Certains
milieux ont monté en épingle le prétendu “impair”
commis par le chef de l’Etat, en ne se rendant pas à Amman pour
assister aux funérailles du roi Hussein, à l’instar de quarante
de ses homologues arabes et étrangers. Pourtant, le Général-Président
s’est acquitté des obligations qui s’imposent en pareille circonstance:
il a exprimé son affliction au roi Abdallah dans un entretien téléphonique,
signé le régistre des condoléances à l’ambassade
de Jordanie et chargé le vice-président du Conseil de représenter
le Liban aux obsèques, le Premier ministre se trouvant, alors, à
Ryad.
Pourquoi le
chef de l’Etat ne s’est-il pas rendu à Amman, lundi dernier, comme
tant de ses homologues arabes et étrangers - plus d’une quarantaine
- pour assister aux funérailles du roi Hussein?
Cette question, les Libanais l’ont posée, sans obtenir d’autre
réponse hormis celle donnée par une “source officielle”:
“Il n’y avait aucune raison précise à l’absence du président
de la République.”
La même source a rappelé, par la même occasion,
que le Liban entretient de bonnes relations avec le royaume hachémite
et le peuple jordanien, preuve en est qu’il a observé un deuil de
trois jours durant lesquels les drapeaux ont été mis en berne,
les médias audiovisuels ayant annulé leurs programmes habituels
pour diffuser de la musique classique et des versets du Coran.
Puis, en l’absence du chef du gouvernement qui effectuait une visite
officielle en Arabie séoudite, le vice-président du Conseil
a été chargé de présenter les condoléances
du Liban officiel au nouveau monarque.
D’aucuns se sont permis de reprocher au chef du l’Etat son “inexplicable
défection” et d’autres lui ont “conseillé” de se rendre à
Amman, à l’effet de présenter ses condoléances de
vive voix à la famille royale.
De tels reproches et conseils sont inopportuns, pour la simple raison
que le président Lahoud a exprimé son affliction au roi Abdallah
II, à la faveur d’un entretien téléphonique et signé
le régistre de condoléances tenu à l’ambassade de
Jordanie où il s’est rendu mardi matin.
A son tour et dès son retour de Ryad, le président Hoss
a gagné directement, de l’aéropport, le siège de la
mission diplomatique jordanienne pour accomplir son devoir, après
avoir adressé un mot de condoléances au nouveau souverain
hachémite, au moment où son avion traversait l’espace aérien
de Jordanie.
“En matière de deuil, dit-on, en faire trop est pire que de
ne rien faire”. Le Liban officiel ayant fait ce qu’exigent les convenances,
il n’y a pas lieu de s’interroger sur les raisons ayant amené le
Premier Libanais à ne pas entreprendre le déplacement jusqu’à
Amman.
Doit-on, également, lui reprocher de n’avoir pas assisté
à la messe de la Saint-Maron, à l’instar de ses prédécesseurs
et de s’y être fait représenter par un membre du Cabinet?
Le président Lahoud ne s’est rendu ni à l’église
St-Maron à Gemmayzé, ni à celle du siège patriarcal
de Bkerké, sans pour autant omettre de présenter ses vœux
au chef spirituel de la communauté maronite, à la faveur
d’une communication téléphonique.
Laisons donc au Premier Libanais le soin d’agir comme il l’entend et
le juge nécessaire. On doit lui faire entièrement confiance
et être sûr qu’il ne décevra jamais son peuple.
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