
accompli par le gouvernement et j’approuve pleinement tout ce que mon remplaçant
a fait durant mon absence.”
Le fait de parler du prince Hassan Ibn-Talal comme son remplaçant
plutôt que d’utiliser le terme “héritier du trône” ne
serait-il pas un indice quant à la nature des décisions concernant
la succession?
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