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par EDOUARD BASSIL |
Si
nous accueillons favorablement le renouvellement du septennat du président
Hafez Assad, a écrit un confrère, nous pensons qu’il aurait
été inutile d’organiser des élections présidentielles
en Syrie. Le soutien populaire manifesté au chef de l’Etat syrien,
aurait dû entraîner la prorogation à vie de son mandat.”
Cette réflexion, chacun peut la prendre à son compte et féliciter le Premier Syrien pour la confiance unanime qu’il jouit dans son pays. Cela dit, il est regrettable qu’une question de forme ait suscité des réactions mitigées. Il s’agit de l’installation de bureaux de vote (syriens) sous notre ciel, en vue du référendum et du scrutin présidentiel qui devait suivre. Ainsi, le “amid” Raymond Eddé a protesté contre l’installation de ces urnes dans les différents districts (libanais), considérant une telle démarche comme “un prélude à la proclamation de l’unité syrienne.” Une délégation du Bloc national devait remettre, par la suite, à S. Em. le cardinal Sfeir, un message du leader de ce parti dont la teneur n’a pas été connue. Mais celle-ci devrait être en rapport avec le sujet ayant suscité la protestation de M. Eddé. En effet, se référant à l’avis des juristes, l’éminent prélat a dit que “l’installation de ces urnes transgressait les lois, les conventions internationales et la souveraineté nationale.” Sa Béatitude a observé que les ressortissants étrangers, votent, quand ils vivent en dehors de leur pays, dans leur ambassade celle-ci jouissant du statut de l’extraterri-torialité. “Nous sommes attachés, a-t-il déclaré, à la souveraineté du Liban, autant qu’à ses liens frater-nels avec la Syrie. Mais la frater-nité a des limites qu’il convient de ne pas dépasser dans son propre intérêt.” Comme la Syrie n’a pas d’ambas-sade à Beyrouth, les urnes syriennes auraient pu être placées aux postes-frontières, faute de quoi, les électeurs auraient voté dans les circonscriptions dont ils relèvent. Ceci aurait évité les fausses interprétations et les déductions de toutes sortes. |