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AUDIOVISUEL: POUR UNE FORMULE FONCIÈREMENT DÉMOCRATIQUE
Le dossier de l’audiovisuel sera rouvert, incessamment, afin d’apporter des modifications jugées inévitables, à la loi régissant ce secteur, les dix licences pour les stations radiophoniques et les cinq stations de télévision ayant été accordées d’une manière arbitraire sous le précédent régime. Mais ainsi que l’a précisé le président Hoss, tout sera décidé dans ce domaine en parfait accord avec l’Assemblée nationale.
Instituée autour du système régissant l’audiovisuel, la controverse sur la manière de constituer le Conseil national chargé de superviser ce secteur (CNA) est appelée à s’enveni-mer, surtout au plan politico-parlementaire, le “Cabinet des 16” ayant insinué qu’il ne tenait pas à son projet.
En vertu de ce projet, le gouvernement s’arroge le droit de désigner les dix membres du CNA. Cependant, suite à l’opposition qu’il a suscitée, le Premier ministre  a laissé entendre qu’il souscrirait à la formule agréée par la majorité.
Les opposants soutiennent qu’en jetant du lest, le gouver-nement affaiblit sa position et reconnaît n’avoir pas appro-fondi l’étude de ce dossier.
En réalité, le président Hoss a préféré trancher ce problème sous l’hémicycle en accord avec les membres de l’Assemblée, en ce qui concerne, notamment, la révision de l’article de la loi sur l’audiovisuel relatif à la nomi-nation des membres du CNA.
Aussi, la tendance dans les milieux parlementaires est-elle, selon le président Husseini, en faveur de l’ajournement de cette question, afin de parvenir à une solution de moyen terme acceptable par  toutes les parties, le Sérail évitant de croiser le fer avec le parlement, ce en quoi il n’a pas tort.
Il faudrait donc commencer par rectifier ou réparer les erreurs commises par le précédent régime. Ce n’est un secret pour personne que les dix licences attribuées aux stations radio-phoniques et les cinq accordées aux compagnies de télévision, ont été réparties entre les pôles du pouvoir et les fractions gravitant dans leur orbite.
Ceci s’est traduit par l’accapa-rement de l’audiovisuel, comme dans les pays totali-taires! Ainsi, on avait instauré une “dictature de Sérail”, en soumettant toutes les parties à la “loi du silence”. Toute velléité d’opposition avait été paraly-sée, afin “de ne pas compro-mettre l’unité nationale” (sic). Ce chantage s’est perpétué durant une décennie, le temps d’un sexennat prorogé ou de trois Cabinets (haririens) ayant mené le pays là où il se trouve aujourd’hui, tout en soutenant que “tout allait pour le mieux dans la IIème république”.
Pendant six ans, on s’est appliqué à transformer le Liban, non en un Etat policé pour une nation, mais en “ferme” au service d’un clan déterminé. 
Mais revenons à notre sujet. Le système de l’audiovisuel a besoin d’être remanié. C’est une opération aussi impérieuse que la réforme de l’Administration étatique sclérosée et vermoulue.
Cela exige la mise sur pied d’un Conseil national affranchi de la tutelle de  l’Exécutif, nanti de larges attributions au double plan de l’octroi des licences et du contrôle, ce dernier devant être exercé par un organisme judiciaire.
L’objectif visé étant d’assurer une information saine et, par-tant, le même droit à l’antenne à toutes les forces politiques...
... Si nous nous vantons de vivre dans une démocratie véritable et non de façade. 

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