![]() Beaucoup sont tentés par les frites...
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![]() Un bon menu, quoi de plus appétissant pour ces enfants? . |
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![]() Le buffet offre une relative liberté de choix. |
![]() Pour une alimentation saine, rien de mieux que les légumes du potager. . |
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![]() La salade figure en tête du menu. |
Les cantines scolaires font l’objet d’études de plus en plus
nombreuses depuis quelques années. Nous avons mené, à
ce sujet, une enquête auprès de certaines écoles. L’idée
continue à se concrétiser, étant donné les
facilités qu’elle assure. L’enquête menée sur la santé
et l’alimentation auprès des élèves et de leurs parents,
a permis de recueillir des indications intéressantes à connaître.
Une minorité ne prend ses repas ni en famille, ni au collège,
se contentant d’un sandwich; une proportion non négligeable ne prend
pas de repas à midi.
La baisse de cette fréquentation dans certains collèges
et lycées a été analysée comme un indicateur
de pauvreté. Ce phénomène s’est accentué au
cours des dernières années avec la crise économique.
Le coût de la cantine varie entre 4.000 et 6.000 L.L., coût
élevé pour des familles en situation précaire qui
ne reçoivent pas de bourses ou d’allocations d’aide l’Etat n’ayant
pas prévu de fonds pour faciliter l’accès à la restauration
scolaire, ni même une aide permettant de faire face à une
partie des dépenses relatives aux frais de restauration.
Parallèlement, il faut mentionner que la gratuité de
la restauration n’a jamais été accordée, même
à titre exceptionnel ou pour une durée limitée.
Si certains élèves ne fréquentent pas les cantines
pour des raisons économiques, d’autres ne le font pas en raison
de la mauvaise qualité nutritionnelle des repas.
Du point de vue de la forme physique, les écoliers sont, généralement
en bonne santé L’état nutritionnel doit faire l’objet d’une
surveillance. Or, celle-ci se limite à un personnel rarement qualifié.
“Trop gras et trop riches en protéines”, telles sont les conclusions
des études nutritionnelles.
De plus, dans certains établissements, une faible consommation
de poissons, de légumes surtout, de fruits et de boissons sucrées
et de friandises, renforce le déséquilibre nutritionnel.
Les règles de l’équilibre alimentaire et les impératifs
de salubrité ne sont pas souvent pris en considération, dans
le sens que les besoins alimentaires plastiques, énergétiques
et catalyseurs (éléments nutritifs indispensables), ne font
pas toujours partie des menus comme dans les repas pris à la maison.
Il y a des apports principaux en protéines, calcium et fer, à
respecter en fonction des tranches d’âge pour les enfants et les
adolescents. Puis, la consommation à la maison de fruits et de produits
laitiers ne peut compenser ce déséquilibre nutritionnel.
L’obésité constatée chez certains enfants, considérée,
à tort, comme un signe de bonne santé plutôt que comme
un facteur de risque, peut-elle trouver son origine dans les menus déséquilibrés
des cantines?
Il est à noter qu’une tendance nette à la surcharge pondérale
existe notamment chez les filles et les enfants âgés de 11
à 12 ans.
Une enquête parallèle menée auprès des mères
de famille avait pour objectif de mettre en évidence leur attitude
vis-à-vis de l’alimentation de la cantine:
“Je ne parviens plus, confie une maman, à jouer mon rôle
dans l’alimentation de mon enfant, jusqu’à son adolescence. Depuis
le jour où il a acquis son autonomie alimentaire, son alimentation
m’échappe de plus en plus.”
Les autres facteurs de désaffection répertoriés
résident dans le cadre interne de l’établissement (état
des locaux, bruit, repas mal réchauffés, etc...). Les élèves
ne souffrent pas de rester au collège à l’heure du repas
de midi, étant donné certaines influences socio-culturelles
auxquelles ils sont soumis: le repas familial et l’attention portée
à l’alimentation n’ayant plus la même importance qu’autrefois.
En décrivant les schémas actuels de la consommation des
aliments et des boissons, il est apparu, dans l’ensemble, que les jeunes
comprennent bien les règles de base de l’hygiène alimentaire.
Mais au lieu des fruits et des légumes qu’ils considèrent
comme “bons pour la santé”, ils préfèrent consommer
d’autres nourritures plus grasses. Le goût continue à primer,
comme le souligne N. Rigal dans un article intitulé: “Vers une nouvelle
approche des préférences alimentaires enfantines.”: “L’introduction
et l’appropriation des aliments, écrit-il, débutent avec
une phase d’hédonisation (l’aliment est apprécié pour
son goût), suivie d’une phase d’analogisme sensorielle (l’aliment
prend sa place dans une famille de goût). “La troisième phase
est la positivation idéelle (l’aliment devient objet de représentations
culturelles, en ce sens qu’il l’aide à grandir).” A l’interface
de la psychologie, la publicité télévisée et
tout média tiennent une place et jouent un rôle dans l’acquisition
des goûts, des savoirs et des conduites alimentaires au sein de la
société enfantine. La cantine a toujours constitué
un endroit où tous aiment se retrouver entre copains et investissent
les restaurants scolaires en tant que lieu d’échange et de reconnaissance
communautaire.
Pour lui garder ce symbole, les nutritionnistes recommandent une modification
des repas, un allègement des menus et un meilleur choix dans les
mets servis.
Il faudrait de plus améliorer la connaissance des élèves
en matière de nutrition, surtout tenter de leur faire prendre conscience
des dangers d’un excès pondéral et de problèmes de
santé.